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Le concepteur du Barrage vert Saïd Grim se confie

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  • Le concepteur du Barrage vert Saïd Grim se confie

    à Algerie.patriotique

    Par Houari Achouri – Avec le Barrage vert, l’Algérie a été pionnière dans la lutte contre la désertification, affirme Saïd Grim, concepteur du projet.

    Le Barrage vert et la route Transsaharienne, lancés dans les années 1970, du temps du président Houari Boumediene, sont l’exemple de réalisations où l’institution militaire, à travers le Service national, s’est impliquée directement, durant une certaine période, apportant ainsi sa contribution décisive à deux gigantesques projets d’aménagement du territoire avec un impact inestimable sur le développement économique et social. De nombreux articles ont paru dans les médias, rédigés à partir d’interviews des principaux acteurs de ces projets et de témoignages de ceux qui étaient engagés sur le terrain dans leur réalisation. Mais l’histoire de ces grands travaux, qui ont connu leur moment de gloire et de prestige pour tomber ensuite dans la banalité et quasiment l’oubli, reste à écrire. Dans ce sens, ****************** publiera à partir de demain, en exclusivité, l’interview de Saïd Grim, ingénieur civil des eaux et forêts et concepteur du Barrage vert.

    Le Barrage vert aura 50 ans en 2018. Saïd Grim date de 1968 le début de cette vaste opération qu’il a initiée dans un climat qu’il décrit «tendu, une partie de la hiérarchie forestière montrant de l’hostilité à toute initiative visant l’aménagement des forêts par un personnel d’autochtones». «On considérait alors, et peut-être encore maintenant, que les techniques sortant de la routine relevaient de l’apanage des experts internationaux», explique-t-il. Toute la carrière de Saïd Grim sera émaillée d’ennuis liés au Barrage vert, un projet contrarié, selon lui, dès le départ par ce qu’il appelle «la hiérarchie forestière».

    Contre vents et marées, il réussira, en 1968, à amorcer son idée inspirée de ce qu’il a appris en tant qu’élève à l’Ecole nationale des eaux et forêts de Nancy, où il a pu «prendre connaissance de démarches et de doctrines qui nécessitaient bien évidemment une adaptation au contexte algérien», dit-il. Tout commence à Moudjebara, à une vingtaine de kilomètres au sud de Djelfa, et une sorte de bilan fut établi lors d’un séminaire «houleux» organisé à Djelfa les 18 et 19 septembre 1968.

    Saïd Grim évoque les noms de ceux qui étaient portés par «l’amour du travail bien fait» et qui se sont sacrifiés pour que l’idée du Barrage vert soit concrétisée. Il cite également toutes les embûches posées sur son chemin, voire les persécutions qu’il a subies pour empêcher que cette idée devienne réalité. Il est très critique sur le travail de ce qu’il appelle tantôt l’administration forestière, tantôt la hiérarchie forestière. Il estime qu’elle n’a pas aidé à la concrétisation du projet et qu’au contraire elle s’y est opposée.

    Pour son concepteur, le Barrage vert est sûrement le «fleuron de l’Algérie» en matière de lutte contre la désertification. «Mais plus encore, c’était une référence pour tous les pays en proie à la désertification», souligne-t-il. Il estime que «l’Algérie fut le premier pays à engager des opérations d’envergure pour enrayer la stérilisation d’une vaste partie de son territoire». Mais, il se dit «convaincu que l’Algérie, il y a une cinquantaine d’années, a perdu la chance de figurer en bonne place parmi les acteurs majeurs de la lutte contre la désertification». Saïd Grim ne mâche pas ses mots concernant le plan national de reboisement. «Il s’agit d’une pure fumisterie» et il l’explique à partir d’arguments techniques. Lire l’interview.

    Le concepteur du Barrage vert : «C’était une affaire entre Boumediene et moi» (I)

    Le président Houari Boumediene en compagnie d'Abdelaziz Bouteflika. D. R.
    ****************** : Dans l’histoire du Barrage vert, est-il juste de considérer deux phases : l’une de 1972 à 1990, quand les travaux étaient réalisés par le Haut Commissariat au Service national, c’est-à-dire l’armée, les forestiers prenant en charge les aspects techniques ; la seconde, à partir de 1991, avec le désengagement de l’armée et les travaux pris en charge entièrement par la Direction générale des forêts (DGF) ? Si c’est le cas, pourquoi ce changement dans la démarche ?


