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Iran: Qu'est ce qui se cache derrière le soulèvement en Iran

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  • Iran: Qu'est ce qui se cache derrière le soulèvement en Iran

    Traduction d'un article de spiegel que je trouve informatif et bien équilibrer:

    Qu'est ce qui se cache derrière le soulèvement en Iran

    Des personnes en colère protestent en Iran, plusieurs ont déjà été tuées, des centaines ont été arrêtées. Que demandent les manifestants? Comment le gouvernement et les forces de sécurité réagissent-ils? Les questions et réponses les plus importantes

    En Iran une vague de protestations fait rage depuis six jours ,elle est parfois contré avec une extrême violence. Il y a déjà plus d'une douzaine de victimes, la fin des manifestations n'est actuellement pas en vue. Mais de quoi s'agit-il et que s'est-il passé depuis jeudi? quelques réponses en résumé.

    Contre qui ou quoi les manifestations sont-elles dirigées?

    Tout d'abord, des centaines d'Iraniens ont manifesté contre les mauvaises conditions économiques du pays, notamment contre le chômage et les prix élevés. Les manifestations ont commencé dans la deuxième plus grande ville iranienne de Mashhad dans le nord-est du pays, puis propagées dans d'autres villes et ont également atteint la capitale Téhéran. En attendant, les protestations sont également dirigées contre la répression par le régime iranien et incluent des slogans comme "Down with Rohani" et "Death to the dictator". Les manifestants s'adressent directement au président Hassan Rohani et au haut dirigeant politique et religieux, l'ayatollah Ali Khamenei. La critique particulièrement publique de Khamenei est généralement interdite.

    Qui proteste et que demandent exactement les manifestants?

    Le groupe de manifestants est très diversifié et se compose de conservateurs ainsi que de libéraux et des opposant au régime. Les revendications concrètes des manifestants sont donc très éloignées: en partie, ils réclament la réintroduction de la monarchie, un peu plus de droits des femmes ou la fin de la politique au Moyen-Orient. À Kermanshah, les manifestants protestent parce qu'ils se sentent abandonnés par le gouvernement à la suite d'un important tremblement de terre dans la région. Pendant ce temps, l'économie iranienne est en déclin. Beaucoup de personnes en Iran souffrent du chômage élevé, de la hausse des prix, du manque d'investissement et de la corruption.

    Combien de morts jusqu'à présent?

    Au moins 19 personnes sont mortes dans les manifestations jusqu'à présent. Rien que mardi, la télévision d'Etat Irib a rapporté la mort de neuf autres personnes. Parmi eux devrait également être un garde révolutionnaire. Les Gardiens de la Révolution sont membres de l'organisation de la Garde révplutionaire iranien, une organisation paramilitaire pour protéger le système. L'agence de presse Tasnim avait déjà parlé d'un policier tué.

    Comment réagissent les forces de sécurité et le régime?

    Avec toute la dureté. Depuis samedi, selon la télévision d'Etat à Téhéran, 450 personnes ont été arrêtées. Dans l'intervalle, le gouvernement a également bloqué les réseaux sociaux Instagram et Telegram, à travers lesquels les manifestants ont organisé les manifestations. Selon la télévision d'Etat, le gouvernement voulait "sauvegarder la paix". Les manifestants ont également affirmé sur les réseaux sociaux que la police leur tirait dessus. D'autre part, il y a des rapports de la télévision d'Etat qui prétend que les manifestants sont armés et essayant de prendre des postes de police et des bases sous leur contrôle. La garde révolutionnaire a averti les manifestants que s'il y aurai plus de manifestations, les manifestants sentiraient "le poing de fer de la nation".

    Que disent Rohani et Khamenei?

    Dans un discours prononcé dimanche, le président Rohani a tenté de calmer la situation: "Nous sommes un pays libre et, par conséquent, les gens ont droit à la liberté d'expression", a-t-il déclaré. Les manifestants peuvent également critiquer le gouvernement, mais leurs actions doivent rester libres de toute violence. Rohani a utilisé les manifestations pour critiquer indirectement les durs du clergé qui bloquaient ses réformes: "De plus, les problèmes des gens ne sont pas seulement économiques, ils exigent aussi plus de liberté", a déclaré Rohani. Selon lui, les manifestations ne devraient pas être considérées comme une menace, mais comme une opportunité.

