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Yennayer est un terme pan-nord-africain désignant le premier mois de l’année calculée selon le comput solaire dit julien [1]. Qu’on l’orthographie yennayer, ennayer, yannayer ou yannayr, ce terme est attesté aussi bien parmi les divers parlers amazighs [2] qu’en arabe vernaculaire nord-africain [3], dans les régions du Tell comme dans les zones désertiques sahariennes. Cette unité remarquable d’un bout à l’autre de l’Afrique du Nord pousse à s’interroger sur les origines de la présence de ce vocable dans la région. Yennayer étant le premier mois du calendrier julien, sa présence en Afrique du Nord est nécessairement liée à celle de ce dernier. Afin de remonter aux origines de Yennayer, il est donc indispensable d’analyser l’histoire de ce calendrier et de ses modes d’introduction et de diffusion à l’échelle nord-africaine.
Le calendrier julien est ainsi nommé du fait de son officialisation à Rome par Jules César, le célèbre général, pontife et consul, en l’an 45 avant Jésus-Christ. Inventé par l’astronome et philosophe grec Sosigène d’Alexandrie et s’inspirant partiellement de l’antique calendrier égyptien, ce calendrier organise l’année civile en tentant de l’identifier à la seule année tropique (ou année solaire). Celle-ci, connue au moins depuis l’astronome grec Hipparque (2ème siècle avant JC), se compose d’environ 365,242 jours. L’année julienne en compte 365,25 lesquels se décomposent en 12 mois de 28, 30 et 31 jours, ainsi qu’un jour intercalaire tous les 4 ans (année bissextile). Le calendrier julien est le premier calendrier construit selon une méthode "scientifique" basée sur une observation fine de l’écliptique solaire. Il constitue la base de ce qui est aujourd’hui connu comme "calendrier universel" ou "calendrier grégorien", né d’une réforme de ce calendrier julien par le pape Grégoire XIII, le 4 octobre 1582 [4].
Officialisé à Rome en remplacement de l’ancien calendrier romain, le calendrier julien se voit naturellement doté de noms de mois et de jours en langue latine. Ce sont ces noms, comme le relève Henri Genevois [5], que l’ont retrouve encore presqu’à l’identique en Afrique du Nord, tant en tamazight qu’en arabe. Ainsi, par exemple, Yennayer correspond au mois d’Ianiarius [6] (janvier), Abril à Aprilis (avril), ‘Sutambar à September (septembre) ou Dujember à December (décembre).
Le fait que les calendriers nord-africains fassent débuter l’année solaire par le mois de Yennayer est une indication supplémentaire de leur origine latine. En effet, les Romains faisaient débuter l’année par Ianiarius, mois dédié au dieu Ianus, divinité des seuils, particulièrement appropriée pour symboliser l’année nouvelle [7].
Comme on le sait, Rome projeta sa puissance en Afrique dans le cadre d’une politique d’extension impériale et de colonisation : de la conquête de Carthage (146 av. JC) au démembrement du royaume numide de Juba Ier (46 av. JC) et enfin à l’administration directe de la Maurétanie suite à la mort de son roi Bocchus II (33 av. JC), Rome établit son empire à travers toute l’Afrique du Nord. Cette domination romaine se perpétue bon an mal an pendant cinq siècles jusqu’à la prise de Carthage par le roi vandale Genséric (439 après JC) [8]. On comprend donc pourquoi Jeannine Drouin, dans son article Calendriers Berbères [9], affirme (sans en donner de preuves) que la présence de Yennayer et du calendrier julien en Afrique du Nord constitue un héritage direct de la période romaine.
Le calendrier julien est ainsi nommé du fait de son officialisation à Rome par Jules César, le célèbre général, pontife et consul, en l’an 45 avant Jésus-Christ. Inventé par l’astronome et philosophe grec Sosigène d’Alexandrie et s’inspirant partiellement de l’antique calendrier égyptien, ce calendrier organise l’année civile en tentant de l’identifier à la seule année tropique (ou année solaire). Celle-ci, connue au moins depuis l’astronome grec Hipparque (2ème siècle avant JC), se compose d’environ 365,242 jours. L’année julienne en compte 365,25 lesquels se décomposent en 12 mois de 28, 30 et 31 jours, ainsi qu’un jour intercalaire tous les 4 ans (année bissextile). Le calendrier julien est le premier calendrier construit selon une méthode "scientifique" basée sur une observation fine de l’écliptique solaire. Il constitue la base de ce qui est aujourd’hui connu comme "calendrier universel" ou "calendrier grégorien", né d’une réforme de ce calendrier julien par le pape Grégoire XIII, le 4 octobre 1582 [4].
Officialisé à Rome en remplacement de l’ancien calendrier romain, le calendrier julien se voit naturellement doté de noms de mois et de jours en langue latine. Ce sont ces noms, comme le relève Henri Genevois [5], que l’ont retrouve encore presqu’à l’identique en Afrique du Nord, tant en tamazight qu’en arabe. Ainsi, par exemple, Yennayer correspond au mois d’Ianiarius [6] (janvier), Abril à Aprilis (avril), ‘Sutambar à September (septembre) ou Dujember à December (décembre).
Le fait que les calendriers nord-africains fassent débuter l’année solaire par le mois de Yennayer est une indication supplémentaire de leur origine latine. En effet, les Romains faisaient débuter l’année par Ianiarius, mois dédié au dieu Ianus, divinité des seuils, particulièrement appropriée pour symboliser l’année nouvelle [7].
Comme on le sait, Rome projeta sa puissance en Afrique dans le cadre d’une politique d’extension impériale et de colonisation : de la conquête de Carthage (146 av. JC) au démembrement du royaume numide de Juba Ier (46 av. JC) et enfin à l’administration directe de la Maurétanie suite à la mort de son roi Bocchus II (33 av. JC), Rome établit son empire à travers toute l’Afrique du Nord. Cette domination romaine se perpétue bon an mal an pendant cinq siècles jusqu’à la prise de Carthage par le roi vandale Genséric (439 après JC) [8]. On comprend donc pourquoi Jeannine Drouin, dans son article Calendriers Berbères [9], affirme (sans en donner de preuves) que la présence de Yennayer et du calendrier julien en Afrique du Nord constitue un héritage direct de la période romaine.
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