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L'Afrique: riche de ses matières premières et pauvreté des populations

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  • L'Afrique: riche de ses matières premières et pauvreté des populations

    L’Afrique regorge de matières premières. Le continent détient un tiers des réserves minières mondiales. Son cacao représente 70% de la production mondiale alors que ses pays producteurs de pétrole pèsent 10% de la production mondiale. Paradoxalement, les peuples africains sont pauvres et continueront à l’être si les décideurs ne se mobilisent pas à l’ère de la mondialisation. Les richesses africaines sont d’ailleurs considérées par un bon nombre d’experts comme une malédiction et non comme une aubaine.

    Les participants au dernier sommet France-Afrique tenu jeudi et vendredi derniers à Cannes ont tous mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure exploitation des richesses africaines. Des richesses dont ne profitent pas dans la majorité des cas les populations de ce continent qui regorge pourtant de matières premières convoitées de plus en plus par les puissances économiques mondiales. «L’Afrique est riche mais les Africains ne le sont pas», a d’ailleurs souligné le président français Jacques Chirac à l’ouverture du sommet. «L’Afrique est un immense gisement de matières premières et une source importante de produits de base. Là résident à la fois l’atout principal et le point faible du développement de notre économie», a noté, pour sa part, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

    Le paradoxe richesse-pauvreté est revenu, en effet, à chaque fois dans les interventions des chefs d’Etat africains qui ont dénoncé le pillage de ces matières premières. L’Afrique, qui détient le tiers des réserves minérales de la planète, abrite le deuxième bassin de forêt tropicale après celui de l’Amazonie et est le deuxième exportateur de coton, n’arrive toujours pas à décoller économiquement. Le continent occupe une place marginale dans le commerce international. Pourquoi et comment y remédier ? Ces questions reviennent à chaque rencontre mais les réponses concrètes ont tardé. D’où l’importance donnée aux «matières premières en Afrique» lors de la dernière conférence France-Afrique. Pour les chefs d’Etat africains, le problème ne réside pas uniquement dans la faible capacité productive et l’absence de transformation et de diversification des pays africains mais également dans les pratiques «déloyales et inquiétantes» des grandes puissances du commerce mondial comme l’a souligné le président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré. C’est aussi dû à une forte dépendance des seuls revenus de la nomenclature et de l’exportation des matières premières. Abdelaziz Bouteflika n’a pas manqué de relever ce point en rappelant que les revenus provenant des produits primaires ont perdu plus de 40% du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique.

    En parallèle, dans plus de 20 pays africains, 50 à 90% des recettes à l’exportation restent tributaires d’un seul produit d’autant que certaines économies reposent sur un seul produit et ne possèdent pas d’industrie de transformation. «Le point faible consiste dans le fait que les matières premières sont toujours exportées à l’état brut», a souligné Abdelaziz Bouteflika à ce sujet relevant ainsi la faiblesse du secteur industriel dans le continent africain notamment en Algérie.

    Mette en place des capacités de transformation des matières premières

    Pour réduire la vulnérabilité des économies africaines aux fluctuations des cours internationaux des matières premières, les participants au sommet France-Afrique ont plaidé pour la mise en place de capacités endogènes de transformation et de valorisation des ressources naturelles. Car, transformer localement les matières premières assurera l’obtention d’une plus grande valeur ajoutée. Et ce, d’autant que l’Afrique est plus que jamais convoitée par les grands consommateurs notamment les Asiatiques (l’Inde et la Chine) de matières premières comme le pétrole, le gaz et les minerais dont l’Afrique dispose : 9,5% pour le premier et 8% pour le second des réserves mondiales. Ces matières sont, en effet, au centre des appétits et d’une forte demande internationale. Il reste, aujourd’hui, aux Africains à rentabiliser cette nouvelle manne parallèlement à la construction d’une industrie forte.

    Le décollage des économies africaines repose par ailleurs, selon le président Bouteflika qui l’a souligné dans son intervention sur le thème général de la rencontre, «très étroitement sur un transfert substantiel de technologies, sur la mise en place des infrastructures de base, d’institutions et d’appareils de production financés avec de crédits à des taux réduits et sur l’accès libre des produits africains aux marchés des pays industriels».

    La reprise des négociations du cycle de Doha avec plus de flexibilité et de volonté politique des Etats-Unis et de l’Union européenne s’avère aussi importante pour sortir de l’impasse. Le président Bouteflika a également mentionné la nécessité de créer un environnement institutionnel stable s’appuyant sur les pratiques de bonne gouvernance et de gestion rationnelle des affaires publiques. Un point qu’a appuyé son homologue du Burkina Faso qui notera la nécessité de «créer un environnement de gouvernance propice à l’intégration régionale et à l’investissement privé, local et étranger». Et ce, pour élargir la présence de l’Afrique dans le monde. Ce qui pourrait se faire grâce à un partenariat solide avec l’Union européenne d’abord. D’ailleurs, de grands espoirs sont fondés sur le prochain sommet UE-UA prévu au cours du 1er semestre de l’année en cours à Lisbonne (Portugal).

    Vers un partenariat UE-UA

    Après avoir pris un tournant important en décembre 2005 à Bruxelles, avec l’adoption d’une stratégie européenne pour l’Afrique, le partenariat stratégique UE-UA semble se diriger vers la bonne direction avec la volonté des deux parties de le booster. On compte beaucoup des deux côtés sur le deuxième sommet Europe-France de Lisbonne (après celui du Caire en avril 2000) surtout que la place de l’Europe commence à se réduire avec l’émergence de nouvelles puissances (Chine, Brésil, Inde…) qui offrent de nouvelles opportunités de partenariat à l’Afrique. Mais, faudrait-il d’abord, comme l’a signalé la chancelière allemande Angela Merkel, réaliser en Afrique ce qui a été déjà réalisé en Europe avant d’aller à ce partenariat. «Ce que nous avons su faire en Europe doit être réalisé sur votre continent», avait-elle déclaré jeudi dernier à l’ouverture du sommet en s’engageant à aider les Etats africains à atteindre les objectifs tracés. «Il n’y a pas d’un côté les défis de l’Europe et de l’autre ceux de l’Afrique», avait-elle ajouté. Pour Mme Merkel, «ce nouvel esprit de partenariat transcende le cadre habituel de la coopération pour le développement». Donc, construire le dialogue UE-UA sera pour les prochaines années l’un des défis à relever. L’essentiel est d’arriver à un partenariat «mutuellement bénéfique» pour reprendre l’expression du président Abdelaziz Bouteflika.

    Par La tribune

  • #2
    lorsqu'il ne restera plus un seul Africain, car emporté par les maladies dans la totale indifférence , il sera encore plus facile de se partager ses richesses
    Mr NOUBAT

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