    Le Khamenei a l'air complètement différent. Ce dernier rend les adversaires étrangers de son pays responsables des manifestations contre le gouvernement. "Ces derniers jours, les ennemis de l'Iran ont utilisé divers moyens tels que l'argent, les armes, la politique et l'intelligence pour causer des problèmes en République islamique", a-t-il déclaré sur sa page d'accueil. Il s'adressera à la nation à la lumière des événements récents lorsque le moment sera venu. Entre Khamenei et Rohani, il y a toujours des divergences d'opinions dans leurs idées sur le leadership du pays - par exemple en matière de politique économique.

    Comment réagissent les pays étrangers?

    Les manifestations exacerbent également les problèmes dans les relations de l'Iran avec les États-Unis. Le président américain Donald Trump a tweeté que les gens en Iran ne tolérerait plus, « comment leur argent et leurs biens sont volés et gaspillés en faveur du terrorisme » et a écrit plus tard, le "grand peuple iranien a été réprimé pendant des années " il était Temps pour un changement. Plus récemment, Trump avait vivement critiqué l'Iran à l'Assemblée générale des Nations unies en septembre et annoncé une nouvelle sanction dans le cadre de l'accord nucléaire.

    L'UE regarde vers l'Iran avec inquiétude. L'union est en contact avec les autorités iraniennes: "Aprés les déclarations publiques du président Rohani, nous nous attendons à ce que le droit à des manifestations pacifiques et à la liberté d'expression soit garanti", a déclaré un porte-parole.

    Auparavant, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel avait appelé les dirigeants de Téhéran à respecter la liberté de réunion. Il était "très inquiet" face aux informations sur les manifestants tués et aux nombreuses arrestations lors des manifestations en Iran, a déclaré l'homme politique du SPD.

    Quelle est l'ampleur des protestations?

    Ce sont les plus grands troubles depuis le mouvement de protestation violemment réprimé contre la réélection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad de 2009. À cette époque, les manifestants accusaient Ahmadinejad de fraude électorale. Les soulèvements étaient sanglants, il y avait des dizaines de morts. ces jours sont entrés dans l'histoire iranienne comme une "révolution verte" opprimée.

    Quelle suite?

    Pour le système et le régime iranien dans son ensemble, les manifestations sont peu susceptibles d'être dangereuses à l'heure actuelle. Pour Rohani, ils sont assez critiques. Le pays se porte mal sous son leadership, même après l'assouplissement des sanctions américaines suite à l'accord nucléaire, l'économie ne s'est pas suffisamment améliorée. Cependant, on ne peut pas répondre actuellement à la question sur l'impact réel des manifestations. les prochains jours et semaines nous le diront et celà dépendra aussi de savoir si la violence continue d'augmenter et comment les dirigeants à Téhéran réagissent.

  • #2
    En politique étrangère, les manifestant reprochent aux mollahs la dilapidation des resources du pays pour armer et entrenir des milices au Yémen, en Irak, au Liban, au Bahreïn et en Syrie, mais aussi en Afghanistan, alors que plus de 30% de jeunes iraniens n'ont ni travail, ni d'autres moyens de subsistance.

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    • #3
      En politique étrangère, les manifestant reprochent aux mollahs la dilapidation des resources du pays pour armer et entrenir des milices au Yémen, en Irak, au Liban, au Bahreïn et en Syrie, mais aussi en Afghanistan, alors que plus de 30% de jeunes iraniens n'ont ni travail, ni d'autres moyens de subsistance.
      Disez-moi ce que vous lisez je vous direz ce que vous êtes.
      Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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      • #4
        T'es pas content de spiegel, tu préféres l'APS?

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        • #5
          En politique étrangère, les manifestant reprochent aux mollahs la dilapidation des resources du pays pour armer et entrenir des milices au Yémen, en Irak, au Liban, au Bahreïn et en Syrie, mais aussi en Afghanistan, alors que plus de 30% de jeunes iraniens n'ont ni travail, ni d'autres moyens de subsistance.
          Non, plutôt c'est israel et son allié l'arabie yahoudite qui reprochent aux mollahs. En tous cas, leur message est bien passé.
          La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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          • #6
            Pourtant la politiques des mollahs au M-O faisait bien partie des slogans lever par les manifestants et critiqué par les opposants au régime, qui pensent que cette politique mener par les mollahs, n'est pas dans l'intérêt de l'Iran.

