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Je m’en vais partir

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  • Je m’en vais partir

    Je m’en vais partir

    Je m’en vais changer de pays
    A la recherche de lumière
    Je m’en vais fuir la mort
    En quête de temps nouveaux
    J’irai plus loin que les nues
    Où les femmes ont droit de rire

    Je m’en vais vous laisser mon pays
    Où désormais aimer est péché
    Je m’en vais laisser le printemps
    Où les fleurs sont atrophiées
    Je m’en vais laisser le coutelas
    Qui dans l’obscurité nous égorge

    Je m’en vais vous laisser le pays
    Qu’agite un vent de folie
    Je m’en vais vous laisser l’oubli
    Qui assoupit l’opinion
    Je m’en vais laisser le domino
    Le domino que dissimule le joueur

    Je m’en vais vous laisser le pays
    Qui exile ses propres enfants
    Je m’en vais vous laisser la plaine
    Qui dans mon coeur attise le feu
    Je m’en vais vous laisser l’outre
    Qui en nous amplifie les bruits

    Je m’en vais vous laisser le pays
    Qui écarte les savants
    Je m’en vais vous laisser « Beryut »
    Voici que lui poussent des cornes
    Je m’en vais laisser la porte
    Qui se claque au nez des gens

    Je m’en vais vous laisser le pays
    Qui ne moissonne ni ne trie le grain
    Je m’en vais vous laisser le plat
    Qui ne trouve pas de farine dans sa jarre
    Je m’en vais vous laisser le vieux burnous
    Sur l’épaule du pauvre hère

    Je m’en vais vous laisser le pays
    Le pays qui élève des crabes
    Je m’en vais vous laisser le tourbillon
    Qui rassemble les rancuniers
    Je m’en vais vous laisser cette boule
    Coincée derrière les gencives

    Je m’en vais vous laisser le pays
    Hanté par les moribonds
    Je m’en vais vous laisser la galette
    Dont ils se disputent l’héritage
    Je m’en vais vous laisser la cruche
    Qui lave les matières des panses

    Je m’en vais vous laisser le pays
    Qui du plat a fait une côte raide
    Je m’en vais vous laisser le pays
    Où les bouches sont décousues
    Je vous ai laissé le pays
    Où les frères sont des ennemis.

    de Ben Mohammed (1944)
    les larmes et le temps n'efface pas tous les souvenirs
    on peut pleurer un océan mes il restera des vagues de désir!

  • #2
    Je n'ai pas de mot ce qu'il a écrit est si vrai et il est toujours actuel. Il est même transposable à l'Irak, Cela fait mal à voir .

    Merci pour ce très beau poème afaroudj.

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    • #3
      bonsoir afaroudj
      pas mal comme poème
      mais je ne sais pas si c'est une très bonne idée de partir et laisser le pays, c'est comme si on l'abondonnait, rester est une façon de résister.
      Celui que les Dieux veulent détruire, ils le privent d'abord de son bon sens.

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      • #4
        de 1944 mais... tellement d'actualité. Merci Afaroudj.
        Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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        • #5
          C’est tout a fait vrai et l’histoire recommence…
          Beaucoup ont ete forcé a reagir ainsi alors que leur cœur saigne d’amour et de douleur…

          Que dieu préserve notre pays.

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          • #6
            merci mes amis C’est tout a fait vrai et l’histoire recommence je suis tombé au hasard sur ce poème magnifique j'aime les ancien poète merci à vous
            les larmes et le temps n'efface pas tous les souvenirs
            on peut pleurer un océan mes il restera des vagues de désir!

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