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Jules Ferry et l'élève indigène

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  • Jules Ferry et l'élève indigène

    Salam; bonsoir

    .... Si les républicains manifestent un intérêt certain pour l’instruction des indigènes, pour leur « émancipation intellectuelle », ce n’est souvent pas par pur altruisme ; c’est plutôt parce qu’ils ont conscience que la réussite de l’entreprise coloniale est à ce prix ; en tout cas leur conception même de la colonisation les y invite. Pour Ferry notamment, pour qui la question coloniale est « la question même des débouchés » et « les colonies un placement de capitaux des plus avantageux », il importe d’élever les populations locales à la dignité « de consommateurs » et « de producteurs », et c’est la scolarisation qui doit y pourvoir. Cependant celle-ci doit être contrôlée et limitée. Il ne faut pas dépasser un certain seuil d’éducation. Le discours de Ferry est à cet égard très clair ; l’œuvre scolaire n’a pas pour objectif de prendre en charge la promotion totale des populations dominées. Les républicains sont convaincus que la domination coloniale ne peut se pérenniser sans une acculturation contrôlée ; ils n’envisagent pas un élargissement de la scolarisation au-delà du primaire, au-delà d’un minimum d’acquisition de la langue française et de rudiments de savoirs techniques.
    • Jules Ferry, « Discours au Sénat sur l’Algérie, du 6 mars 1891 », in Paul Robiquet, Discours et opinions…, t. VII, p. 209.

    « On dit – et le fait dans sa généralité est vrai – que le jeune arabe, le jeune kabyle, le musulman jusqu’à l’âge de douze ans ou de treize ans montre tous les signes d’une vive intelligence, remarque Ferry, mais à ce moment, poursuit-il, il se produit dans son organisation une crise et dans son intelligence un arrêt de développement. Il se marie jeune et il est perdu non seulement pour l’école mais même ajoute-t-on pour la civilisation française ! Messieurs, je pourrais répondre que la crise à laquelle on fait allusion est la même chez les jeunes tunisiens ; je me contenterai d’une réponse plus simple encore. Si la crise éclate dans la quatorzième année, gardons-les toujours jusqu’à cet âge, propose Ferry, c’est assez, bien assez puisque nous ne voulons pas leur rendre familiers nos beaux programmes d’enseignement primaire que nous ne voulons leur apprendre ni beaucoup l’histoire ni beaucoup de géographie mais seulement le français, le français avant tout, le français et rien d’autre. Si vous le voulez. Et si nous ajoutons à cela, comme on en a fait l’essai heureux dans un certain nombre d’école, un petit enseignement pratique et professionnel, nous nous apercevons bien vite que le coran n’est en aucune façon l’ennemi de la science, même sous son aspect le plus humble et le plus élémentaire ; et ces populations qui sont avant tout laborieuses, malheureuses, vouées au travail manuel, comprendront vite de quel secours peut bien être cette modeste éducation française, dans leur lutte pour la vie de chaque jour »

    Dernière modification par etudiant, 29 décembre 2017, 23h12.
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