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            • #7
              Manifester contre le chômage quand son pays est dans l'oeil du cyclone de l'empire....c'est pas commun
              C'est comme si il y avait eu des grèves pour le pouvoir d'achat en france ..en 1939
              Soit la situation économique est vraiment catastrophique
              Soit y a de la manip dans l'air via les capacités de manipulation des réseaux sociaux.on peut penser aux usa bien sur mais ça peut aussi être un " inside job" , l'état profond iranien peut penser que ce président qui était calibré pour gérer l'accord de normalisation ne fait plus l'affaire

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              • #8
                Pourtant la politiques des mollahs au M-O faisait bien partie des slogans lever par les manifestants
                Oui et c'est quand même louche tout ça. Ca rappelle le message qu'a fait lire l'arabie yahoudite à Saad Hariri quand il était détenu. Cessez l'ingérence de Hezbollah en Syrie et la situation redeviendra normal au Liban.
                La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                • #9
                  Ils n'ont pas tord ces manifestants. Ils doivent finir avec les Mollahs qui ont vole le peuple Iranien et ont detruit plusieurs pays Arabes.

                  l'Iran est le pays ou il ya plus de toxicomanes au moyen orient a cause de la pauvrete.

                  Le brave peuple Iranien qui avait fini avec le chah pourrait finir avec les mollahs

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                  • #10
                    l'Iran est le pays ou il ya plus de toxicomanes au moyen orient a cause de la pauvrete.
                    Et cette pauvreté est le fait de quoi . Sois honnête au moins une fois dans ta réaction.
                    Le brave peuple Iranien qui avait fini avec le chah pourrait finir avec les mollahs
                    Et ben sache que les Amerloques préparent déjà le fils de l'ex Shah destitué Réda shah. D'ailleurs une partie des manifestant réclament le retour de la monarchie.
                    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                    • #11
                      Oui et c'est quand même louche tout ça. Ca rappelle le message qu'a fait lire l'arabie yahoudite à Saad Hariri quand il était détenu. Cessez l'ingérence de Hezbollah en Syrie et la situation redeviendra normal au Liban.
                      Moi je vois rien de louche, ni de contradictoire. Si on regarde de prés les divers groupes qui participent aux manif. C'est toute à fait logique que les demandes soient variés aussi.

                      Le groupe de manifestants est très diversifié et se compose de conservateurs ainsi que de libéraux et des opposant au régime

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                      • #12
                        Et ben sache que les Amerloques préparent déjà le fils de l'ex Shah destitué Réda shah. D'ailleurs une partie des manifestant réclament le retour de la monarchie.
                        Les Americains peuvent rever encore. Le dernier mot reviendra au peuple Iranien.

                        On veut un Iran voisin des pays Arabes dans un respect mutuel. Un Iran qui ne veut pas detruire, promouvoir le chiisme safavide proselytique partout dans le monde Arabo-Musulman. Un Iran qui ne vend pas des pays Musulmans comme l'Afghanistan et l'Irak aux Americains.

                        Un Iran ou les touristes Arabes n'ont pas peur a etre empoisonne dans un hotel juste parcequ'ils sont chiites ''ARABES''.

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                        • #13
                          On veut un Iran voisin des pays Arabes dans un respect mutuel. Un Iran qui ne veut pas detruire, promouvoir le chiisme safavide proselytique partout dans le monde Arabo-Musulman.
                          On dirait Netanyahu ou MBS qui me répond.
                          La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                          • #14
                            Embargo ou pas embargo, ce que veulent les iraniens c'est voir le bout du tunnel. S'ils manifestent aujourd'hui c'est parce qu'ils estiment que le régime actuel fondé sur l'autorité absolue d'une seule personne, Khamenei, est incapable de sortir le pays de la crise dans laquelle il est plongé.

                            La pauvreté en Iran gagne du terrain de l'avis même des officiels iraniens.

                            Parviz Fattah, président de The Imam Khomeini Relief Foundation : « à l'heure actuelle, il y a environ 10 à 12 millions de personnes en situation de pauvreté absolue. Les indicateurs sont déterminés avec précision et 16 à 20 millions de personnes pourraient se situer dans le cercle de la pauvreté absolue. »

                            Mohammad Mokhber Dezfuli, secrétaire du Conseil culturel révolutionnaire suprême : « La situation de la pauvreté dans le pays est extrêmement inconvenante, avec 12 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté absolue et 25 à 30 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté relative »

                            Ali Akbar Sayari, ministre adjoint de la Santé : « Actuellement, 30 pour cent de la population du pays a faim et n'a même pas de pain à manger, et le ministère de la Santé confirme ce chiffre. »

                            Hossein Raghfar, un proche de Rohani : « 40% de la population totale vit en dessous du seuil de pauvreté absolue. »

