La Kabylie se dote d’un nouveau mouvement indépendantiste, l’URK
Tamurt info 15 décembre 2017 47 Commentaires Indépendance, kabylie, Mouvement, nouveau, Politique, Tagduda Taqvaylit, URK
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KABYLIE-COMMUNIQUE (Tamurt) – Chères lectrices, chers lecteurs, nous avons l’honneur de publier le texte fondateur d’un nouveau mouvement indépendantiste kabyle dénommé Tagduda Taqbaylit, Union pour une République Kabyle (URK). Pour les 126 membres fondateurs de l’URK, les événements que traverse la Kabylie actuellement dénotent que la Kabylie n’a d’autres choix que de compter sur elle-même pour avancer vers sa liberté. Pour l’URK la langue et l’identité kabyle n’ont pas besoin d’un statut ou d’un amendement de l’Algérie, mais plutôt d’un État kabyle. Ci-joint le texte fondateur dans son intégralité
La lutte de la Kabylie pour sa liberté est arrivée à maturité. Notre existence en tant que peuple dans le concert des Nations est la condition sine qua non de la permanence de notre kabylité. A ce stade de notre lutte, une mutation qualitative nous interpelle et nous force à explorer de nouvelles formes de combat plus modernes et plus efficaces. Ce sursaut se réalisera avec l’engagement massif du peuple kabyle. La contribution sans contrainte de chacun est le gage de notre affranchissement. Aucune énergie positive ne doit être négligée ou neutralisée. Notre but stratégique, l’indépendance de la Kabylie, doit être clairement exprimé. Sur ce chemin, si difficile, tout espace acquis, où notre souveraineté exclusive pourrait s’exercer, sera exploité et capitalisé à l’avantage de notre idéal.
L’aspiration à l’indépendance de la Kabylie, est le fruit d’un long processus de conscientisation d’appartenance à une nation, entamée depuis le XIXe siècle et accélérée par l’épisode des mouvements citoyens et politiques kabyles. Le malaise grandissant de la société kabyle dans l’Algérie arabo-islamiste, et son incapacité à faire évoluer le système algérien de l’intérieur, s’est soldé par un fleuve de sang puis par l’interruption définitive de l’expérience algérienne de la Kabylie. Notre aspiration à l’indépendance est loin d’être une revendication conjoncturelle d’une minorité de désœuvrés animée par un nationalisme ethnique ou exclusif. Elle est l’expression d’un peuple millénaire qui n’a d’autre choix que de bâtir son propre Etat pour vivre libre et digne. C’est une réponse cinglante à la guerre sale que l’Algérie a déclaré à la Kabylie. Ce bras de fer, aussi long soit-il, nous le gagnerons. La Kabylie finira par faire plier le pouvoir algérien.
De nos jours, se libérer exige plus que le courage. Cela requiert, en plus de la maitrise des outils de communication et de mobilisation par les réseaux sociaux – outils incomparables de résistance devenus le cauchemar des dictateurs -, l’émergence du nous au détriment du je, enjeu des duels peuple/pouvoir qui ont vu triompher, par la rue, les causes justes. Cette pratique moderne au succès fulgurant prouve que le mode opératoire des Kabyles, c’est-à-dire la collégialité et la concertation dans la prise de décisions est un choix immuable qu’il faut impérativement revaloriser pour venir à bout du cauchemar algérien. A la remarquable pratique politique horizontale propre à la Kabylie, le pacifisme est une autre valeur sûre qui caractérise notre combat. Aujourd’hui, on sait que le recours à la guerre et son corollaire la violence pourrait, dans le meilleur des cas, aboutir à la libération d’un territoire donné au prix de plusieurs vies humaines. Mais ce même territoire pourrait être vite récupéré par l’ennemi, surtout si on est en face d’une armée régulière. Par contre, un individu libéré dans sa tête de l’asservissement et du despotisme est inaccessible à toute politique assimilationniste ou d’instrumentalisation politique. Par ailleurs, avant de penser à libérer notre espace géographique, libérons-nous d’abord dans nos têtes ! Cela suppose qu’il nous faudrait vaincre nos peurs et surmonter nos craintes sans sombrer dans l’aventurisme politique. Si notre liberté n’a pas de prix, nos vies et celles de nos enfants ne sont pas négociables.
