Par Abdelaziz GHOUIBI |
Leconomiste Le 25/12/2017
Des signes d’embellie mais aussi des symptômes d’atonie. L’année devrait terminer sur un taux de croissance de plus de 4,1%. Avec toutefois un taux de chômage au-dessus de 10%, une inflation à 1,6%, un déficit commercial abyssal et des réserves extérieures couvrant 5 mois et 20 jours d’importation.
Or, déjà la perspective d’importations massives des céréales se précise au jour le jour. Le Maroc devrait connaître la même situation vécue en 2015-2016 avec une production de céréales réduite à 33 millions de quintaux. S’ajoute aussi l’incertitude sur les cours du baril du pétrole. Le baril était à 65 dollars début décembre, soit le plus haut niveau durant les deux dernières années. (Voir encadré).
Conjugués aux importations de produits finis de consommation, les achats de produits énergétiques expliquent d’ailleurs l’aggravation du déficit de la balance commerciale des biens. Et la tendance ne devrait pas s’inverser dans les prochains mois. Bien au contraire, la forte demande provenant des pays développés et émergents devrait en accélérer le rythme.
Pour autant, les indicateurs sectoriels restent relativement bien orientés. Cette dynamique est reflétée par le bon comportement de la consommation des ménages et par le maintien de l’effort d’investissement. En témoignent la tenue des crédits à l’équipement et la valeur des importations des biens d’équipement: 95 milliards de DH. Grâce à la bonne tenue des recettes fiscales et de celles des comptes spéciaux du Trésor, le déficit budgétaire poursuit son amélioration par rapport à l’année 2016. (Voir L’Economiste du vendredi 22 décembre).
Le financement de l’économie a également marqué une accélération relative. Les crédits bancaires ont en effet progressé de 5,2% à fin novembre après une hausse de 4,5% un mois auparavant.
Mais jusqu’à présent, l’économie a capitalisé, pour une bonne part, sur les performances de la campagne agricole, en particulier les filières exportatrices comme les agrumes, primeurs et produits transformés. Ces filières ont amélioré leurs ventes à l’étranger de manière remarquable. L’export des produits frais a augmenté de 12,7% et celui de l’agro-industrie de 12,7% à fin novembre dernier: 42 milliards de DH au total.
Quant aux achats de produits alimentaires, notamment les blés et orge. Ils ont chuté de 36% et de 59,3% respectivement au titre de la même période. Mais le rebond est prévisible dès ce mois de décembre. Avec un marché au bas niveau et un droit de douane à l’import du blé tendre de 30%, il faut s’attendre à des achats massifs pour répondre aux besoins.
Le secteur de la pêche est en situation de repli depuis le début de l’année. Sur les dix premiers mois, le volume des débarquements de la pêche côtière et artisanale s’est replié de 5,7%, contre une hausse de 11,3% à la même période de 2016. Par espèce de poisson, cette évolution provient du recul des débarquements de pélagiques qui alimente l’industrie de la conserve, des algues de 77,8% et de poissons blancs de 9,8%. En revanche, la valeur de ces débarquements s’est appréciée de 6,5%, après une hausse de 7% l’année précédente. Cette situation est à lier, particulièrement, au bon comportement des captures des céphalopodes (+26,6%).
A l’opposé, deux secteurs se distinguent au niveau de la production: les phosphates et l’énergie électrique. Le premier a enregistré une hausse de 22% de sa production et la valeur de ses exportations y compris les dérivés s’est établie à 40,1 milliards de DH sur les 11 premiers mois.
Le seul bémol tient aux cours à l’international. Ceux du phosphate brut se sont stabilisés à 80 dollars la tonne à fin novembre dernier, avec cependant une chute de 23% sur une année. En revanche, les prix des engrais phosphatés restent orientés à la hausse à 370 dollars la tonne, soit une augmentation de 15%.
Les perspectives s’annoncent prometteuses, avec la réduction attendue des exportations chinoises et une reprise des importations de l’Inde. Le secteur de l’énergie électrique, quant à lui, est sur une trajectoire favorable au terme des dix premiers mois. La production s’est raffermie de 3,1% après une hausse de 2,3% à fin septembre 2017 et de 2,4% un an plus tôt. Cette dynamique résulte de l’augmentation de la production de l’ONEE de 4,6% et de l’apport du privé de 253,4%.
D’un autre côté, le solde des échanges de l’énergie électrique avec l’Algérie et l’Espagne (importations-exportations) a augmenté de 14,5%, compte-tenu de l’appréciation du volume de l’énergie nette appelée de 5%, après 3,2% il y a une année. Concernant la consommation de l’énergie électrique, elle s’est accrue de 4,2% à fin octobre après 2,1% un an auparavant. Elle est tirée par l’ensemble de la chaîne des usagers.