                            Ce même Hossein Raghfar qui est aussi professeur d'économie à l'Université Alzahra de Téhéran, estime qu’ "il y a beaucoup de groupes d'intérêts qui se sont très enrichis en raison de la crise économique. Ils n’ont pas intérêt à ce que les sanctions soient levées. "

                            Saïd Laylaz, un économiste proche de Rohani, estime de son côté que l'économie du pays a été mis à genoux par la mauvaise gestion plus que par des sanctions. Il déclare: « J’ai la ferme conviction qu’une partie spécifique du régime a eu et a toujours pour projet de faire maintenir des sanctions contre l'Iran pour cacher la mauvaise gestion et le pillage organisé de la richesse économique. »
                            Dernière modification par hakimcasa, 02 janvier 2018, 20h29.

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                            • #15
                              Embargo ou pas embargo, ce que veulent les iraniens c'est voir le bout du tunnel.
                              Prie Dieu pour que tu ne connaîtra jamais ce que c'est un embargo.

                              Un article du magazine Le Point :

                              L'Occident asphyxie l'économie Irannienne

                              Les sanctions internationales qui frappent le pays font plonger la monnaie iranienne et pèsent sur une population qui commence à gronder.

                              Du jamais-vu en trente-trois ans de République islamique. Au cours de la seule journée de lundi, le rial iranien a perdu 17 % de sa valeur, atteignant son niveau historique le plus bas. Une chute spectaculaire qualifiée dans la foulée de "succès" par la porte-parole du département d'État américain. Pour Victoria Noland, elle illustre "la pression internationale implacable et de plus en plus réussie que nous faisons tous peser sur l'économie iranienne". Lundi soir, le dollar s'échangeait contre 34 800 rials, au lieu de 24 600 rials une semaine plus tôt. En un an, la monnaie iranienne a perdu plus de 75 % de sa valeur.
                              "Cette nouvelle chute confirme l'explosion de l'économie iranienne", estime l'économiste Fereydoun Khavand (1). "Le rial iranien souffre aujourd'hui de la chute considérable des exportations de pétrole iranien", assure-t-il. Le 1er juillet dernier, l'Union européenne a décidé de mettre un terme à ses achats de brut iranien, suite au refus de Téhéran de suspendre son programme nucléaire controversé. Privée de son client européen, qui lui achetait 20 % de son brut, la République islamique a également vu ses autres partenaires prendre leurs distances.

                              L'Iran en manque de dollars

                              Sous la pression des Etats-Unis, Inde, la Corée du Sud, le Japan, la Turquie et même la Chine ont considérablement réduit leur achat d'or noir iranien. "Le trésor américain interdit à ces pays de commercer en dollars avec la Banque centrale iranienne (BCI)", rappelle ainsi Thierry Coville (2), chercheur sur l'Iran à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Ces acheteurs commencent donc à se rabattre sur le marché irakien, aujourd'hui en plein essor. "Cette baisse des exportations iraniennes a provoqué des dégâts extrêmement importants", souligne Fereydoun Khavand. "Il y a à peine un an et demi, l'Iran exportait 2 millions de barils par jour. Aujourd'hui, ce volume est passé à 800 000 barils par jour."

                              Un sérieux manque à gagner pour la République islamique, qui tire 85 % de ses rentrées en devises des ventes de son pétrole (l'Iran possède les deuxièmes réserves d'or noir au monde, NDLR). D'après le Fonds monétaire international (FMI), il ne restait plus fin 2011 au gouvernement iranien que 106 milliards de dollars (82 milliards d'euros, NDLR) de réserve en devises étrangères. "À ce rythme, l'Iran va perdre chaque année entre 40 et 50 milliards de dollars (entre 31 et 39 milliards d'euros, NDLR), malgré les cours élevés du brut", estime l'économiste. Des pertes qui vident le stock de la Banque centrale iranienne (BCI), censée injecter les devises sur le marché, afin de maintenir l'équilibre de la monnaie iranienne.

                              La crise actuelle est d'autant plus grave qu'elle vient se greffer sur une inflation déjà galopante. Son niveau serait d'ailleurs si élevé que le gouvernement iranien a cessé de publier son taux officiel, qui est donc dramatiquement resté bloqué à 23,5 %. Pendant ce temps, la majorité des biens de consommation étant importée de l'étranger, l'Iran a vu le prix de la viande et du riz, ingrédients indispensables à la cuisine iranienne, bondir respectivement en un ans de 48 et 34 %."Les prix augmentent chaque jour et ça ne s'arrête pas", lance à l'AFP Khosro, retraité qui n'a d'autre choix que de faire le chauffeur de taxi pour arrondir ses fins de mois.

