Pendant que la pizza accede au statut de patrimoine mondial de l'UNESCO:
Le Kebab lui, souffre d'être une victime collatérale à cause d'une réglémentation sur sa viande:
Depuis hier, l'Unesco a inscrit "l'art du pizzaïolo napolitain" au "patrimoine immatériel de l'Humanité"
Les pizzaïolos de la pizzeria Brandi à Naples, peuvent être fier. Leur établissement, historique, est l’épicentre mondial de la pizza.
Bien sûr les Palermitains, les Niçois, les New-Yorkais, les Marseillais, jureront que la meilleure pizza au monde est celle que l'on fait chez eux. Mais cette bataille internationale de la pizza ne souffre plus de contestation, cette fois l'Unesco a tranché en inscrivant hier au "patrimoine immatériel de l'Humanité" l'art du pizzaïolo napolitain de l'Unesco, aux côtés d'autres trésors culturels à travers la planète entière.
Cette inscription est symbolique mais confère une visibilité nouvelle à ce qu'elle inscrit sur sa liste. Certes la pizza, déjà universellement reconnue, n'en avait pas réellement besoin, mais, comme nous le dit Philippe Palvini, un des fondateurs de l'association marseillaise Arcimboldo, dévolue à la gastronomie italienne, "si ça peut permettre de rappeler ce que c'est vraiment une pizza, c'est une bonne chose". Car la pizza, c'est certes une préparation culinaire, qui a quelques règles précises qu'il est bon de suivre, mais c'est aussi (ce que recherche l'Unesco à chacune de ses inscriptions) un art de vivre qui favorise la rencontre et la convivialité.
Les pizzaïolos de la pizzeria Brandi à Naples, peuvent être fier. Leur établissement, historique, est l’épicentre mondial de la pizza.
Bien sûr les Palermitains, les Niçois, les New-Yorkais, les Marseillais, jureront que la meilleure pizza au monde est celle que l'on fait chez eux. Mais cette bataille internationale de la pizza ne souffre plus de contestation, cette fois l'Unesco a tranché en inscrivant hier au "patrimoine immatériel de l'Humanité" l'art du pizzaïolo napolitain de l'Unesco, aux côtés d'autres trésors culturels à travers la planète entière.
Cette inscription est symbolique mais confère une visibilité nouvelle à ce qu'elle inscrit sur sa liste. Certes la pizza, déjà universellement reconnue, n'en avait pas réellement besoin, mais, comme nous le dit Philippe Palvini, un des fondateurs de l'association marseillaise Arcimboldo, dévolue à la gastronomie italienne, "si ça peut permettre de rappeler ce que c'est vraiment une pizza, c'est une bonne chose". Car la pizza, c'est certes une préparation culinaire, qui a quelques règles précises qu'il est bon de suivre, mais c'est aussi (ce que recherche l'Unesco à chacune de ses inscriptions) un art de vivre qui favorise la rencontre et la convivialité.
L’Europe s’apprête-t-elle vraiment à interdire le kebab ?
Plusieurs médias ont annoncé la possible mort du sandwich à base de viande grillée suite à un communiqué de la commission santé du Parlement européen. Les faits sont on ne peut plus compliqués.
L’Europe s’apprête-t-elle vraiment à interdire le kebab ?
Panique dans les afters. Depuis quelques jours, le döner kebab, soit le sandwich préféré des étudiants en quête de gras après la cuite du jeudi soir serait, selon plusieurs médias européens, dans le collimateur de l’Union européenne. «Pourquoi l’Europe pourrait interdire les kebabs», titre par exemple Ouest France ; «Le kebab sur le gril en Europe», annonce pour sa part Euronews ; «Les kebabs pourraient être bientôt interdits en Europe», informe sans mesure CNews.
La cause de cet émoi ? Un vote au Parlement européen mardi 12 décembre visant à autoriser ou interdire l’utilisation d’additifs phosphatés dans la viande en broche surgelée, déjà interdite pour les viandes fraîches et transformées. Au point de mettre en danger ce bon vieux «grec», comme le nomment les Franciliens, et de parler d’un «kebab ban» comme le craint la presse anglo-saxonne ? Après enquête, c’est on ne peut plus compliqué.
Additifs
Le point de départ de cette rumeur est un communiqué du Parlement européen daté du 28 novembre. Dans ce texte, les députés de la commission santé de l’institution annoncent avoir rejeté une proposition de la Commission européenne visant à autoriser l’utilisation d’acide phosphorique, de diphosphates, de triphosphates et de polyphosphates (E 338 à E 452) dans toutes les viandes en broche surgelées – celles des döner kebab donc. Sauf exceptions (1), ces additifs alimentaires, qui inquiètent les eurodéputés pour leurs conséquences sur la santé, sont en effet déjà interdits d’utilisation dans la plupart des viandes préparées et fabriquées dans l’Union européenne.
..
Principe de précaution
Ce débat purement technique entre les deux instances européennes aurait pu en rester là. Mais la réaction alarmiste d’une eurodéputée conservatrice allemande, Renate Sommer, le jour même du communiqué de ses collègues, donne un tournant politique à cette affaire. «Une interdiction de l’ajout de phosphates mettrait fin à la production de broches car il n’y a pas encore de solutions techniques pour stabiliser les broches, écrit l’élue de la CDU, le 28 novembre sur sa page Facebook. Cela entraînerait la perte de milliers d’emplois.» Le tabloïd allemand Bild est ensuite l’un des premiers à embrayer pour relayer cette menace dans un style bien à lui. Reprenant notamment les arguments des industriels, le journal insiste sur le fait que le phosphate présent dans ces broches (il est ajouté lorsque la viande marine dans les épices), sert à ce que la viande ne s’assèche pas et ne se décompose pas. Sans phosphate, il n’y aurait donc pas de kebab tel qu’on le connaît aujourd’hui.
