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Abderrahmane Mahmoudi, pionnier de la presse algérienne est mort

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  • Abderrahmane Mahmoudi, pionnier de la presse algérienne est mort

    La presse algérienne est en deuil. Elle est amputée de l’un de ses pionniers, en la personne de Abderrahmane Mahmoudi, disparu avant-hier à l’âge de 54 ans, alors qu’il avait encore tant à donner.

    Jeudi dernier, au cimetière de Garidi, ses amis qui l’ont connu et aimé, ses compagnons du combat pour la liberté d’expression, des représentants du gouvernement à l’image de Abdelmalek Sellal, Tayeb Louh, El Hachemi Djiar, Said Barkat et Mohamed Maghlaoui, des intellectuels et hommes de culture se sont rendus à la dernière demeure de Abderahmane Mahmoudi, désormais ex- directeur du quotidien le Jour d’Algérie. Inhumé vers 13h, les amis de ce grand journaliste-écrivain y étaient nombreux à jeter un ultime regard et rendre un dernier hommage à celui qui a été toujours à l’avant-garde des luttes pour la démocratie. Diplômé de sciences économiques, Abderrahmane Mahmoudi, qui a exercé durant plus d’une vingtaine d'années dans plusieurs publications, avait entamé sa carrière de journaliste, à l’instar de la plupart des éminentes plumes de la presse algérienne, par un passage remarquable au quotidien El-Moudjahid, puis à la grande école Algérie-Actualité.

    Il a également travaillé aux hebdomadaires Ruptures puis L’Hebdo libéré, qu’il a fondé et qui a constitué le porte-voix des émeutiers d'Octobre 1988 et une tribune libre pour l’opposition jusqu’à sa disparition des étals en juillet 1995. Après son passage au journal l'Expression et une collaboration au Quotidien d'Algérie, le 26 août 2003, avec une équipe jeune, et armé d’un esprit réformateur, feu Mahmoudi a souhaité insuffler du sang neuf dans la presse algérienne, en lançant le Jour d’Algérie dont il a été le directeur de publication.

    Ayant toujours manifesté une préférence appuyée pour les articles politiques dans lesquels il expliquait, selon sa perception des choses, les situations auxquelles a conduit l'ouverture du champ politique et médiatique en Algérie, ce grand amoureux du journalisme d'investigation avait publié plusieurs ouvrages, dont Sous les cendres d'Octobre qui dresse un tableau détaillé des dessous des émeutes d'Octobre 1988, qui avaient ébranlé le régime algérien, Les financiers de la mort, un virulent pamphlet anti-islamiste et enfin les nouveaux boucs émissaires.

    Réactions :

    Difficile de parler d’un homme qui a tant donné à la presse algérienne et à l’Algérie à travers son implication indéfectible dans toutes les causes justes…Mais on n’a pas pu s’empêcher de s’approcher des gens qui l’ont connu et aimé pour leur demander d’apporter leur témoignage sur un homme qu’ils ont côtoyé et dont ils ont partagé un parcours riche et pas toujours facile. Un parcours laborieux, plein d’embûches mais ô combien noble. Ses amis parlent de lui, de son engagement, mais aussi de leurs sentiments au lendemain de la disparition d’Abderrahmane Mahmoudi.

    Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau

    C’était un grand journaliste, un professionnel de la presse. Un homme qui aimait profondément son pays et qui a toujours placé les intérêts de l’Algérie avant tout. Une plume qui a énormément servi sa patrie en dépit des conditions très rudes dans lesquelles s’exerçait alors la presse. Tout cela est une réalité que nul ne pourrait nier… C’est notre génération qui commence à s’en aller un à un…Que Dieu ait son âme, c’est tout ce je pourrais vous dire en ce moment.

    Slimane Laouari (la Dépêche de Kabylie) :

    De Dahmane, je garde d’abord l’image d’un homme de conviction, puisque c’est en dehors de la presse que je l’ai connu avant que je n’arrive bien après lui dans la profession. Militant de gauche, il n’hésitait jamais à exprimer sa différence, quitte à irriter certains au sein de sa propre famille politique. Journaliste, il a eu tour à tour la sensibilité du grand reporter, la rigueur de l’enquêteur et la pertinence du commentateur. Au sein du MJA, dont il était l’un des principaux animateurs, la qualité de ses réflexions et la constance de sa disponibilité forçaient le respect. La profession vient de perdre en Abderrahmane Mahmoudi un journaliste et l’Algérie un grand homme.

    Nadjib Stambouli (l’Authentique) :

    Je suis très affecté par la perte de mon ami Abderrahmane que j’ai rejoint à Algérie-Actualité puis à l’Hebdo Libéré puis encore une fois après la rupture de Ruptures pour lancer avec lui le Jour d’Algérie. Un jour, il a égratigné ma modestie en me lançant "sans toi Nadjib, le Jour n’aurait pas vu le jour". Je garde de lui le souvenir d’un homme courageux, un grand professionnel, une vraie bête du travail. Quant à ses positions politiques, il était imprévisible, un trait caractéristique qu’il ne faut pas taire. Que ce soit bon ou pas bon, c’était ça Mahmoudi.

    Le meilleur moyen de lui rendre hommage est de continuer à travailler. Lui-même nous a servi d’exemple lorsqu’il a perdu son frère Nadir dans l’attentat à l’Hebdo Libéré. Sa tristesse ne l’a jamais empêché de poursuivre ses tâches. Et puis, les pertes successives d’êtres chers lors de la décennie noire nous ont appris à accuser les coups pour aller de l’avant.

    Par la dépêche de Kabylie

  • #2
    Encore une perte pour l'Algérie. Merci Morjane pour l'article, je n'ai pas pensé à le mettre sur Fa...

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