    Saïd Grim : Il faut rapidement rappeler la genèse du projet. Dès 1965 et, pourrait-on dire, bien avant, il apparaissait que la forêt d’Algérie se trouvait en péril. Or, dès le XVIIe siècle, des forestiers d’Europe tempérée, principalement de France et d’Allemagne, se sont efforcés de mettre au point des méthodes de gestion de leurs patrimoines boisés qui donnèrent des résultats positifs tangibles. Elève de l’Ecole nationale des eaux et forêts de Nancy, j’ai pu prendre connaissance de démarches et de doctrines qui nécessitaient bien évidemment une adaptation au contexte algérien. Ce ne sera qu’en juin 1968 que les circonstances m’autoriseront à mettre en application mon projet et les premiers travaux débuteront dans la forêt domaniale de Senalba Chergui, canton Mezreb El-Ali, sous la conduite d’un technicien émérite : le chef de district Abdelhamid Bérini. Les choses évoluent rapidement vers un climat de plus en plus tendu, une partie de la hiérarchie forestière montrant de l’hostilité à toute initiative visant l’aménagement des forêts par un personnel d’autochtones. On considérait alors, et peut-être encore maintenant, que les techniques sortant de la routine relevaient de l’apanage des experts internationaux.

    Parallèlement à ces opérations intéressant les formations forestières apparaissait la nécessité d’étendre le patrimoine boisé de la région de Djelfa pour des raisons autant économiques (production ligneuse) qu’environnementales (frein à la désertification déjà bien perceptible).

    Le premier périmètre retenu fut celui de Moudjebara, du nom d’un bourg situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Djelfa. Les contours du projet seront définis avec le concours bénévole d’un ingénieur de la météorologie nommé Mohamed Andaloussi. On procéda à une sorte de bilan de tout ce qui avait été envisagé lors d’un séminaire organisé à Djelfa les 18 et 19 septembre 1968. Le regroupement se déroula dans une ambiance houleuse et fut prématurément interrompu au début de l’après-midi du 19 septembre.

    La hiérarchie forestière laissa malgré tout se poursuivre les travaux, pensant, à tort, que je bénéficiais de soutiens aux échelons élevés de l’Etat.

    En 1969, les autorités préparent un plan spécial de développement pour la wilaya du Titteri, dont relevait la sous-préfecture de Djelfa. Il fut décidé, avec l’accord du sous-préfet d’alors, M. Bessaieh, et du maire, Saïd Boukhelkhal, de faire des projets forestiers de la région des moteurs majeurs de promotion à la fois économique et sociale pour un territoire jusque-là passablement oublié.

    En septembre de la même année 1969, le président Houari Boumediene et une partie de son gouvernement se déplacent à Djelfa pour une visite d’information et de travail. A la surprise des autorités locales, le protocole de la Présidence décide que les questions forestières soient débattues en forêt. Le cortège présidentiel arrive au canton Mezreb El-Ali et c’est moi qui suis désigné par les autorités de Djelfa pour présenter le programme proposé pour la région. Des propositions de même nature furent suggérées pour l’ensemble des territoires atlasiques méridionaux et des Hautes-plaines attenantes.

    L’entretien avec Houari Boumediene dura environ deux heures. Le Président était un redoutable débatteur, ses questionnements aussi pertinents que les vôtres, mais un ingénieur de 29 ans ne pouvait y répondre qu’en puisant dans ses ultimes réserves d’énergie et de savoir.

    D’un discret signal, Abdelmadjid Allahoum indique que la visite présidentielle arrive à son terme. Houari Boumediene se tourne vers ses collaborateurs : «Vous venez d’entendre comme moi ce que vient de dire cet ingénieur. Avez-vous des remarques à faire ?» Personne parmi ses conseillers et ministres n’ayant souhaité intervenir, le président Boumediene prit à nouveau la parole : «Puisque vous n’avez aucune objection à formuler, ce qui vient d’être dit constituera dorénavant notre politique forestière.»

    Ce long préambule n’a pas pour objet d’éluder votre question qui est limpide. Aussi, je me dois d’être à mon tour clair : le Barrage vert a été une affaire entre Houari Boumediene et Grim. Le projet n’a pas reçu l’aval préalable des autorités institutionnellement habilitées à proposer et décider en la matière. La confusion immense qui s’en suivra a pour origine un hiatus dans l’ordre de préséance hiérarchique.

    Quelques semaines plus tard, je suis muté à Abadla, au sud de Béchar ; je subissais la sanction qu’on inflige d’ordinaire aux opposants politiques. A aucun moment de mon existence je n’ai été un opposant à quelque pouvoir que ce soit et je suis décidé à conserver cette position jusqu’à la fin de mon existence. En revanche, je me considère comme l’ennemi déterminé de toute initiative, d’où qu’elle vienne, visant à amoindrir la forêt et la steppe d’Algérie. Abadla, en ces temps, représentait une sorte de petit goulag pour fonctionnaires indésirables du ministère de l’Agriculture.