                              Marché noir

                              "Le prix de mon dentifrice, une marque étrangère, a triplé en quelques mois. Du coup, je vais acheter un produit iranien. Mais il a aussi presque doublé", s'insurge de son côté Maryam, une jeune Iranienne, interrogée par l'AFP. Face au manque de liquidités s'est développé dans le pays une véritable économie parallèle, comme au temps de la guerre Iran-Irak. Si le taux de référence du dollar reste fixé à 12 260 rials, le billet vert s'arrache sur la place Ferdowsi de Téhéran jusqu'à 35 000 rials. Pour éteindre l'incendie, le gouvernement a dernièrement mis en place des "centres d'échange". Des dollars y sont mis à disposition des importateurs de biens, à un taux inférieur de 2 % à celui du marché libre.

                              "Cette décision n'a fait qu'entériner de facto l'existence d'un marché noir et provoquer d'autant plus la panique", note Fereydoun Khavand. Dès l'annonce, nombre de chefs d'entreprise et de commerçants se sont rués sur les marchands officieux de devises, seul moyen de financer leurs importations. De leur côté, les épargnants ont pris d'assaut les banques pour retirer leurs économies et les changer en dollars, dont la valeur n'a donc cessé d'augmenter. Le gouvernement a bien tenté de les en dissuader en avertissant de la circulation de faux billets, mais rien n'y a fait.

                              La contagion n'épargne plus les classes les plus défavorisées, qui bénéficiaient jusqu'ici d'intéressantes subventions gouvernementales. D'après Associated Press, un manifeste de mécontentement circulerait secrètement dans les usines et commerces du pays. "Une augmentation vertigineuse des prix a été constatée au cours des dernières années alors que nos salaires n'ont été rehaussés que de 13 % cette année. Si bien que des millions de travailleurs ne peuvent plus payer leur loyer mensuel", dit le document. Un ouvrier iranien gagne en entre 95 et 220 dollars par mois (entre 73 et 170 euros, NDLR), soit moins que le seuil de pauvreté, qui est fixé à 315 dollars (243 euros) mensuel. La pétition aurait rassemblé quelque 10 000 signatures avant d'être adressée au ministre du Travail.

                              Révolte populaire ?

                              "Les travailleurs ne se contenteront pas d'écrire des pétitions", avertit Jafar Azimzadeh, un ouvrier militant interrogé par Associated Press. "Ils descendront dans la rue et mèneront d'autres actions." L'Iran pourrait-il être le théâtre de nouvelles manifestations populaires sur fond de mécontentement social ? C'est en tout cas ce que souhaite le ministre israélien des Affaires étrangères. Dans un entretien au quotidien Hareetz, Avidgor Lieberman a assuré qu'il y aurait "une révolution de la place Tahrir à la mode iranienne". "Les manifestations de l'opposition qui ont eu lieu en Iran en juin 2009 vont revenir avec plus de force", a annoncé le chef de la diplomatie israélienne.

                              "Il règne aujourd'hui dans les grandes villes iraniennes le plus grand des mépris quant à l'incompétence du gouvernement dans la gestion de cette crise économique", affirme Fereydoun Khavand. "Cette colère pourrait dégénérer en mouvement de protestation généralisé contre le régime, d'autant plus qu'à la différence du mouvement vert de juin 2009, les classes les plus défavorisées, touchées de plein fouet par la crise, pourraient cette fois s'associer aux classes moyennes."

                              Un scénario auquel ne croit guère Thierry Coville. "Le pays, qui vit en crise depuis la révolution, est habitué aux spéculations de son économie et aux forts taux d'inflation", assure-t-il. "La société civile iranienne est moderne. Elle a montré sa maturité en descendant dans la rue en juin 2009, sans pour autant sombrer dans le chaos. Si les Iraniens ont des griefs contre le système, ils ne sont pas pour autant prêts à en subir la répression." Pour le chercheur, en sanctionnant le peuple iranien, les Occidentaux rendent au contraire service à Mahmoud Ahmadinejad en lui permettant d'imputer à l'"ennemi" sa piètre gestion économique. D'ailleurs, le président iranien ne s'y est pas trompé en accusant mardi l'Occident de mener une "guerre économique" contre l'Iran.

                              Le Point
                              La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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