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«Fake news» : la fausse piste de Macron

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  • «Fake news» : la fausse piste de Macron

    Le Président a annoncé mercredi vouloir légiférer sur les intox qui prolifèrent sur Internet. L’initiative ne convainc pas les spécialistes, qui estiment que le droit français permet déjà de lutter contre cette forme de désinformation.

    Il n’est pas courant, en France, que le chef de l’Etat dise sa volonté de légiférer sur la bonne et la mauvaise information. Sur le vrai et le faux. Dans la ligne de mire d’Emmanuel Macron lors de ses vœux à la presse, mercredi, les fake news, ces informations mensongères véhiculées sciemment et dont il estime avoir été la cible durant la dernière présidentielle. En premier lieu, ce sont les grandes plateformes du Net, accusées de laxisme, qui sont ciblées.

    A l’image de l’Allemagne, qui a adopté en juin une loi ultra-sévère sur le sujet (lire ci-contre), la France pourrait donc renforcer son arsenal anti-fake news. Un texte aux contours encore flous devrait être détaillé «dans les semaines qui viennent» et voir le jour «avant la fin de l’année». Si Alain Juppé a applaudi l’initiative présidentielle, à l’unisson avec La République en marche mais à la différence de son propre parti, Marine Le Pen, qui aime à se poser en vestale de la liberté d’expression sans dédaigner véhiculer les fake news, a tweeté : «La France est-elle toujours une démocratie si elle muselle ses citoyens ? Très inquiétant !». Au diapason, une fois n’est pas coutume, de la troupe mélenchonienne.

    Où en est-on actuellement ?
    Passés au gril des commissions d’enquête du Congrès américain sur les soupçons d’ingérence du Kremlin dans la campagne de 2016, Facebook, Twitter et Google - également mis en cause durant la campagne britannique du «Brexit», la présidentielle française et les législatives allemandes - ont, ces derniers mois, multiplié les annonces. Tant sur les désactivations de faux comptes diffusant des fake news que sur les promesses d’une plus grande transparence sur la provenance des publicités politiques. Facebook, notamment, a annoncé en octobre l’embauche d’un millier de modérateurs supplémentaires chargés d’examiner les «contenus sponsorisés». En novembre, le réseau social a par ailleurs mis en place à titre expérimental, pour ses utilisateurs canadiens, un dispositif permettant d’accéder à des informations sur l’origine des publicités.

    Les grands acteurs du Net ont aussi multiplié les partenariats avec les médias. Google et Facebook ont ainsi mis la main à la poche pour s’associer à plusieurs rédactions - dont Libération en France -, à charge pour ces dernières de vérifier de potentielles fake news signalées par les utilisateurs. Pas suffisant pour le président français, qui avait lui-même, alors candidat, porté plainte en mai pour «faux, usage de faux et proclamation de fausses nouvelles» après la circulation d’une rumeur l’accusant de détenir un compte offshore.

    Qu’a annoncé Macron ?
    Pour «protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles», le chef de l’Etat a évoqué plusieurs pistes lors de son discours. D’une part, «en période électorale», les grandes plateformes seraient astreintes à des obligations particulières en matière de «contenus sponsorisés» : elles devraient rendre publiques les identités de leurs annonceurs «et de ceux qui les contrôlent», mais aussi limiter les montants investis - ce qui pourrait s’apparenter à une tentative de restriction sur les réseaux sociaux d’une forme déguisée de publicité politique, déjà interdite à la télé et à la radio. Il serait aussi possible de saisir un juge des référés pour faire supprimer un contenu, déréférencer un site, fermer le compte d’un utilisateur voire «bloquer l’accès au site Internet».

    Autre piste : l’accroissement des pouvoirs du CSA afin de «lutter contre toute tentative de déstabilisation par des services de télévision contrôlés ou influencés par des Etats étrangers». Le gendarme de l’audiovisuel pourrait ainsi refuser de conclure des conventions «en prenant en compte tous les contenus édités par ces services, y compris sur Internet». Une allusion aux médias russes RT - qui a lancé le mois dernier sa déclinaison française - et Sputnik, que Macron avait qualifiés d’«organes d’influence» lors de la visite, en mai, de Poutine à Paris.

    Qu’est-ce que cela changerait ?
    Le droit français reconnaît déjà l’existence de fake news - ou, dans le texte, de «nouvelles fausses». Dans son article 27, la grande loi de juillet 1881, qui régit la liberté de la presse, prévoit la possibilité de punir d’une amende de 45 000 euros «la publication, la diffusion ou la reproduction […] de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler». Point important : cette disposition s’applique en cas de diffusion «par quelque moyen que ce soit». Elle concerne donc l’ensemble des médias, écrits, audiovisuels ou électroniques. «L’article 27 est donc utilisable contre les fake news», confirme Roseline Letteron, professeure de droit public à la Sorbonne. Le code électoral punit, lui, d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende «ceux qui, à l’aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manœuvres frauduleuses, auront surpris ou détourné des suffrages».