    Auparavant, la hiérarchie forestière fait répandre à Djelfa une rumeur selon laquelle un «pied rouge» nommé Grim entretient une agitation de nature politique dans la région. Alarmés, les services de sécurité se mettent à la recherche du trublion présenté comme un coopérant français. Une fois informés de la réalité, la police interrompit ses filatures une fois convaincue qu’il n’y avait pas péril en la demeure. Le chef de district Bérini eut moins de chance : il écopa de six mois de détention préventive à la prison de Laghouat pour avoir réalisé un travail de grande qualité visible encore aujourd’hui sur le terrain et sur Google Earth.

    Nous sommes donc chassés de Djelfa et on ramène pour nous remplacer des coopérants bulgares. Les Bulgares gèrent bien les forêts de leur pays. On attend toujours que les dignitaires forestiers d’Algérie montrent ce que ces forestiers expatriés ont apporté à la forêt de Djelfa, de Telagh, de Saïda ou d’ailleurs.

    Au passage, précisons que pour les programmes de reboisement prévus dans les Monts des Ouled Naïl on ne parlait pas encore de Barrage vert. Il était question de «Grands reboisements dans les Hautes-plaines et l’Atlas saharien». A l’évidence, la formulation, laborieuse, si des professionnels de la forêt pouvaient s’en accommoder, ne saurait marquer les esprits au niveau du grand public.

    L’affaire tombe dans l’oubli durant plus de deux années, puis, à la surprise générale, en juin 1972, Houari Boumediene annonce sa décision de réaliser un «Barrage vert». Pourquoi la résurrection d’un programme promis à l’oubli ? Je l’ignore. En définitive, j’ai estimé la formulation meilleure que la mienne, et c’est moi qui l’imposa, les responsables du ministère de l’agriculture y allant chacun de sa petite trouvaille : ligne verte, barrière verte, muraille verte…

    Les choses s’enlisent une nouvelle fois. Rien ne bouge pratiquement. La volonté de la hiérarchie forestière était de faire avorter le projet.

    Houari Boumediene confie la concrétisation de l’idée à Ahmed Houhat, son conseiller ; Ahmed Houhat en charge le ministre Tayebi ; Noureddine Boukli, son secrétaire général, en hérite. La patate chaude est ensuite envoyée à Rabah Dekhli, inspecteur général des Forêts, qui, ne sachant qu’en faire, fait appel à moi. Dans la foulée, on crée une commission du Barrage vert d’une dizaine de membres, dont plusieurs sont encore en vie. Pas l’ombre d’une contribution positive n’est à inscrire à l’actif de cet aréopage.

    Sous sa forme papier, le projet Barrage vert sera élaboré par moi seul. Selon Rabah Dekhli, le document a été transmis à la présidence de la République en septembre 1973.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    A mon sens, le Barrage vert ne comporte pas deux, mais trois phases.

    La première : 1968-1973, s’appelle Barrage vert originel. Il s’agit du projet transmis en 1973 à la présidence de la République et qui avait été présenté de vive voix à Houari Boumediene en 1969.

    La deuxième : 1974-1989, peut porter le nom de Barrage vert institutionnel. Elle correspond à la période durant laquelle l’ANP a été mise à contribution. Beaucoup de mystères entourent cette période.

    La troisième : 1990 à ce jour, se nommerait Barrage vert sectoriel, car ne concernant que les services forestiers et des services déconcentrés du ministère de l’Agriculture. J’ai nommé durant plusieurs années cette dernière phase Barrage vert erratique ; le qualificatif sectoriel m’a paru présenter un caractère moins péjoratif.

    Vous dites «les forestiers prenant en charge les aspects techniques». Il s’agit d’une pure vue de l’esprit. Aucun aspect technique n’a été pris en charge par la hiérarchie forestière bien en peine de réussir ses propres programmes. Les conscrits comme leurs chefs sont restés livrés à eux-mêmes. La propagande officielle impute le relatif échec du Barrage vert au Haut Commissariat au Service national. «Maintenant, on va voir ce qu’on va voir», répète-t-on depuis 1990. On a vu.

    «Le changement de démarche» tient à une raison. Le Barrage vert est le concept d’une personne : Grim. Le concepteur mis à l’écart, le concept s’écroule. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Si la hiérarchie forestière disposait d’un projet de remplacement, elle l’aurait possiblement mené à bon port. Or, les dignitaires du secteur forestier n’ont pour unique préoccupation que leur prospérité matérielle. Et cette fixation sur l’enrichissement à tout prix est totalement incompatible avec le souci de l’intérêt général.
    Quel a été l’accueil des populations locales à ce projet ?

    Je ne parlerai que des projets que j’ai définis moi-même en 1968 et 1969.

    Les travaux d’aménagement des formations forestières naturelles des Monts des Ouled Naïl : j’évoque ce travail parce que tels que conçus à l’origine, les grands reboisements proposés vont de pair avec l’aménagement généralisé des formations forestières d’Algérie. Envisager des investissements considérables dans des plantations tout en laissant péricliter ce que la nature a fabriqué relèverait de l’incohérence absolue pour le moins. Cet aspect de la question a échappé à pratiquement l’ensemble des intervenants sur le sujet, qu’il s’agisse de responsables politiques, administratifs ou universitaires. D’où cette ligne continue de largeur variable s’étendant d’est en ouest et sur laquelle il faudra revenir.