Dans un second temps, nous devons arriver à imposer non seulement notre volonté de vivre avec notre langue et notre culture mais aussi de pouvoir développer notre économie en privilégiant des projets concrets sur le terrain. C’est ainsi que nous donnerons à la Kabylie toutes ses chances de réussir sa révolution pacifique vers sa souveraineté. Notre idéal doit être placé au-delà de toutes considérations de personnes ou de groupes. La construction réelle d’une République kabyle est notre droit inaliénable consacré par les traités internationaux et par la Charte des Nations unies relatives aux droits des peuples à leur autodétermination. Forts de cette légitimité et tenant compte de l’impérieuse réalité du terrain et de notre réalité sociale, nous, signataires de ce document fondateur, appelons les Kabyles à nous rejoindre pour tenir un congrès constitutif de l’Union pour une République kabyle (URK).
Ensemble, nous serons plus forts et très motivés pour la mise sur pied, sur le terrain, de la République kabyle. Inutile d’attendre la providence ou l’aide des Etats étrangers pour nous rétablir dans notre droit sur notre territoire. Seule la mobilisation de notre peuple contre le régime colonial algérien créera la rupture nécessaire qui fera bouger les lignes. Si nous n’arrivons pas à relever ce défi, notre futur sera sérieusement hypothéqué. On devine le scénario glaçant que l’Algérie coloniale nous réserve : elle s’emparera de notre histoire et de notre culture pour les faire disparaître à jamais.
Chers compatriotes, l’heure est grave. La Kabylie se désintègre pendant que l’Algérie concrétise progressivement ses plans macabres. Le sabotage économique y est ouvertement exécuté par les plus hautes autorités algériennes pour aggraver la misère sociale et bâillonner tout changement démocratique. Sur le plan religieux, l’arabisation côtoie un salafisme épouvantable. Pourtant la Kabylie n’a de leçon à recevoir de personne, ni d’aucune autre tutelle étrangère. Nos ancêtres avaient bien compris que si le religieux contribuait, d’un coté, à établir un équilibre psychique devant les questions existentielles, tels que la vie, la mort et l’au-delà, d’un autre côté, il empiétait sans cesse sur l’espace démocratique et laïc. Devant cette dualité, qui a défiguré bien des nations, le génie kabyle avait triomphé. Sans heurts ni violence, la Kabylie a gardé sa cohésion sociale en privilégiant la laïcité et la liberté de culte et de conscience. C’est cette spiritualité exemplaire que la Kabylie doit retrouver pour faire barrage aux fanatiques étrangers à notre société. Libérée du dogmatisme colonial et réducteur de l’arabo-islamisme, elle puisera dans ses valeurs ancestrales pour fonder une République résolument laïque et tourner vers l’avenir. Une République qui consacrera le respect des Droits Humains, sans distinction de sexe, de race, de langue ou de religion et garantira la liberté de conscience et la liberté de culte. Nous sommes conscients du degré de destruction de notre organisation sociopolitique exécutée successivement par la France coloniale et puis par le colonialisme arabo-islamique algérien. Néanmoins, les ressorts nécessaires à son rétablissement demeurent intacts. Il nous appartient de les actualiser et de les réactiver
Ensemble, nous relèverons ce défi. Notre jeunesse, déterminée à assumer ses responsabilités devant l’Histoire, saura distinguer le bon grain de l’ivraie. Elle sait d’ores et déjà qu’un militant sincère, est celui qui se bat pour un idéal qu’il place au-dessus de toute considération personnelle. C’est cet esprit kabyle qui fait que nos militants soient à l’origine de l’extraordinaire vitalité démocratique qui caractérise notre pays. Les Femmes kabyles ont toujours été de tous les combats dans notre Histoire. Leur implication dans tous les domaines est une urgence vitale. Ne dit-on pas que la femme est un être dont l’humanité entière ne peut s’en détacher. L’Algérie arabo-islamiste déploie tous ses moyens pour imposer un statut de mineure à nos femmes et effacer leur l’identité. L’Union pour la République kabyle les encourage à participer au même titre que les hommes à la reconstruction de la Kabylie en contribuant par leur créativité débordante et leur discernement. Notre devoir à tous et à toutes est de veiller scrupuleusement à ce que les bases d’une nation libre, démocratique, laïque, sociale et ouverte au monde soient engagées, respectées et garanties. Nous luttons pour aider la Kabylie à changer de destin et non de maître.
