Pour l’année 2006, le bilan de la Gendarmerie nationale fait état de 112 cas de suicides à l’échelle nationale. Avec 13 cas, Bouira vient à la tête du sinistre hit parade. Force est de constater, hélas, que ce chiffre est très loin de la réalité. Ceci, parce que, d’une part il ne s’agit que du seul bilan de la gendarmerie qui, faut-il le souligner, n’intervient que dans les zones rurales et, d’autre part, parce que le suicide reste un sujet tabou que beaucoup de familles de victimes préfèrent tenir secret. Le chiffre est donc éligible à être revu à la hausse, si l’on ajoute les cas de suicides enregistrés dans les zones urbaines. Un chiffre cependant indisponible dans les services de police parce que, nous explique-t-on, le suicide n’est pas considéré comme un crime et n’est donc pas répertorié. Ainsi, et sans grand risque de se tromper, on peut aisément avancer au moins le double du chiffre qui ressort du bilan de la gendarmerie. L’intérêt de cette arithmétique morbide, si intérêt il y a, ne peut être que ‘’alarmiste’’ et interpellateur. Le phénomène, et il ne s’agit pas de phraséologie destinée à alimenter un article de presse, est sérieusement inquiétant. En ce février 2007 et en l’espace d’une semaine, six personnes, dont un enfant de 14 ans, ont mis fin à leurs jours à Bouira. Ahurissant ! Plus ahurissant, les élus, actuellement en session ordinaire à l’APW n’ont pas abordé le sujet.
- La depeche de Kabylie
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