    Ces travaux en forêt reçurent un accueil favorable tant des autorités locales, comme Saïd Boukhelkhal, maire, ou de M. Bessaieh, sous-préfet. Une très nombreuse main d’œuvre trouva à s’employer dans une contrée frappée alors par un chômage important.

    Les travaux mobilisèrent une grande quantité de bois de chauffage cédé à un prix avantageux aux populations de ces territoires à hiver rude. Un syndicat intercommunal du bois avait été créé par Saïd Boukhelkhal (toujours en vie, me semble-t-il). Une tradition forestière commençait à apparaître dans un secteur qui n’avait connu jusque-là que les chantiers de chômage épisodiques.

    Une usine de panneaux de particules de 30 000 m3/an a été inscrite en projet à mon initiative, puis édifiée quelques années plus tard grâce à la persévérance de Saïd Boukhelkhal notamment. L’administration forestière refusant de l’approvisionner en matière première, l’unité fermera ses portes quelques petites années après son inauguration.

    Travaux de plantation dans les zones sans formations forestières naturelles (Barrage vert stricto sensu).

    Le premier périmètre, d’une vingtaine de milliers d’hectares, portera le nom de Moudjbara. C’est jusqu’à ce jour le projet phare du Barrage vert ; Google Maps en fera une forêt comme chacun pourra éventuellement le vérifier. Les plantations devant s’effectuer à la cadence de 2000 ha/an, une importante main d’œuvre – des centaines de personnes – pouvaient s’y employer à la fois comme planteurs et dans la pépinière réalisée au moyen de la seule compétence du chef de district Abdelhamid Bérini. Une bonne partie des habitants de la région de Djelfa attendait avec espoir et impatience le début des travaux.

    Trois autres projets figureront dans la nomenclature du programme spécial de la wilaya du Titteri au titre de la sous-préfecture de Djelfa. Il s’agit des projets de Zénina (aujourd’hui El-Idrissia), Aïn El-Ibel et Dar Chioukh, tous trois d’une vingtaine de milliers d’hectares chacun, mais pas nécessairement d’un seul tenant. Chaque fois, l’attente et les espoirs des populations et des autorités municipales seront grands ne serait-ce qu’en raison du volume d’emploi considérable espéré.

    Il est fait continuellement état effectivement d’«opposition des populations» ; mon sentiment est que par «population» on entend principalement les propriétaires d’immenses troupeaux dont l’influence sur les plans économique et politique va crescendo. Sur cet aspect des choses, je sais que je ne vous apprends rien.

    On a également beaucoup parlé de la question du choix des espèces plantées. Qu’en est-il ?

    Absolument. Il s’agit d’un grief récurrent émis depuis à peu près le milieu des années 1990. Les critiques viennent de qui ? De techniciens de la forêt ou de l’écologie végétale disposant d’une sérieuse expérience de terrain ? Sûrement pas. Qui a empêché l’administration forestière d’imposer une ou des espèces en remplacement du pin d’Alep – puisque c’est de ce végétal qu’il s’agit ? Personne.

    C’est moi qui ai proposé d’utiliser dans une première étape le pin d’Alep comme espèce principale de reboisement. Lorsqu’on parle d’espèce principale, on suggère automatiquement l’existence d’espèces secondaires. Ces espèces secondaires, par exemple, et dans une première phase toujours, seraient le chêne vert, les deux genévriers du pays, et dans les dépressions, le pistachier de l’Atlas. Il s’agissait tout simplement d’«imiter la nature, hâter son œuvre», perpétuant sur la terre d’Algérie un adage du XIXe siècle né à l’Ecole forestière de Nancy. Je me considère – je ne sais pas si je l’ai déjà dit – à tort ou à raison le continuateur de la doctrine d’aménagement et de sylviculture élaborée pour les régions tempérées d’Europe, mais dont j’ai prouvé entre 1968 et 1994 la parfaite transposition à l’Algérie moyennant des adaptations plus ou moins importantes (cf. mon ouvrage en deux volumes Le pré-aménagement forestier). En Allemagne, Heinrich Cotta et Theodor Hartig ; Bernard Lorentz, Adolphe Parade-Soubeyrol et Louis Tassy – qui rédigea un excellent rapport sur l’Algérie en 1872 – en France, pour nous limiter à l’évocation de ces noms glorieux, contribuèrent à épargner le désastre à la forêt d’Europe tempérée. Les travaux de ces génies ne s’étendirent malheureusement pas à la région méditerranéenne.

