PROCES DE BLIDA
Quand Khalida Toumi "dirigeait" Khalifa TV
Appelée à la barre par la juge, la prévenue Bensouda Samira, ex-directrice générale de KTV-Algérie et simultanément conseillère de la ministre de la Communication et de la Culture de l’époque, Khalida Toumi, n’y a pas été avec le dos de la cuillère pour impliquer lourdement sa ministre. Elle affirme clairement que c’est cette dernière qui lui a intimé l’ordre de prendre la direction de KTV-Algérie “à des fins purement politiques”, selon ses propos.
“J’ai soumis à Mme la ministre le dossier de l’accréditation de KTV-Algérie. Celle-ci m’a parlé d’une mission de deux jours à Paris dans le but d’inspecter les moyens dont disposait cette chaîne. Elle m’informe par la suite que les responsables de KTV sont à la recherche d’une personne qui serait chargée de diriger le bureau d’Alger. Mais qu’elle n’a été ma surprise lorsque la ministre m’a dit : pourquoi ce ne serait pas vous qui occuperiez ce poste ? Tout ébahie, j’ai répondu que j’étais directrice centrale au sein de son département et que, partant, je serais en porte-à-faux avec la loi. J’ai ajouté à Mme la ministère que j’avais plus vocation pour les institutions publiques que privées.” La juge intervient : “Alors, pourquoi avez-vous donc accepté ce poste ?” La réponse de Mme Bensouda est directe : “Mme la ministre m’a dit : les élections présidentielles se préparent et je voudrais que vous preniez ce poste.” Elle précise que la ministre l’avait tranquillisée quant à son maintien à son poste au sein du ministère de la Communication et de la Culture. La prévenue n’occupera en fait ce poste que pendant trois mois, à savoir de janvier 2003 à avril de la même année pour démissionner enfin car, argumentera- t-elle, elle n’a pas accepté les conditions de travail à KTV en Algérie surtout, précisera-t-elle, qu’il y avait un matériel d’un coût de plusieurs milliards de centimes que certains lorgnaient. “Mais vous êtes nommée par décret présidentiel”, tient à lui rappeler la juge. Ce à quoi la prévenue répond qu’en tant que commis de l’Etat, elle n’avait pas à rejeter les ordres de sa supérieure hiérarchique. Elle informera également que c’était Rafik Moumen Khalifa qui lui avait signé la décision à ce poste, insistant sur le fait qu’elle n’a en rien bénéficié de ce poste à l’exception d’une voiture de service, une Volkswagen Polo. Justement, Mme Bensouda est accusée d’abus de confiance pour ne pas avoir restitué le véhicule en question. “L’administrateur m’a autorisée à garder ladite voiture”, justifiera-t-elle pour ajouter qu’il est insensé d’être cupide pour une voiture alors qu’elle a préservé un matériel de plusieurs milliards. Cependant lorsque la prévenue voulut parler du “contexte politique”, la juge l’interrompra pour lui dire que le tribunal de Blida n’avait aucun lien avec la politique. L’accusée informera par ailleurs qu’elle était à la tête de 80 travailleurs dont des journalistes. Elle dira aussi qu’elle n’est restée qu’un mois au ministère de la Culture après avoir réintégré son poste. Elle avouera qu’elle a perçu un chèque de 2000,00 DA pour les trois mois de travail à KTV.
M. B.
"Le ministère de la Culture n'est pas un souk"
Lorsque la juge rappelle à la prévenue, Bensouda Samira, qu’elle n’avait pas de détachement de sa hiérarchie pour occuper le poste de DG de KTV en Algérie, l’accusée l’informa qu’elle percevait son salaire de 70 000 DA au ministère de la Culture tout en étant à la tête d’une entreprise privée. “On ne travaille pas dans un souk, Madame mais dans une institution étatique, le ministère de la Culture”, dira la juge toute énervée.
"Ne me poussez pas à citer des noms"
Acculée, la prévenue dit à la juge : “Ne me poussez pas à citer des noms”. Ce qui lui vaudra de la part de la présidente du tribunal la répartie suivante : “Citez le nom de ceux que vous voulez, ça ne me dérange pas et ne me faites pas porter le chapeau, s’il vous plaît. Si j’ai pris ce dossier en main, c’est que j’assume. Et ce n’est pas aujourd’hui que je vais museler les prévenus”.
Me Bergheul exige l'audition de Madame Khalida Toumi
Comme au premier jour du procès, Me Khaled Bergheul exige que la juge convoque la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, pour témoigner à propos des révélations faites par la prévenue Bensouda Samira. “Ce n’est qu’aujourd’hui que vous vous étonnez pour une pareille déclaration à l’audience. Sachez que je suis arrivée à un point de non-retour et s’il faut faire venir la ministre de la Culture, je le ferai car j’assume mes responsabilités. Vous avez demandé la même chose pour M. Ahmed Ouyahia, et je vous ai dit que ça se fera si l’on juge que son témoignage est nécessaire. Toutefois, je refuse que l’on politise l’affaire Khalifa et vous savez que Khalida Toumi n’est pas citée dans l’arrêt de renvoi”, dira Mme Brahimi. “Eh bien, justement, si je demande la présence de la ministre de la Culture, c’est parce que KTV est derrière l’éclatement d’El Khalifa Bank”, réplique Me Bergheul qui, a failli créer un incident. M. B.