    Au regard du droit français et européen, les plateformes du Net sont considérées comme des hébergeurs et non des éditeurs. Pour autant, la loi pour la confiance dans l’économie numérique de 2004 permet déjà au juge, «en référé ou sur requête», d’ordonner à des prestataires techniques de «prévenir» ou «faire cesser un dommage occasionné par le contenu d’un service de communication au public en ligne». «On ne voit pas trop quel est le vide juridique, réagit la nouvelle présidente du Syndicat de la magistrature (classé à gauche), Katia Dubreuil. Et il ne paraît pas du tout évident de vérifier ce qui relève ou non de la fausse information dans le cadre de l’urgence.»

    Un scepticisme partagé par l’historien des médias Patrick Eveno, président de l’Observatoire de la déontologie de l’information, qui juge qu’une couche législative supplémentaire, ultra-épineuse à appliquer, ne réglera pas le problème. Selon lui, la solution passe bien plus par un travail commun entre «les médias, les journalistes, les publics pour une meilleure traçabilité et une meilleure transparence». Quant aux dispositions qui concerneraient les contenus sponsorisés, le débat promet de s’entrechoquer avec celui sur la neutralité du Net et de mordre sur la liberté des annonceurs commerciaux. Gros casse-tête juridique en vue.

    Source: Libération

  • #2
    Il veut absolument empêcher russia today et spoutnik de balancer des infos compromettantes à son sujet

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    • #3
      Macron a vu ce que Trump a fait au net et ça lui donne des idées
      Qui va décider de la bonne et mauvaise information ?
      La délation est mal vu en France mais Macron veut la replacer
      Limiter les financements ,trump l'a fait avant avec la fin de la neutralité du net

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      • #4
        Qui va décider de la bonne et mauvaise information ?
        Mélenchon se pose les mêmes questions

        Grave alerte pour la liberté des médias et le pluralisme
        Jeudi 4 janvier 2018
        Jean-Luc Mélenchon

        En présentant ses vœux à la presse, le président de la République a annoncé des mesures d’une exceptionnelle amplitude s’agissant du contrôle de l’information diffusée en France. À première lecture de ses propos, dans le contexte médiatique français et mondial actuel, le risque d’une législation liberticide est évident.

        Pour autant, nous faisons le pari du dialogue avec lui sur ce sujet.

        Car on ne saurait nier qu’il est urgent de remédier aux abus de pouvoirs médiatiques dont se rendent coupables sans cesse nombre de médias en ligne sans qu’aucun recours ne puisse leur être opposé. C’est pourquoi nous avons fait la proposition d’un conseil déontologique pour y remédier.

        Il est exact que le délabrement moral de l’information dite de « service public » est un problème grave pour la dignité des contribuables qui le financent. Il est évident que dans le secteur public, le système de l’externalisation généralisée des productions et le recours à des emplois d’intermittents permanents surexploités est une source d’abus financiers et sociaux innombrables et intolérables.

        Il est évident que la concentration de 90% des médias en France dans les mains de 9 milliardaires est un grave défi lancé au pluralisme de la pensée et de l’influence. Chacun peut observer comment s’est ainsi formé un « parti médiatique » répétant en boucle les mêmes préjugés économiques, culturels politiques et géopolitiques.

        Bien d’autres points font gravement problème dans le système média en France.

        Mais rien de cela ne doit conduire à organiser un contrôle étatique des médias, et notamment des médias en ligne du genre de celui que laisse apercevoir le président de la République. La punition de la diffusion des fausses nouvelles est déjà prévue par la loi. Que faudrait-il ajouter à ce sujet ? Et qui décidera de la vérité ? Pourquoi notre proposition de conseil déontologique, déjà en œuvre dans de nombreux pays, ne répondrait-elle pas a cette préoccupation sans créer le risque d’une « pensée-vraie-officielle »?

        Pour l’heure, nous alertons ! En combinant la fin de la neutralité du Net sur laquelle le président ne donne aucune garantie, avec la révision du système de conventionnement avec le CSA, la fin de la liberté des médias en ligne est en vue . Dès lors, le monopole médiatique des oligarques français se renforcerait sans alternative.

        Nous nous étonnons qu’au moment où il affirme vouloir renforcer la qualité de l’information, le président ne dise rien des conditions sociales de ceux qui la fabriquent ni des conditions intellectuelles de cette production, en particulier avec l’arrivée des robots journalistes et des agences de production de l’info en ligne.