    Le pin d’Alep, parmi les végétaux de grandes tailles susceptibles de fournir en massif un produit ligneux économiquement intéressant, est, jusqu’à plus ample informé, l’espèce la plus rustique, la plus résistante à l’aridité qui puisse croître sur la planète.

    L’arbre, en Algérie, peut atteindre de grandes tailles. En 1967, j’avais mesuré dans la forêt de Beni Imloul, dans les Aurès, un individu atteignant 27 mètres de hauteur. Mais qu’on ne me fasse pas dire n’importe quoi… Je n’affirme pas que le pin d’Alep d’Algérie atteint partout 27 mètres de haut. Ce que j’énonce, par contre, et tout contradicteur est le bienvenu, c’est qu’avec une sylviculture appropriée, il est possible de produire couramment des arbres comportant un fût net de nœuds sur 3 à 4 mètres de hauteur.

    La hiérarchie forestière affirme depuis 52 ans que Grim manque de crédibilité.

    Rapportons ici ce que disent d’autres forestiers à propos de la frugalité du pin d’Alep.

    Pour le site Canopé de l’Université de Nice, le pin d’Alep colonise même les régions désertiques où les précipitations moyennes annuelles sont de 250 mm d’eau par an. Pour cinq chercheurs marocains, une provenance de pin d’Alep de leur pays correspond à des précipitations de 250 mm par an. Pour M. Dupérat et J.-M. Polèse, le pin d’Alep se contente de 250 mm de pluie par an. J. Bedel, forestier natif d’Oran, estime, pour sa part, que l’optimum pour le pin d’Alep est de 300/400 mm, mais qu’il supporte bien 250 mm de précipitations. Le travail bénévole de Mohamed Andaloussi – déjà évoqué – m’a amené en 1969 à faire coïncider la limite méridionale du projet de Moudjbara avec l’isohyète 275 mm.

    Ces informations se trouvent sur mon site forêt numide.

    De mémoire à présent, le courageux botaniste oranais Alcaraz (in memoriam) écrivait dans sa thèse de doctorat que le pin d’Alep se développait bien sous 275 mm de précipitations à Marhoum.

    On peut aussi s’étendre sur les performances de l’espèce au plan de la productivité ligneuse, mais je pense que ce serait lasser vos lecteurs que de les encombrer de considérations liées à la spécialité forestière.

    En même temps que les plantations du Barrage vert et les interventions dans les formations sylvestres naturelles, il avait été proposé l’édification d’un centre de recherches précisément destiné à résoudre un grand nombre de questions, comme celles relevant de la climatologie, de la pédologie, du choix des espèces et des provenances, des techniques de plantation… (cf. toujours le chapitre 20 de mon ouvrage).

    Toute la zone du Barrage vert devait être couverte par un réseau de pluviomètres – pour commencer – à la densité d’un appareil pour 40 000 ha en moyenne (cf. mon ouvrage et mon site).

    Une fois édifié, le centre de recherches de Djelfa servit longtemps de maison d’hôte pour mémorisants pistonnés.

    En 1980, de passage dans cette institution en compagnie de Sid Ahmed Yessaad, alors sous-directeur au secrétariat d’Etat aux Forêts, je découvre que pour le prétendu chercheur chargé de la gestion du pluviomètre de la station, le mois de janvier comporte 32 jours.

    Dans le cadre des opérations du Barrage vert, on a planté des arbres morts, on a également mis en terre des plants transportés en camion sur des centaines de kilomètres sous le soleil. La question des provenances, pourtant essentielle, n’est pas prise en considération jusqu’à ce jour.

    Depuis 50 ans, aucun progrès ne peut être porté au crédit de la recherche forestière dans les contrées semi-arides d’Algérie. Bien au contraire, l’amour du travail bien fait cher à Abdelhamid Bérini, Abderrahmane Khaldi dit Taleb, Mohamed Boussiri, Younès Atek, Saïd Kebab… à Djelfa ; Miloud Didaoui, Lakehal Belabbas, Mohamed Marok, Habib Belkhodja, Mohamed Boucif, Abdelkader Djiid, Kada Bensekrane, Zerrouki Miloud, Zerrouki Belkacem, Kandouci Laredj, Senouci Brahmi… à Saïda semble avoir définitivement déserté les esprits des cadres forestiers d’Algérie.

    Comme il serait revigorant d’apprendre que des maires de la trempe de Saïd Boukhelkhal ou des sous-préfets du dévouement de M. Bessaieh poursuivent la tradition établie par leurs aînés.

    Depuis longtemps maintenant, les cadres forestiers d’Algérie se laissent vivre, accaparés du seul souci de leur ascension sociale et de leur prospérité matérielle. Une nomination par décret rapporte beaucoup, en plus de ce qu’il est possible de grignoter ici et là chez le riverain de la forêt ou bien le gros propriétaire de troupeaux.

