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L’incroyable existence algérienne d’Alexandre Djouhri

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  • L’incroyable existence algérienne d’Alexandre Djouhri

    par Nicolas Beau - 18 décembre 2017


    La présence d’Alexandre Djouhri à la réception donnée à Alger, le 6 décembre, en l’honneur du président français, Emmanuel Macron, révélée par “le Canard Enchainé”, s’explique par le rôle décisif que joue cet homme de l’ombre auprès des services algériens.

    “A l’attaque”! Pour conclure ses diatribes contre “les cons” et autres “******s”, Alexandre Djouhri, dit encore “Alex, le plus flamboyant et le plus efficace des intermédiaires français de ces vingt dernières années, utilise volontiers ce cri de ralliement guerrier. Cette fois encore, après les lendemains de fête douloureux qui ont suivi l’échec de son ami Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2012, ce beur de Sarcelles a su rebondir avec une incroyable maestria. Convoqué par la justice française à laquelle il n’a jamais répondu favorablement, Alex s’est souvenu que son premier prénom était Ahmed et qu’il possédait une double nationalité franco-algérienne. Rien de plus simple, sa base arrière, en cette période troublée, serait l’Algérie.

    Chapeau bas !

    La surprise, la voici: Alexandre Djouhri qui réside une grande partie de son temps à Alger bénéficie du soutien de la plupart des clans au pouvoir, ainsi que de l’écoute attentive de l’ambassadeur de France, Xavier Driencourt, un diplomate aguerri et fin connaisseur du pays. Apparemment, seuls les services de l’Elysée ignoraient, comme ils l’on prétendu face au “Canard Enchainé”, que l’intermédiaire franco-algérien était invité ce 6 décembre à la réception donnée en l’honneur du président français.

    On croyait pourtant Alexandre Djouhri hors jeu, après les perquisitions effectuées en Suisse chez lui et chez ses proches, dont son beau père, durant l’hiver 2016. On pensait que cet homme d’affaires intrépide, qui avait réussi le tour de force de tutoyer à la fois Dominique (de Villepin), Claude (Guéant), Serge (Dassault) Ali (Bongo), définitivement écarté, oublié, enterré depuis sa mise en cause dans l’enquète judiciaire sur le possible financement libyen de Nicolas Sarkozy. Mais cela était vraiment mal le connaitre, lui dont l’énergie est légendaire et le carnet d’adresse vertigineux. “Alex” ne renonce jamais.

    L’Algérie n’est pas une terre inconnue pour Alexandre Djhouri. Dans une vie antérieure, Alex était protégé par le puissant général Larbi Belkheir, un des principaux “parrains” algériens des années de plomb décédé en 2010. Il co gèrait les comptes suisses du haut gradé avec l’aide d’un ancien ministre algérien du budget qui réside à Genève.

    Table ouverte à l’Aurassi

    Entre deux voyages à Ryad, Moscou ou Le Cap, ses principales tètes de pont, Alex a table ouverte à l’Hötel Aurassi, ce bunker massif juché sur les hauteurs d’Alger d’où l’on domine la Méditerranée. “Tout le monde à Alger se le dispute, admet-on en haut lieu, il rend beaucoup de services”. Tour comme il tenta de réconcilier Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, Alexandre Djhouri parvient à s’entendre avec l’ensemble des clans qui se disputent le pouvoir à Alger. C’est qu’il sait mettre ses puissants réseaux au service de tous avec l’habileté de n’en privilégier aucun.

    En France, outre Dominique de Villepin, Alexandre Djhouri entretient de bonnes et très anciennes relations avec l’actuel secrétaire général du Quai d’Orsay, Maurice Gourdault Montagne, ce fidèle de Chirac avec qui, dans une vie antérieure, il contribuait à vendre des Airbus à la Libye de Kadhafi. ” Alexandre Djouhri nous aide dans nos rapports avec les entreprises françaises”, précise-t-on en haut lieu à Alger.

    Ses bonnes relations en Russie, notamment avec le patron de la structure d’exportation des armements, peuvent également rendre quelques services à l’Algérie dont Moscou est un des principaux fournisseurs. Enfin l’alliance indestructible qu’il a nouée avec Bechir Saleh, l’ex “monsieur Afrique” de Kadhafi réfugié au Cap, lui permet de rester au fait de la situation libyenne, que les services algériens surveillent comme le lait sur le feu.

