Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le boom de la vidéosurveillance «made in China» inquiète le monde

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le boom de la vidéosurveillance «made in China» inquiète le monde

    Des caméras de vidéosurveillance partout… et ce n’est qu’un début. En 2016, la Chine en comptait à elle seule 176 millions et pesait déjà 42 % du marché mondial, selon le cabinet américain IHS Markit. A l’horizon 2020, leur nombre pourrait grimper jusqu’à 626 millions. Un colossal marché intérieur pour les fleurons nationaux du secteur, Hikvision et Dahua Technology, basés à Hangzhou, dans l’est du pays. Mais si les deux entreprises sont depuis quelques années, respectivement, numéro 1 et numéro 2 mondiaux de ce type d’équipements, c’est aussi parce que le savoir-faire du Big Brother chinois sait s’exporter.

    Start-up.
    Hikvision, qui compte aujourd’hui 18 000 employés et pèse plus de 20 milliards de dollars en Bourse, a ouvert des bureaux dans dix-sept pays, des Pays-Bas à l’Afrique du Sud et de Singapour aux Etats-Unis, en passant par le Brésil ou la France. Avec 15 % du marché de la vidéosurveillance dans la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique, il y fait la course en tête, et arrive deuxième sur le continent américain.

    Chez Dahua Technology, on revendique des ventes «dans plus de 180 pays» et 22 bureaux hors de Chine. Outre ces deux poids lourds, il y a aussi les start-up qui montent, notamment dans le secteur de l’intelligence artificielle. SenseTime, une entreprise spécialisée dans la reconnaissance faciale qui équipe le ministère chinois de la Sécurité publique et une quarantaine de gouvernements locaux, a récemment annoncé vouloir ouvrir un centre de R & D aux Etats-Unis courant 2018. Reste que les succès commerciaux des technologies de surveillance made in China sont de plus en plus rattrapés par les tensions géopolitiques et les enjeux de souveraineté.

    Sur son site web, Hikvision explique avoir été fondée avec «49 % de capital étranger» et se présente comme une «entreprise indépendante cotée en Bourse». Elle précise néanmoins que son principal actionnaire est une entreprise publique, China Electronics Technology Group Corporation (CETC). Laquelle a été créée en 2002 par le gouvernement chinois pour développer des produits à usage aussi bien civil que militaire.

    Le 12 novembre, le Wall Street Journal se faisait l’écho de réticences grandissantes aux Etats-Unis, où l’on s’inquiète que Pékin puisse utiliser à son profit des failles, accidentelles ou intentionnelles, dans ces équipements - les caméras d’Hikvision sont utilisées aussi bien par la police de Memphis, dans le Tennessee, que dans une base militaire du Missouri. De fait, l’Administration des services généraux a, l’an dernier, retiré l’entreprise de sa liste de fournisseurs agréés pour équiper les agences et services gouvernementaux.

    Implants.
    Un épisode qui rappelle le précédent Huawei, banni en 2013 des infrastructures télécoms américaines. En France aussi, les autorités avaient demandé aux opérateurs de se débarrasser des routeurs dits «de cœur de réseau» du constructeur chinois, non agréés par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Le risque n’est pas purement théorique : les révélations d’Edward Snowden ont justement montré comment la NSA plaçait des implants dans certains équipements télécoms américains. Les entreprises chinoises, elles, se défendent de servir d’outils d’espionnage. Et en tout état de cause, si certains marchés publics et/ou sensibles se referment, la surveillance reste un secteur prospère

    libération
Chargement...
X