    Je suis, encore une fois et quoi qu’on en dise, l’unique concepteur du projet, mais sans le courage, l’endurance, la compétence, le sacrifice – allant parfois jusqu’à la mort (Mohamed Marok) ou à la longue privation de liberté (Abdelhamid Bérini) –, le Barrage vert comme la méthode d’aménagement sur compartimentage préalable appelée communément pré-aménagement seraient restés au stade de vagues pensées d’un rêveur.

    Propos recueillis par Houari Achouri
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      «Le plan national de reboisement est une pure fumisterie» (II)

      L'Algérie a perdu la chance de figurer parmi les acteurs majeurs de la lutte contre la désertification. D. R.
      Algerie.patriotique : Comment expliquer que la thèse de la «bande variant de 5 à 20 km de largeur et s’étalant d’est en ouest sur 1 500 km» ait aussi longtemps prévalu ?

      Saïd Grim : La réponse a déjà été effleurée. Soyons un peu plus explicite.

      Il faut revenir au programme spécial de la wilaya du Titteri en 1969. Le volet forestier du plan comprenait l’aménagement généralisé et effectif des forêts de la wilaya. Pour les actuelles wilayas de Djelfa et de M’sila, la nature des interventions et leurs évaluations financières avaient été établies par moi-même. Celles concernant l’actuelle wilaya de Médéa, par le chef de circonscription, compétent et énergique, Mohamed Ben M’hidi (in memoriam). Six gros projets de reboisement avaient été inscrits : quatre pour la wilaya de Djelfa : Moudjbara, Aïn El-Ibel, Dar Chioukh et Zénina (El-Idrissia), un pour la wilaya de M’sila (El-Mergueb) et un pour la wilaya de Médéa (Chahbounia). Les terrains pour les wilayas de M’sila et de Médéa avaient été choisis par Mohamed Ben M’hidi toujours sur les critères définis par moi-même.

      Ce volet comprenait aussi trois bandes routières de reboisement de 100 mètres de largeur : Djelfa-Aïn Oussera, Djelfa-Bou Saada et Djelfa-Laghouat devaient également voir le jour. Le projet de bande routière Djelfa-Laghouat sera unilatéralement annulé par un responsable forestier.

      Toute personne possédant des rudiments de géographie de l’Algérie centrale sait que Moudjebara, El-Mergueb et Chahbounia ne se trouvent pas sur le même alignement. Ce constat fait, on admettra qu’à l’origine, il n’a jamais été question d’établir un «obstacle à l’avancée du désert». Je réaffirme déjà cette réalité dans la courte vidéo mise en ligne le 28 juillet 2016 pour le lancement de mon interview sur Berbère TV.

      D’autre part, dès l’annonce du projet à l’été 1972, plusieurs responsables désireux de marquer de leur empreinte l’affaire firent pression pour, par exemple, modifier la dénomination du projet. On en a déjà parlé.

      Selon Rabah Dekhli, l’idée de ligne continue viendrait de Houari Boumediene. Je suis convaincu qu’il n’en est rien. Une seule personne peut occuper le rôle d’arbitre en la matière : Ahmed Houhat, ancien conseiller du Président, un homme âgé, mais, à ma connaissance, encore valide.

      Je n’évoquerai pas ici un autre ordre prétendument donné par Houari Boumediene et transmis par Noureddine Boukli à Rabah Dekhli avec instruction ferme pour son application stricte. Cette fois, il s’agissait ni plus ni moins d’une initiative démente. Je m’y suis opposé de toutes mes forces, menaçant de provoquer un esclandre à la présidence de la République si on faisait obstacle à ma volonté de m’entretenir avec le Président sur ce sujet. Suite à mes colères et comme par enchantement, on ne reparlera plus de cette instruction relevant de la folie pure. Je pus donc poursuivre mon travail dans la foulée de ce qui avait été convenu en 1969 avec Houari Boumediene au canton Mezreb El-Ali de la forêt domaniale de Djebel Senalba Chergui, Monts des Ouled Naïl.

      Cette bande de 5, 10, 15 20 ou plus ou moins, censée se dresser contre la progression du désert, relève de la plus parfaite fumisterie. La fin de la réponse à votre question est la suivante : pour ne pas faire capoter le projet, j’ai cédé sur la question de la ligne verte de tant ou tant de kilomètres de large. De toutes les manières, dès l’automne 1973, il n’y avait plus lieu de poursuivre la bataille : le projet se heurtait à l’opposition rédhibitoire des dignitaires du secteur forestier.

      Autre désinformation contenue dans la version «officielle» : le «Barrage vert» aurait été lancé en 1971…

      Une simple recherche sur internet vous permettra de découvrir qu’il y a presque autant d’intervenants sur le sujet que de dates de lancement du projet. Pour l’un, ce sera 1968 ; pour un deuxième, 1969 ; un troisième écrira 1970 ; un autre 1971, 1972, 1973 ou 1974. Il ne me semble pas avoir vu de dates antérieures à 1968 ou postérieures à 1974.