    Modestes gateries

    L’Arabie Saoudite enfin est une autre de ses directions favorites, et depuis longtemps. C’est “Alex” en effet qui, en mars 2006, accompagnait à Ryad Jacques Chirac, alors chef de l’Etat, qui fut son premier mentor. Durant ce voyage, le “facilitateur d’affaires” talentueux qu’est Alex négocia quelques juteux contrats avec les Séoudiens en faveur d’un des géants français de l’eau. Aujourd’hui, Alex aide les oligarques algériens à nouer d’utiles réseaux en Arabie Saoudite ou aux Emirats, où on avait noté sa discrète présence lors du dernier voyage effectué par Emmanuel Macron dans cette monarchie pétrolière

    Lors de la signature du dernier gros contrat signé entre la Russie et l’Arabie Saoudite, on apprenait qu’un homme d’affaires algérien avait touché dans cette transaction un modeste pourboire de quarante millions de dollars. Certains aujourd’hui se demandent si Alex ne serait pas cet heureux intermédiaire ne serait pas Alex. Lequel aime dire que “son pognon”, il l’a toujours gagné lui même, sans une seule condamnation par la justice, et que “ce n’est pas un délit d’être riche”.

    L’épisode algérien comporte encore beaucoup de zones d’ombre, notamment du coté français, où l’Elysée fait savoir dans la presse, ce lundi matin, qu’il ne comprend toujours pas la présence d’Alex à la sauterie de l’ambassade. Mais son influence en Algérie contribue à écrire un nouveau chapitre de la vie désormais légendaire d’Alexandre Ahmed Djouhri.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Il est triste de constater que les intermédiaires de la France en Afrique du Nord sont issus du banditisme Si Monde Afrique tire son chapeau alors c'est grave.

    Commentaire


    • #3
      Interpellé dimanche, alexandre djouhri va-t-il parler ?

      AUJOURD'HUI

      Il dispose de cette immense force : il sait qu’ils savent que s’il parle, tout éclate.


      Philippe Bilger

      Magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole



      Alexandre Djouhri a été interpellé le dimanche 7 janvier à l’aéroport d’Heathrow à Londres à la suite de la délivrance d’un mandat européen à son encontre.

      Contre toute attente, alors que le représentant de l’accusation avait conclu à sa mise en détention, la juge britannique l’a placé sous contrôle judiciaire avec remise de son passeport et versement d’une caution d’un million de livres. Au cours de cette instance, Alexandre Djouhri s’était présenté comme « ancien conseiller des Présidents Chirac et Sarkozy ». Les précautions prises pour stabiliser cet homme à la mobilité extrême seront-elles suffisantes ?

      L’audience pour décider de son extradition aura lieu le 17 avril.

      Je dois faire un aveu. Durant si longtemps, on a tant parlé de Djouhri sans le voir que je finissais par douter de son existence.

      Puissant, omnipotent, insaisissable, passant d’un pays à l’autre, immensément riche, ayant des amis et des obligés partout, un passé trouble, délétère mais, paraît-il, un casier sans condamnation, parti de presque rien pour arriver au sommet de l’influence, on lui prêtait beaucoup et lui-même semblait rendre sans compter, capable de nouer et de dénouer des relations, à cheval sur tant de mondes, politique, finance internationale, contrats, Afrique, Maroc, armes, pétrole, tractations, intermédiaire très sollicité et dispensant moult services.

      Bref, une sorte de personnalité mythique, quasiment invisible, un Fantômas d’aujourd’hui. Une réputation sulfureuse, une aura redoutable et fascinante. Un homme qui ne s’arrêtait pas à une seule mission mais en menait beaucoup. De l’entregent à foison. Protégé et protecteur. Une figure tutélaire dans l’ombre qui veillait sur certaines de ses relations haut placées.

      Interpellé dimanche dernier, j’ai donc su que Djouhri était en chair et en os.

      Extradé ou non, il est plus que probable qu’il ne dira rien. Un homme de sa trempe et avec de tels mystères en lui n’ouvrira pas la bouche sauf, sans doute, pour s’abriter derrière les illustres qu’il a connus ou connaît et qui témoigneront peut-être de sa parfaite moralité. Ou non. La peur dominera ou la sincérité ?

