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Moi, l'Etat marocain, partie civile au procès du Hirak

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    Moi, l'Etat marocain, partie civile au procès du Hirak

    L'Etat chiffre ses dégâts matériels à plus de 20 MDH, et à plus de 22.000 les jours d'arrêts temporaires de travail parmi ces fonctionnaires blessés lors des événements d'Al Hoceima.


    Les reins solides et beaucoup de caféine. Il en faut, pour suivre pas à pas le procès du Hirak, dont une audience, la 18ème, s'est tenue mardi 16 janvier. Dans la salle 7 de la Cour d'appel de Casablanca, 54 accusés, presqu'autant d'avocats et d'interminables plaidoiries.

    La dernière est l'œuvre de Maitre Mohamed El Housseini Kerrout. C'est l'un des avocats de l'Etat marocain, partie civile au procès. Le juriste et sa voix militaire ont marqué -monopolisé- cette audience, commencée vers 10H40 et bouclée à 20H. Il devait répondre à chacun des moyens de forme soulevés par la défense. Me Kerrout a le sens du détail, mais aussi un goût prononcé pour la redondance.

    Que retenir? Qu'en gros, selon l'avocat, les demandes et moyens invoqués par ses adversaires ont été soit "infondés", soit "non constructifs" pour ne pas dire "loufoques" (la demande tendant à convoquer Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, cumule à elle seule les trois qualificatifs).

    Me Kerrout devait surtout justifier la présence de l'Etat dans ce procès. L'Etat juge et partie? C'est ce qu'affirme la défense. "L'Etat et ses fonctionnaires ont été victimes de préjudices", répond l'avocat, en joignant des chiffres à la parole:

    A causes des événements d'Al Hoceima, l'Etat a "personnellement et directement" essuyé " plus de 20 millions de dirhams de pertes, uniquement en dégâts matériels (bâtiments incendiés, véhicules endommagés, biens publics détériorés etc.). Chiffre qui nous est confirmé par l'Agent judiciaire du Royaume, qui suit le procès de près.

    Dans une audience précédente, Me Abdelkbir Tabih, autre avocat de la partie civile, avait affirmé "que l'Etat se contente du Dirham symbolique comme réparation". Oui, mais les pertes enregistrées par ce dernier ne se résument pas aux dégâts matériels.

    Entre policiers (604), gendarmes (120), forces auxiliaires (178) et pompiers (non déterminé), plus de 900 éléments de la force publique ont subi des blessures plus ou moins graves. Le cas le plus emblématique est celui de Fariss Safoua. Victime d'un jet de pierre ayant percuté son crâne, ce policier est aujourd'hui "partiellement paralysé et incapable de parler". Samir Ighlid, l'un des accusés, "a été identifié comme étant l'auteur de l'acte", a ajouté l'avocat.

    Les fonctionnaires blessés totalisent plus de 22.000 jours d'arrêts temporaires de travail. Le tout a été supporté par l'Etat, qui est légalement tenu d'indemniser chacun des sinistrés (article 19 du statut général de la fonction publique et 7 du dahir relatif à la direction générale de la sûreté nationale et au statut particulier du personnel de la sûreté national).

    Or, l’article 7 (dernier alinéa) du code de procédure pénale permet à l’Etat de se constituer partie civile pour demander à "l’auteur de l’infraction la restitution des sommes qu’il leur avait demandées à verser aux fonctionnaires". Nous n'avons pas été en mesure d'obtenir le montant total des indemnisations versées aux fonctionnaires sinistrés, ni de savoir si la demanderesse réclamera également à leur remboursement. On le saura lors du débat au fond.

    La prochaine audience se tiendra jeudi 18 janvier. C'est la défense qui prendra la parole.

    média24
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