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Tamurt info 15 décembre 2017 47 Commentaires Indépendance, kabylie, Mouvement, nouveau, Politique, Tagduda Taqvaylit, URK
[IMG]http://www.************/wp-content/uploads/2017/12/URK.jpg[/IMG]
KABYLIE-COMMUNIQUE (Tamurt) – Chères lectrices, chers lecteurs, nous avons l’honneur de publier le texte fondateur d’un nouveau mouvement indépendantiste kabyle dénommé Tagduda Taqbaylit, Union pour une République Kabyle (URK). Pour les 126 membres fondateurs de l’URK, les événements que traverse la Kabylie actuellement dénotent que la Kabylie n’a d’autres choix que de compter sur elle-même pour avancer vers sa liberté. Pour l’URK la langue et l’identité kabyle n’ont pas besoin d’un statut ou d’un amendement de l’Algérie, mais plutôt d’un État kabyle. Ci-joint le texte fondateur dans son intégralité
Tagduda Taqvaylit
Union pour une République Kabyle (URK)
Chères concitoyennes, chers concitoyens,Union pour une République Kabyle (URK)
La lutte de la Kabylie pour sa liberté est arrivée à maturité. Notre existence en tant que peuple dans le concert des Nations est la condition sine qua non de la permanence de notre kabylité. A ce stade de notre lutte, une mutation qualitative nous interpelle et nous force à explorer de nouvelles formes de combat plus modernes et plus efficaces. Ce sursaut se réalisera avec l’engagement massif du peuple kabyle. La contribution sans contrainte de chacun est le gage de notre affranchissement. Aucune énergie positive ne doit être négligée ou neutralisée. Notre but stratégique, l’indépendance de la Kabylie, doit être clairement exprimé. Sur ce chemin, si difficile, tout espace acquis, où notre souveraineté exclusive pourrait s’exercer, sera exploité et capitalisé à l’avantage de notre idéal.
L’aspiration à l’indépendance de la Kabylie, est le fruit d’un long processus de conscientisation d’appartenance à une nation, entamée depuis le XIXe siècle et accélérée par l’épisode des mouvements citoyens et politiques kabyles. Le malaise grandissant de la société kabyle dans l’Algérie arabo-islamiste, et son incapacité à faire évoluer le système algérien de l’intérieur, s’est soldé par un fleuve de sang puis par l’interruption définitive de l’expérience algérienne de la Kabylie. Notre aspiration à l’indépendance est loin d’être une revendication conjoncturelle d’une minorité de désœuvrés animée par un nationalisme ethnique ou exclusif. Elle est l’expression d’un peuple millénaire qui n’a d’autre choix que de bâtir son propre Etat pour vivre libre et digne. C’est une réponse cinglante à la guerre sale que l’Algérie a déclaré à la Kabylie. Ce bras de fer, aussi long soit-il, nous le gagnerons. La Kabylie finira par faire plier le pouvoir algérien.
De nos jours, se libérer exige plus que le courage. Cela requiert, en plus de la maitrise des outils de communication et de mobilisation par les réseaux sociaux – outils incomparables de résistance devenus le cauchemar des dictateurs -, l’émergence du nous au détriment du je, enjeu des duels peuple/pouvoir qui ont vu triompher, par la rue, les causes justes. Cette pratique moderne au succès fulgurant prouve que le mode opératoire des Kabyles, c’est-à-dire la collégialité et la concertation dans la prise de décisions est un choix immuable qu’il faut impérativement revaloriser pour venir à bout du cauchemar algérien. A la remarquable pratique politique horizontale propre à la Kabylie, le pacifisme est une autre valeur sûre qui caractérise notre combat. Aujourd’hui, on sait que le recours à la guerre et son corollaire la violence pourrait, dans le meilleur des cas, aboutir à la libération d’un territoire donné au prix de plusieurs vies humaines. Mais ce même territoire pourrait être vite récupéré par l’ennemi, surtout si on est en face d’une armée régulière. Par contre, un individu libéré dans sa tête de l’asservissement et du despotisme est inaccessible à toute politique assimilationniste ou d’instrumentalisation politique. Par ailleurs, avant de penser à libérer notre espace géographique, libérons-nous d’abord dans nos têtes ! Cela suppose qu’il nous faudrait vaincre nos peurs et surmonter nos craintes sans sombrer dans l’aventurisme politique. Si notre liberté n’a pas de prix, nos vies et celles de nos enfants ne sont pas négociables.