..
Des arguments balayés depuis par les députés européens verts et socialistes accusés de vouloir faire disparaître le sandwich turc. «On ne veut pas supprimer les kebabs, défend auprès de Libération l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, membre de la commission Envi du Parlement européen, mais on veut que les kebabs, comme les jambons aux nitrates, respectent la santé des consommateurs.» Les associations de défense des consommateurs, représentées à Bruxelles par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), partagent d’ailleurs le constat des eurodéputés contre les phosphates incriminés.
...
Car le fond du débat soulevé est en réalité le suivant : les craintes concernant les conséquences pour la santé des phosphates pour les consommateurs imposent-elles l’interdiction de ces additifs ? Autrement dit, pour protéger la santé des mangeurs de kebab à travers l’Union européenne faut-il appliquer le principe de précaution ? Deux études scientifiques, l’une allemande de 2012 et l’autre américaine de 2013, démontrant des liens potentiels entre les additifs phosphatés dans les aliments et l’augmentation du risque cardiovasculaire, plaident en tout cas en faveur des eurodéputés. Cependant, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) affirme de son côté qu’il est impossible d’établir ce lien dans l’attente d’une réévaluation de la sécurité des additifs autorisés jusque-là dont les résultats sont attendus d’ici le 31 décembre 2018. Une échéance qui, pour les élus européens, justifie donc que la Commission européenne «revoit sa copie».
Plusieurs médias ont annoncé la possible mort du sandwich à base de viande grillée suite à un communiqué de la commission santé du Parlement européen. Les faits sont on ne peut plus compliqués.
L’Europe s’apprête-t-elle vraiment à interdire le kebab ?
Panique dans les afters. Depuis quelques jours, le döner kebab, soit le sandwich préféré des étudiants en quête de gras après la cuite du jeudi soir serait, selon plusieurs médias européens, dans le collimateur de l’Union européenne. «Pourquoi l’Europe pourrait interdire les kebabs», titre par exemple Ouest France ; «Le kebab sur le gril en Europe», annonce pour sa part Euronews ; «Les kebabs pourraient être bientôt interdits en Europe», informe sans mesure CNews.
La cause de cet émoi ? Un vote au Parlement européen mardi 12 décembre visant à autoriser ou interdire l’utilisation d’additifs phosphatés dans la viande en broche surgelée, déjà interdite pour les viandes fraîches et transformées. Au point de mettre en danger ce bon vieux «grec», comme le nomment les Franciliens, et de parler d’un «kebab ban» comme le craint la presse anglo-saxonne ? Après enquête, c’est on ne peut plus compliqué.
Additifs
Le point de départ de cette rumeur est un communiqué du Parlement européen daté du 28 novembre. Dans ce texte, les députés de la commission santé de l’institution annoncent avoir rejeté une proposition de la Commission européenne visant à autoriser l’utilisation d’acide phosphorique, de diphosphates, de triphosphates et de polyphosphates (E 338 à E 452) dans toutes les viandes en broche surgelées – celles des döner kebab donc. Sauf exceptions (1), ces additifs alimentaires, qui inquiètent les eurodéputés pour leurs conséquences sur la santé, sont en effet déjà interdits d’utilisation dans la plupart des viandes préparées et fabriquées dans l’Union européenne.
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Principe de précaution
Ce débat purement technique entre les deux instances européennes aurait pu en rester là. Mais la réaction alarmiste d’une eurodéputée conservatrice allemande, Renate Sommer, le jour même du communiqué de ses collègues, donne un tournant politique à cette affaire. «Une interdiction de l’ajout de phosphates mettrait fin à la production de broches car il n’y a pas encore de solutions techniques pour stabiliser les broches, écrit l’élue de la CDU, le 28 novembre sur sa page Facebook. Cela entraînerait la perte de milliers d’emplois.» Le tabloïd allemand Bild est ensuite l’un des premiers à embrayer pour relayer cette menace dans un style bien à lui. Reprenant notamment les arguments des industriels, le journal insiste sur le fait que le phosphate présent dans ces broches (il est ajouté lorsque la viande marine dans les épices), sert à ce que la viande ne s’assèche pas et ne se décompose pas. Sans phosphate, il n’y aurait donc pas de kebab tel qu’on le connaît aujourd’hui.
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Des arguments balayés depuis par les députés européens verts et socialistes accusés de vouloir faire disparaître le sandwich turc. «On ne veut pas supprimer les kebabs, défend auprès de Libération l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, membre de la commission Envi du Parlement européen, mais on veut que les kebabs, comme les jambons aux nitrates, respectent la santé des consommateurs.» Les associations de défense des consommateurs, représentées à Bruxelles par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), partagent d’ailleurs le constat des eurodéputés contre les phosphates incriminés.
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Car le fond du débat soulevé est en réalité le suivant : les craintes concernant les conséquences pour la santé des phosphates pour les consommateurs imposent-elles l’interdiction de ces additifs ? Autrement dit, pour protéger la santé des mangeurs de kebab à travers l’Union européenne faut-il appliquer le principe de précaution ? Deux études scientifiques, l’une allemande de 2012 et l’autre américaine de 2013, démontrant des liens potentiels entre les additifs phosphatés dans les aliments et l’augmentation du risque cardiovasculaire, plaident en tout cas en faveur des eurodéputés. Cependant, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) affirme de son côté qu’il est impossible d’établir ce lien dans l’attente d’une réévaluation de la sécurité des additifs autorisés jusque-là dont les résultats sont attendus d’ici le 31 décembre 2018. Une échéance qui, pour les élus européens, justifie donc que la Commission européenne «revoit sa copie».
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