      Grâce à Mediapart, on sait ce qui a été découvert lors de la perquisition opérée à son domicile genevois. Une lumière crue a été jetée sur ses liens avec Claude Guéant – celui-ci a reçu une commission de 500.000 euros qui a servi à payer un appartement et d’autres éléments semblent démontrer que sa version fantaisiste sur les deux tableaux a été inspirée et fabriquée par Djouhri, l’un des experts désignés ayant été en cheville avec ce dernier dans le passé. Dominique de Villepin a été également bénéficiaire d’un virement émanant du même compte panaméen au nom de Djouhri.

      Qu’on ne vienne pas soutenir que, venant de Mediapart, ces informations sont à prendre avec précaution. Au contraire, tout ce qu’a publié Mediapart sur Djouhri et ce cercle est confirmé et justifié.

      Edwy Plenel est un intellectuel à deux têtes. Sur l’islam, l’immigration et Charlie Hebdo, il a été délirant à mon sens et dangereux. Pour l’investigation, son équipe et lui sont incontestables.

      Quand j’ai lu les extraits d’échanges téléphoniques de Djouhri avec Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Bernard Squarcini, Dominique de Villepin et Alain Marsaud (Canard enchaîné, BFMTV), je me suis demandé dans quel univers on vivait pour qu’au moins trois personnalités politiques de haut niveau acceptent de dialoguer, de manière aussi familière, voire vulgaire, avec un individu dont elles savaient qu’il était recherché et n’ignoraient pas son implication rien moins que transparente dans beaucoup de combines et de marchés.

      Naïf, trop naïf. En 2013, 2014 et 2015, Djouhri est comme un copain avec qui on discute de tout et qui sera même invité à Alger à la réception de l’ambassadeur de France le 6 décembre 2017 (L’Express).

      Par des raccourcis sans doute trop rapides, je m’interroge sur un président de la République, sur un Premier ministre, sur un ministre qui ont été aux affaires et qui ont pu, plus tard, faire des affaires avec Alexandre Djouhri.

      Ils l’abandonneront peut-être. Mais lui saura garder en mémoire les éventuelles trahisons amicales. Il dispose de cette immense force : il sait qu’ils savent que s’il parle, tout éclate.

      Extrait de : Justice au Singulier
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Alexandre Djouhri est sorti de prison

        L'homme d'affaires français, arrêté à Londres dimanche, a été libéré sous caution. Il ne passera pas de sixième nuit en détention.
        PAR MÉLANIE DELATTRE
        Le Point.fr
        ;le dans le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy.
        Alexandre Djouhri est soupçonné d’avoir joué un rôle dans le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy.


        Alexandre Djouhri va pouvoir retrouver le confort des palaces qu'il affectionne. D'après nos informations, il a en effet été libéré vendredi soir, après cinq nuits passées en détention outre-Manche.

        L'homme d'affaires, arrêté dimanche à l'aéroport de Heathrow avec sur lui plusieurs clés USB, a comparu le 10 janvier devant le tribunal de Westminster Magistrates Court, à Londres, pour l'examen d'une demande d'extradition déposée par la France. Une audience purement formelle, au cours de laquelle la juge a autorisé sa libération sous caution contre 1 million de livres (environ 1,1 million d'euros).

        Mandat d'arrêt européen
        Des tractations en coulisse ont-elles eu lieu entre les avocats du prévenu, soupçonné d'avoir joué un rôle dans le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, et le magistrat parisien chargé de l'enquête, Serge Tournaire ? L'histoire ne le dit pas. Mais ce dernier avait jugé, au vu de nouveaux documents transmis par la justice suisse, le rôle de l'intermédiaire suffisamment clé pour émettre un mandat d'arrêt européen contre lui, notifié le 22 décembre.

        Un coup dur pour cet ex-voyou devenu l'intime des puissants, de Jacques Chirac à Dominique de Villepin, en passant par Claude Guéant et Bernard Squarcini. « Alex », qui hier tutoyait les chefs d'État et s'invitait à l'Élysée, n'est plus le bienvenu auprès de ses anciens amis. C'est donc en famille, aux côtés de son épouse, de son fils Germain et de sa fille Candice, qu'il passera sa première nuit de liberté.
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          Il est triste de constater que les intermédiaires de la France en Afrique du Nord sont issus du banditisme Si Monde Afrique tire son chapeau alors c'est grave.
          McGiver est déconnecté
          Parce que l'état voyou Français qui pratique la rapine à l'échelle planetaire de l'Afrique par son ingénierie coloniale n'est pas le plus gros bandit de l'histoire de l'humanité ?

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