      Je me répète : nul ne sait de quoi il s’agit, mais nombreux souhaitent livrer des sortes de scoops dans le seul but de se faire mousser.

      Finalement, la dénomination «barrage vert» est-elle correcte ? Est-il juste de continuer à dire que le «Barrage vert» est le fleuron de l’Algérie en matière de lutte contre la désertification ?

      A l’origine, ces vastes plantations à venir s’intitulaient «Grands reboisements dans les Hautes-plaines et l’Atlas saharien». C’est moi qui ai imposé le vocable Barrage vert, bien que je n’en sois pas l’auteur. J’ai trouvé la formulation plus imagée, plus facile à retenir par tout un chacun. Trouver une autre expression ? Pourquoi pas ? Pour ma part, je n’en ai pas trouvé. Il me semble, cependant, qu’il faille engager les efforts plus sur le fond que sur la forme.

      Pour ce qui est de la deuxième partie de votre question, je suis convaincu que l’Algérie, il y a une cinquantaine d’années, a perdu la chance de figurer en bonne place parmi les acteurs majeurs de la lutte contre la désertification. Des journalistes comme vous peuvent peut-être contribuer à aider les responsables concernés à se ressaisir.

      Le Barrage vert «fleuron de l’Algérie» ? Oui, sûrement. Mais plus encore, c’était une référence pour tous les pays en proie à la désertification. Il y a plus d’une dizaine d’années, des pays du Sahel disaient vouloir s’engager dans un gigantesque plan de reforestation : la Grande muraille verte d’Afrique. Que les images des territoires de démonstration visibles ici et là ne fassent pas illusion. Les pays du Sahel comme les experts expatriés qui pilotent ces opérations sont et demeureront encore longtemps loin du compte. Pour des tâches similaires, Bérini savait s’y prendre, Didaoui, Djiid, Lakehal… savaient également ; leur univers professionnel était la forêt, pas les bureaux, les salles de conférences et les sièges de première classe des aéronefs.

      L’Algérie fut le premier pays à engager des opérations d’envergure pour enrayer la stérilisation d’une vaste partie de son territoire. La Chine semble s’en sortir beaucoup mieux aujourd’hui.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Selon des sources officielles, à partir d’une étude sur l’évaluation du «barrage vert» faite en 2010, l’idée d’édifier un «barrage vert» a été abandonnée et remplacée par le projet de réaliser des objectifs intégrés pour la mise en valeur des terres. En même temps, toujours de source officielle, on a entendu parler de la réhabilitation et de l’extension du «barrage vert». Où en est-on aujourd’hui et quel est votre avis sur la situation actuelle de ce barrage ?

        Vous décrivez une réalité incontestable. Pour les autorités officielles effectivement, le Barrage vert représente un jour une abomination, et le lendemain, le joyau inestimable de l’Algérie. Selon qu’on se lève du pied droit ou gauche, c’est bon ou c’est pas bon. Les gens d’Alger et possiblement d’ailleurs également ont un mot pour qualifier ces comportements : «nefha» qu’on pourrait traduire par caprice ou un terme se rapprochant. Depuis 1965, la hiérarchie n’a de compte à rendre à personne ; l’affirmation peut sembler incroyable, elle traduit pourtant la réalité.

        Officiellement, quelque 1 200 000 ha ont été reboisés. Que quelqu’un tente de savoir où, et il se fera envoyer paître. Vous pouvez douter de la parole d’un ministre, d’un général, du Président, du pape, mais il n’est pas permis de mettre en cause le dire d’un dignitaire du secteur forestier d’Algérie. Ce serait un péché mortel pire qu’un sacrilège.

        «Nous avons un plan national de reboisement ! Bien, mon adjudant ! Circulez ! En quoi consiste ce plan ? Ça ne vous regarde pas !» 1 200 000 ha de reboisements ! Le tiers des formations forestières – maquis et broussailles compris – couvrant l’Algérie en 1960. La forêt d’Algérie, c’est le domaine de Père Ubu.

        «Où en est-on aujourd’hui ?» dites-vous. Réponse : le secteur forestier n’a pas progressé d’un iota depuis 1969. Au contraire, il a régressé, ses éléments d’élite ayant disparu du fait de l’âge, du décès ou de la terreur qui s’est abattue sur eux.

        Des milliers de techniciens et d’ingénieurs forestiers ont été formés depuis 1970. Que font-ils ? Pas grand-chose. Ils attendent la paie et une promotion pour gagner mieux leur vie. Une partie de l’encadrement du secteur est constituée d’un personnel féminin : elles pratiquent la sylviculture dans les fourrés, les taillis et les futaies, ces dames et ces demoiselles ?