Quand Khalida Toumi "dirigeait" Khalifa TV
Appelée à la barre par la juge, la prévenue Bensouda Samira, ex-directrice générale de KTV-Algérie et simultanément conseillère de la ministre de la Communication et de la Culture de l’époque, Khalida Toumi, n’y a pas été avec le dos de la cuillère pour impliquer lourdement sa ministre. Elle affirme clairement que c’est cette dernière qui lui a intimé l’ordre de prendre la direction de KTV-Algérie “à des fins purement politiques”, selon ses propos.
“J’ai soumis à Mme la ministre le dossier de l’accréditation de KTV-Algérie. Celle-ci m’a parlé d’une mission de deux jours à Paris dans le but d’inspecter les moyens dont disposait cette chaîne. Elle m’informe par la suite que les responsables de KTV sont à la recherche d’une personne qui serait chargée de diriger le bureau d’Alger. Mais qu’elle n’a été ma surprise lorsque la ministre m’a dit : pourquoi ce ne serait pas vous qui occuperiez ce poste ? Tout ébahie, j’ai répondu que j’étais directrice centrale au sein de son département et que, partant, je serais en porte-à-faux avec la loi. J’ai ajouté à Mme la ministère que j’avais plus vocation pour les institutions publiques que privées.” La juge intervient : “Alors, pourquoi avez-vous donc accepté ce poste ?” La réponse de Mme Bensouda est directe : “Mme la ministre m’a dit : les élections présidentielles se préparent et je voudrais que vous preniez ce poste.” Elle précise que la ministre l’avait tranquillisée quant à son maintien à son poste au sein du ministère de la Communication et de la Culture. La prévenue n’occupera en fait ce poste que pendant trois mois, à savoir de janvier 2003 à avril de la même année pour démissionner enfin car, argumentera- t-elle, elle n’a pas accepté les conditions de travail à KTV en Algérie surtout, précisera-t-elle, qu’il y avait un matériel d’un coût de plusieurs milliards de centimes que certains lorgnaient. “Mais vous êtes nommée par décret présidentiel”, tient à lui rappeler la juge. Ce à quoi la prévenue répond qu’en tant que commis de l’Etat, elle n’avait pas à rejeter les ordres de sa supérieure hiérarchique. Elle informera également que c’était Rafik Moumen Khalifa qui lui avait signé la décision à ce poste, insistant sur le fait qu’elle n’a en rien bénéficié de ce poste à l’exception d’une voiture de service, une Volkswagen Polo. Justement, Mme Bensouda est accusée d’abus de confiance pour ne pas avoir restitué le véhicule en question. “L’administrateur m’a autorisée à garder ladite voiture”, justifiera-t-elle pour ajouter qu’il est insensé d’être cupide pour une voiture alors qu’elle a préservé un matériel de plusieurs milliards. Cependant lorsque la prévenue voulut parler du “contexte politique”, la juge l’interrompra pour lui dire que le tribunal de Blida n’avait aucun lien avec la politique. L’accusée informera par ailleurs qu’elle était à la tête de 80 travailleurs dont des journalistes. Elle dira aussi qu’elle n’est restée qu’un mois au ministère de la Culture après avoir réintégré son poste. Elle avouera qu’elle a perçu un chèque de 2000,00 DA pour les trois mois de travail à KTV.
M. B.
"Le ministère de la Culture n'est pas un souk"
Lorsque la juge rappelle à la prévenue, Bensouda Samira, qu’elle n’avait pas de détachement de sa hiérarchie pour occuper le poste de DG de KTV en Algérie, l’accusée l’informa qu’elle percevait son salaire de 70 000 DA au ministère de la Culture tout en étant à la tête d’une entreprise privée. “On ne travaille pas dans un souk, Madame mais dans une institution étatique, le ministère de la Culture”, dira la juge toute énervée.
"Ne me poussez pas à citer des noms"
Acculée, la prévenue dit à la juge : “Ne me poussez pas à citer des noms”. Ce qui lui vaudra de la part de la présidente du tribunal la répartie suivante : “Citez le nom de ceux que vous voulez, ça ne me dérange pas et ne me faites pas porter le chapeau, s’il vous plaît. Si j’ai pris ce dossier en main, c’est que j’assume. Et ce n’est pas aujourd’hui que je vais museler les prévenus”.
Me Bergheul exige l'audition de Madame Khalida Toumi
Comme au premier jour du procès, Me Khaled Bergheul exige que la juge convoque la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, pour témoigner à propos des révélations faites par la prévenue Bensouda Samira. “Ce n’est qu’aujourd’hui que vous vous étonnez pour une pareille déclaration à l’audience. Sachez que je suis arrivée à un point de non-retour et s’il faut faire venir la ministre de la Culture, je le ferai car j’assume mes responsabilités. Vous avez demandé la même chose pour M. Ahmed Ouyahia, et je vous ai dit que ça se fera si l’on juge que son témoignage est nécessaire. Toutefois, je refuse que l’on politise l’affaire Khalifa et vous savez que Khalida Toumi n’est pas citée dans l’arrêt de renvoi”, dira Mme Brahimi. “Eh bien, justement, si je demande la présence de la ministre de la Culture, c’est parce que KTV est derrière l’éclatement d’El Khalifa Bank”, réplique Me Bergheul qui, a failli créer un incident. M. B.
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