        Pour finir. Nous savons qu’en arrière-plan se dessine, à l’initiative des États-Unis, la volonté de bloquer l’action de deux médias en ligne : Russia Today et Sputnik. Les résolutions adoptées sur ce point au Parlement européen par les groupes droite, PS et Verts sont très vindicatives en effet. Ces deux médias ont fait campagne pour madame Le Pen aux élections présidentielles. Ils sont aussi favorables au point de vue russe que nombre de médias français le sont au point de vue américain. Le public le sait et en tire ses conclusions. Là n’est donc pas le problème. Par contre il est frappant que le président ne dise mot de l’usurpation d’identité en campagne. Elle a pourtant conduit à l’annulation de l’élection législative de juin 2017 dans le territoire de Belfort. Le président veut être utile contre les faux en campagne électorale ? Il devrait alors prévoir des punitions et des peines d’inéligibilité pour ceux qui ont recours à de tels procédés. Et accepter notre proposition d’installer en France comme après tant d’autres pays un conseil déontologique des médias composé de représentant de la société et des professionnels.

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        • #5
          Les intox et les fake news sont un problème très réel sur Internet et beaucoup de gens peu ou pas informés sont susceptibles de croire aveuglement aux intox. Les intox peuvent ainsi représenter un vrai danger pour la société et la démocratie dans la mesure où les intox favorisent les discours et les comportements extrémistes (racisme, intolérance, xénophobie, islamophobie, fascisme...etc).

          Dans l'industrie des emails, il y a des logiciels qui permettent de bloquer une grande partie du spam (emails indésirables). Mais dans l'industrie des infos, il n'y a pas de logiciels fiables qui permettrait de bloquer les intox et les fake news. Ainsi, n'importe quel escroc et n'importe quel propagandiste peut diffuser une intox sur Internet et a le potentiel de tromper et de manipuler un nombre assez élevé d'internautes crédules peu ou pas informés.

          Dans le court et moyen termes, je pense que les intox et les fake news vont continuer à représenter un problème très sérieux sur Internet, d'autant plus que le président du pays le plus puissant et le plus influent du monde, à savoir le violeur crapuleux Donald Trump, est un menteur pathologique et un parrain des intox.

          En attendant une solution durable à ce problème, je pense que l'éducation demeure la meilleure arme contre les fake news et les intox. Plus une personne est instruite et bien informée, plus elle choisira des sources d'infos fiables et moins elle sera susceptible d'avaler les mensonges véhiculés par les intox et les fake news.

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          • #6
            Sputnik et Russia today qui aurait battu campagne pour Mme Lepen ,c'est moyen.Les russes sont acoquinés depuis longtemps avec l'extrème droite en Europe.Ceux là me font plus flipper que les mythos de journaleux occidentaux
            90 % des médias dans les mains de 9 milliardaires ,j'appelle leurs torchons la pravda libérale .Ce qui les dérange c'est que la sainte parole pravdavique soit remise en cause par le premier venu sur le net.C'est pas pire que d'assister à la messe noire du JT du 20H auquel je n'assiste plus depuis des années.J'ai mes altermédias à qui je fais entièrement confiance car les médias officiels n'ont même pas 1/100 de la déontologie de ces gens là .

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            • #7
              Le monde et libération n'ont rien à envier à Sputnik quant à la désinformation
              https://youtu.be/1v-63gYNxSs

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              • #8
                Le censure , surtout quand c'est l'état qui l'exerce, vient apporter du crédit à une fake news ...Si l'état censure c'est qu'il veut cacher la vérité...etc
                Macron n'est pas un imbécile il sait cela.
                Par contre il prend les gens pour des imbéciles en prenant prétexte des fake news pour ce donner un outil pour contrôler l'information...

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                • #9
                  Le rempart de la désinformation et de la propagande est un peuple instruit et cultivé. La loi ne doit intervenir que si une personne, un groupe de personnes se sent ou se sont lésées et y font recours pour faire valoir leurs droits.
                  La loi ne peut pas se substituer à la modération collective de l'information.

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                  • #10
                    «Fake news» : la fausse piste de Macron
                    Les Occidentaux sont des hypocrites qui ne se savent pas. Ils prônent les bonnes valeurs, mais sont les premiers à les enfreindre. C'est grâce aux fakes news pourtant que les USA sont intervenus pour sauver l'Europe lors de la II guerre mondiale. Winston Churchil avait créé en 1940 à New York le BSC qui se veut un bureau de propagande qui visait à retourner l'opinion publique américaine qui était contre l'intervention des USA dans la guerre. C'est grâce aux fakes news qu'ils avaient réussi cette mission.
                    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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