Tweet
Sergueï Ivanov a été débarqué du poste de ministre russe de la Défense. En effet, le bilan de Ivanov à la tête du très puissant ministère n'est pas des plus honorables : des missiles qui ne touchaient pas leurs cibles, des satellites militaires accidentés et des scandales au sein de l'armée. Avec un bilan pareil, Vladimir Poutine a malgré tout offert une promotion à son poulain : le poste de premier vice-premier ministre!
===
Promotion d'Ivanov: Medvedev peine à s'affirmer comme "dauphin" (Vedomosti)
Vladimir Poutine vient de désigner Sergueï Ivanov au poste de premier vice-premier ministre. Sa fonction précédente de ministre de la Défense a été confiée au directeur du Service fédéral des impôts, Anatoli Serdioukov. Disgrâce ou promotion pour Serguéï Ivanov?
Visiblement, c'est une promotion, écrit dans le quotidien Vedomosti Stanislav Belkovski, directeur de l'Institut de la stratégie nationale. Pour Sergueï Ivanov, le ministère de la Défense était un lourd fardeau, avec des missiles qui ne touchaient pas leurs cibles, des satellites militaires accidentés et des scandales au sein de l'armée. Plus il était ministre de la Défense, plus son impopularité grandissait, plus le président perdait la confiance des milieux militaires.
Et ce qui est important aux yeux de Vladimir Poutine, c'est que Sergueï Ivanov n'a jamais su contrôler les flux financiers de son ministère, d'où cette décision de confier son portefeuille à Anatoli Serdioukov, grand spécialiste des flux financiers depuis l'époque où il travaillait à l'inspection fiscale de Saint-Pétersbourg.
Deux autres raisons viennent expliquer cette promotion. Premièrement, Sergueï Ivanov se voit confier un poste qui lui convient mieux et qui lui promet beaucoup moins de risques politiques et administratifs (on ne pourra plus lui reprocher les bizutages dans l'armée, dont le cas d'Andreï Sytchev, amputé des deux jambes, fournit l'exemple le plus frappant) et une activité plus compréhensible avec plus de temps pour s'occuper de politique, car la gestion du complexe militaro-industriel offre une marge de manoeuvre colossale pour manipuler l'information.
Deuxièmement, cette nomination montre que Dmitri Medvedev n'a pas su s'affirmer en tant que dauphin. Certes, cela ne signifie pas qu'on met une croix sur ses ambitions, mais si on murmurait, il y encore six mois ou un an, que Dmitri Medvedev remplacerait Mikhaïl Fradkov pour s'imposer comme dauphin, il se trouve aujourd'hui que ce n'est pas le cas et que sa candidature n'a plus rien d'exclusif. Il n'est plus le deuxième premier ministre comme on le considérait jusqu'à présent, il n'est plus quelqu'un de supérieur à Mikhaïl Fradkov, il est tout simplement l'un des adjoints du chef du gouvernement. Mais le grand combat pour la succession à Vladimir Poutine reste à venir.
Enfin, c'est Mikhaïl Fradkov qui renforce ses positions. Plus Medvedev est faible, plus Fradkov est fort. Le chef du cabinet se voit également conforté par la nomination de Sergueï Narychkine au poste de vice-premier ministre, car ce dernier s'est vu confier une partie des attributions du ministre du Développement économique et du Commerce, Guerman Gref, que Mikhaïl Fradkov a pris en grippe.
source : RIA Novosti
===
Promotion d'Ivanov: Medvedev peine à s'affirmer comme "dauphin" (Vedomosti)
Vladimir Poutine vient de désigner Sergueï Ivanov au poste de premier vice-premier ministre. Sa fonction précédente de ministre de la Défense a été confiée au directeur du Service fédéral des impôts, Anatoli Serdioukov. Disgrâce ou promotion pour Serguéï Ivanov?
Visiblement, c'est une promotion, écrit dans le quotidien Vedomosti Stanislav Belkovski, directeur de l'Institut de la stratégie nationale. Pour Sergueï Ivanov, le ministère de la Défense était un lourd fardeau, avec des missiles qui ne touchaient pas leurs cibles, des satellites militaires accidentés et des scandales au sein de l'armée. Plus il était ministre de la Défense, plus son impopularité grandissait, plus le président perdait la confiance des milieux militaires.
Et ce qui est important aux yeux de Vladimir Poutine, c'est que Sergueï Ivanov n'a jamais su contrôler les flux financiers de son ministère, d'où cette décision de confier son portefeuille à Anatoli Serdioukov, grand spécialiste des flux financiers depuis l'époque où il travaillait à l'inspection fiscale de Saint-Pétersbourg.
Deux autres raisons viennent expliquer cette promotion. Premièrement, Sergueï Ivanov se voit confier un poste qui lui convient mieux et qui lui promet beaucoup moins de risques politiques et administratifs (on ne pourra plus lui reprocher les bizutages dans l'armée, dont le cas d'Andreï Sytchev, amputé des deux jambes, fournit l'exemple le plus frappant) et une activité plus compréhensible avec plus de temps pour s'occuper de politique, car la gestion du complexe militaro-industriel offre une marge de manoeuvre colossale pour manipuler l'information.
Deuxièmement, cette nomination montre que Dmitri Medvedev n'a pas su s'affirmer en tant que dauphin. Certes, cela ne signifie pas qu'on met une croix sur ses ambitions, mais si on murmurait, il y encore six mois ou un an, que Dmitri Medvedev remplacerait Mikhaïl Fradkov pour s'imposer comme dauphin, il se trouve aujourd'hui que ce n'est pas le cas et que sa candidature n'a plus rien d'exclusif. Il n'est plus le deuxième premier ministre comme on le considérait jusqu'à présent, il n'est plus quelqu'un de supérieur à Mikhaïl Fradkov, il est tout simplement l'un des adjoints du chef du gouvernement. Mais le grand combat pour la succession à Vladimir Poutine reste à venir.
Enfin, c'est Mikhaïl Fradkov qui renforce ses positions. Plus Medvedev est faible, plus Fradkov est fort. Le chef du cabinet se voit également conforté par la nomination de Sergueï Narychkine au poste de vice-premier ministre, car ce dernier s'est vu confier une partie des attributions du ministre du Développement économique et du Commerce, Guerman Gref, que Mikhaïl Fradkov a pris en grippe.
source : RIA Novosti