Dans un second temps, nous devons arriver à imposer non seulement notre volonté de vivre avec notre langue et notre culture mais aussi de pouvoir développer notre économie en privilégiant des projets concrets sur le terrain. C’est ainsi que nous donnerons à la Kabylie toutes ses chances de réussir sa révolution pacifique vers sa souveraineté. Notre idéal doit être placé au-delà de toutes considérations de personnes ou de groupes. La construction réelle d’une République kabyle est notre droit inaliénable consacré par les traités internationaux et par la Charte des Nations unies relatives aux droits des peuples à leur autodétermination. Forts de cette légitimité et tenant compte de l’impérieuse réalité du terrain et de notre réalité sociale, nous, signataires de ce document fondateur, appelons les Kabyles à nous rejoindre pour tenir un congrès constitutif de l’Union pour une République kabyle (URK).
Ensemble, nous serons plus forts et très motivés pour la mise sur pied, sur le terrain, de la République kabyle. Inutile d’attendre la providence ou l’aide des Etats étrangers pour nous rétablir dans notre droit sur notre territoire. Seule la mobilisation de notre peuple contre le régime colonial algérien créera la rupture nécessaire qui fera bouger les lignes. Si nous n’arrivons pas à relever ce défi, notre futur sera sérieusement hypothéqué. On devine le scénario glaçant que l’Algérie coloniale nous réserve : elle s’emparera de notre histoire et de notre culture pour les faire disparaître à jamais.
Chers compatriotes, l’heure est grave. La Kabylie se désintègre pendant que l’Algérie concrétise progressivement ses plans macabres. Le sabotage économique y est ouvertement exécuté par les plus hautes autorités algériennes pour aggraver la misère sociale et bâillonner tout changement démocratique. Sur le plan religieux, l’arabisation côtoie un salafisme épouvantable. Pourtant la Kabylie n’a de leçon à recevoir de personne, ni d’aucune autre tutelle étrangère. Nos ancêtres avaient bien compris que si le religieux contribuait, d’un coté, à établir un équilibre psychique devant les questions existentielles, tels que la vie, la mort et l’au-delà, d’un autre côté, il empiétait sans cesse sur l’espace démocratique et laïc. Devant cette dualité, qui a défiguré bien des nations, le génie kabyle avait triomphé. Sans heurts ni violence, la Kabylie a gardé sa cohésion sociale en privilégiant la laïcité et la liberté de culte et de conscience. C’est cette spiritualité exemplaire que la Kabylie doit retrouver pour faire barrage aux fanatiques étrangers à notre société. Libérée du dogmatisme colonial et réducteur de l’arabo-islamisme, elle puisera dans ses valeurs ancestrales pour fonder une République résolument laïque et tourner vers l’avenir. Une République qui consacrera le respect des Droits Humains, sans distinction de sexe, de race, de langue ou de religion et garantira la liberté de conscience et la liberté de culte. Nous sommes conscients du degré de destruction de notre organisation sociopolitique exécutée successivement par la France coloniale et puis par le colonialisme arabo-islamique algérien. Néanmoins, les ressorts nécessaires à son rétablissement demeurent intacts. Il nous appartient de les actualiser et de les réactiver
Ensemble, nous relèverons ce défi. Notre jeunesse, déterminée à assumer ses responsabilités devant l’Histoire, saura distinguer le bon grain de l’ivraie. Elle sait d’ores et déjà qu’un militant sincère, est celui qui se bat pour un idéal qu’il place au-dessus de toute considération personnelle. C’est cet esprit kabyle qui fait que nos militants soient à l’origine de l’extraordinaire vitalité démocratique qui caractérise notre pays. Les Femmes kabyles ont toujours été de tous les combats dans notre Histoire. Leur implication dans tous les domaines est une urgence vitale. Ne dit-on pas que la femme est un être dont l’humanité entière ne peut s’en détacher. L’Algérie arabo-islamiste déploie tous ses moyens pour imposer un statut de mineure à nos femmes et effacer leur l’identité. L’Union pour la République kabyle les encourage à participer au même titre que les hommes à la reconstruction de la Kabylie en contribuant par leur créativité débordante et leur discernement. Notre devoir à tous et à toutes est de veiller scrupuleusement à ce que les bases d’une nation libre, démocratique, laïque, sociale et ouverte au monde soient engagées, respectées et garanties. Nous luttons pour aider la Kabylie à changer de destin et non de maître.
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