        Cerise sur le gâteau : de plus en plus de tâches forestières budgétivores sont confiées à des entreprises privées.

        A-t-on pris le soin de vérifier les compétences ? Qui sont les propriétaires réels de ces sociétés ? Cette fois, ce sera motus et bouche cousue… Mais suivez mon regard !

        En votre qualité d’expert international et connaissant parfaitement le «terrain» algérien, quel est votre avis sur l’actuel plan national de reboisement ?

        Je ne suis nullement un expert international. Je ne suis qu’un autochtone d’Algérie, ingénieur civil des eaux et forêts de mon état. Mon occupation principale actuelle consiste à tenter de reconstituer le dossier Barrage vert qu’on a fait disparaître et d’élaborer une sorte de mise au point sur le cyprès de Duprez (Cupressus dupreziana A. Camus), un arbre qui m’est très cher et sur lequel il faudra revenir un jour si vous le permettez et si je conserve suffisamment de ressources.

        Le terrain forestier algérien, je le connais bien évidemment un peu, mais ce que je connais le mieux, c’est le moyen de le protéger, le mettre en valeur, en faire une zone de relative prospérité. Ceci dit, sans prétention aucune. Encore une fois, je prétends avoir assez bien compris les tenants et aboutissants de la démarche des créateurs de la doctrine sylvicole pour les pays d’Europe tempérée et j’ai suffisamment prouvé que ce qui a été établi par mes maîtres de France et d’Allemagne il y a maintenant longtemps est parfaitement transposable à l’Algérie moyennant les adaptations qu’imposent les particularités environnementales. Je vais illustrer mon propos par un exemple.

        En 1989, au moment où je rédigeais mon ouvrage, il fallait obligatoirement que ma méthode colle avec le temps, et le temps à cette époque (dernier quart du XXe siècle) était à l’informatisation de la gestion forestière, sa partie cartographique incluse naturellement. Les tests de conformité avec l’approche belge eurent lieu au siège de l’administration forestière de la Région Wallonne à Namur. Il n’y eut même pas lieu d’apporter des modifications au logiciel cartographique qui venait d’être construit pour les forêts belges, c’est-à-dire des espaces à très ancienne tradition sylvicole. Les données ramenées des monts de Daïa et de Saïda furent acceptées par le dispositif informatique de l’administration forestière belge. Tout ceci pour faire état de deux choses : en 1968-1969, l’Algérie se trouvait à la pointe de la lutte contre la désertification avec ses seuls moyens ; l’Algérie, en 1989, était l’un des premiers pays à disposer d’une cartographie forestière informatisée avec cette fois le concours de nos collègues belges.

        Revenons à présent à votre préoccupation, à savoir le «plan national de reboisement». Il s’agit d’une pure fumisterie et je m’en explique.

        On peut complanter des terrains qui n’ont jamais porté de végétation forestière ou qui l’ont perdue depuis un très grand nombre d’années. Si l’on intervient sur pareils terrains, on accroît la surface forestière du pays ou de la région concernée.

        Il est également possible de régénérer par la plantation un peuplement exploité, par exemple, parce qu’un ensemencement naturel n’est pas intervenu.

        De quel «plan» s’agit-il en la matière ? Les pays qui ne jettent pas leur argent par les fenêtres séparent les boisements (premier cas) des reboisements (deuxième cas).

        Plus que cela, pour écarter tout risque de confusion, certains parlent d’afforestations pour les terrains de la première catégorie. C’était ce terme que j’utilisais à la fin des années 1960, mais de crainte de passer pour un pédant, je l’ai abandonné.

        Les 1 200 000 ha prétendument reboisés, dans quelle colonne faudrait-il les placer ? Le «plan national de reboisement» concerne-t-il des terrains forestiers ou des territoires qui n’ont jamais connu d’arbres ? Vos lecteurs profanes vont penser que vous avez choisi pour interlocuteur un coupeur de cheveux en quatre. Il n’y a donc pas lieu de poursuivre plus loin ces types de considérations.

        En bref, il n’existe pas plus de «plan national de reboisement» que de beurre en broche, pour reprendre une formule populaire. Dans l’administration forestière, il existe des lignes de crédit destinées à financer des chantiers de chômage pour des plantations livrées par la suite à des déprédations de toute nature. Ces volumes financiers sont, par ailleurs, répartis selon des modalités qui pourraient beaucoup surprendre.

        L’éthique défaillante de la hiérarchie forestière d’Algérie la place dans l’incapacité absolue d’imaginer des interventions coordonnées, planifiées, intégrées – aime-t-elle répéter inlassablement.

        Propos recuillis par Houari Achouri
        (Suite et fin)
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          50 ans plus tard ,avons nous un retour d'experience sur ce barrage vert?
          a t il vraiment ete efficace ?
          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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