Leconomiste Le 25/12/2017
Des signes d’embellie mais aussi des symptômes d’atonie. L’année devrait terminer sur un taux de croissance de plus de 4,1%. Avec toutefois un taux de chômage au-dessus de 10%, une inflation à 1,6%, un déficit commercial abyssal et des réserves extérieures couvrant 5 mois et 20 jours d’importation.
Or, déjà la perspective d’importations massives des céréales se précise au jour le jour. Le Maroc devrait connaître la même situation vécue en 2015-2016 avec une production de céréales réduite à 33 millions de quintaux. S’ajoute aussi l’incertitude sur les cours du baril du pétrole. Le baril était à 65 dollars début décembre, soit le plus haut niveau durant les deux dernières années. (Voir encadré).
Conjugués aux importations de produits finis de consommation, les achats de produits énergétiques expliquent d’ailleurs l’aggravation du déficit de la balance commerciale des biens. Et la tendance ne devrait pas s’inverser dans les prochains mois. Bien au contraire, la forte demande provenant des pays développés et émergents devrait en accélérer le rythme.
Pour autant, les indicateurs sectoriels restent relativement bien orientés. Cette dynamique est reflétée par le bon comportement de la consommation des ménages et par le maintien de l’effort d’investissement. En témoignent la tenue des crédits à l’équipement et la valeur des importations des biens d’équipement: 95 milliards de DH. Grâce à la bonne tenue des recettes fiscales et de celles des comptes spéciaux du Trésor, le déficit budgétaire poursuit son amélioration par rapport à l’année 2016. (Voir L’Economiste du vendredi 22 décembre).
Le financement de l’économie a également marqué une accélération relative. Les crédits bancaires ont en effet progressé de 5,2% à fin novembre après une hausse de 4,5% un mois auparavant.
Mais jusqu’à présent, l’économie a capitalisé, pour une bonne part, sur les performances de la campagne agricole, en particulier les filières exportatrices comme les agrumes, primeurs et produits transformés. Ces filières ont amélioré leurs ventes à l’étranger de manière remarquable. L’export des produits frais a augmenté de 12,7% et celui de l’agro-industrie de 12,7% à fin novembre dernier: 42 milliards de DH au total.
Quant aux achats de produits alimentaires, notamment les blés et orge. Ils ont chuté de 36% et de 59,3% respectivement au titre de la même période. Mais le rebond est prévisible dès ce mois de décembre. Avec un marché au bas niveau et un droit de douane à l’import du blé tendre de 30%, il faut s’attendre à des achats massifs pour répondre aux besoins.
Le secteur de la pêche est en situation de repli depuis le début de l’année. Sur les dix premiers mois, le volume des débarquements de la pêche côtière et artisanale s’est replié de 5,7%, contre une hausse de 11,3% à la même période de 2016. Par espèce de poisson, cette évolution provient du recul des débarquements de pélagiques qui alimente l’industrie de la conserve, des algues de 77,8% et de poissons blancs de 9,8%. En revanche, la valeur de ces débarquements s’est appréciée de 6,5%, après une hausse de 7% l’année précédente. Cette situation est à lier, particulièrement, au bon comportement des captures des céphalopodes (+26,6%).
A l’opposé, deux secteurs se distinguent au niveau de la production: les phosphates et l’énergie électrique. Le premier a enregistré une hausse de 22% de sa production et la valeur de ses exportations y compris les dérivés s’est établie à 40,1 milliards de DH sur les 11 premiers mois.
Le seul bémol tient aux cours à l’international. Ceux du phosphate brut se sont stabilisés à 80 dollars la tonne à fin novembre dernier, avec cependant une chute de 23% sur une année. En revanche, les prix des engrais phosphatés restent orientés à la hausse à 370 dollars la tonne, soit une augmentation de 15%.
Les perspectives s’annoncent prometteuses, avec la réduction attendue des exportations chinoises et une reprise des importations de l’Inde. Le secteur de l’énergie électrique, quant à lui, est sur une trajectoire favorable au terme des dix premiers mois. La production s’est raffermie de 3,1% après une hausse de 2,3% à fin septembre 2017 et de 2,4% un an plus tôt. Cette dynamique résulte de l’augmentation de la production de l’ONEE de 4,6% et de l’apport du privé de 253,4%.
D’un autre côté, le solde des échanges de l’énergie électrique avec l’Algérie et l’Espagne (importations-exportations) a augmenté de 14,5%, compte-tenu de l’appréciation du volume de l’énergie nette appelée de 5%, après 3,2% il y a une année. Concernant la consommation de l’énergie électrique, elle s’est accrue de 4,2% à fin octobre après 2,1% un an auparavant. Elle est tirée par l’ensemble de la chaîne des usagers.
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