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Il y a onze ans, Moha Achour tombait sous des balles assassines

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  • Il y a onze ans, Moha Achour tombait sous des balles assassines

    Le 17 février 1996, Benghezli Achour, Moha Achour, comme préféraient l’appeler ses très nombreux amis et camarades de combat, est tombé sous les balles assassines d’un groupe terroriste qui venait on ne sait d’où, traversant la ville armé de kalachinkovs, pour accomplir sa sale besogne, ôter la vie à un jeune homme, très estimé de tous, qui venait tout juste de faire sa traversée du désert en créant avec un de ses camarades de lutte, Moumouh Bakir, une agence de communication, ce faisant il mettait un terme à deux vies pleines de vitalité et de promesses.

    Avec Moh Achour, les sanguinaires, de ce qui se faisait encore appeler GIA et qui deviendra GSPC, n’ont pas épargné la jeune secrétaire de l’agence dont c’était le premier poste de travail. Ce jour-là, les assassins avaient pour objectif de faire un carton parmi les militants de l’ex- PAGS qui devaient se réunir à 10 h au sein de l’agence située entre le stade du 1er-Novembre et le campus universitaire de Hasnaoua où Moh Achour fut pendant longtemps un militant très actif du MCB, il figurait parmi les 24 détenus du Printemps berbère. A 10 heures et quelques minutes, les semeurs de la mort firent irruption à l’intérieur de l’agence avec leurs kalachnikovs, comme des policiers en civil qui accomplissent une mission d’ordre public. Moh Achour, qui avait, parmi ses très nombreuses qualités, le culte de la ponctualité se trouvait seul en compagnie de la secrétaire ; ils seront assassinés avec une rage et une sauvagerie caractéristiques des groupes islamistes armés qui ont ensanglanté tout le pays et continuent de le faire comme le démontrent les attentats à la voiture piégée de la semaine écoulée.

    Avant d’être la cible des criminels du GIA, il avait affronté pacifiquement au sein de l’université et sur plusieurs autres fronts avec son éternel sourire et sa légendaire bonne humeur les précurseurs du GIA et du GSPC en même temps d’ailleurs que les partisans de la pensée unique et du reniement de la dimension berbère de notre identité nationale. Ces derniers lui ont fermé toutes les portes pour le punir de ses positions clairvoyantes et courageuses. Il a souffert du chômage avant l’heure au moment où ils suffisait de se présenter quelque part pour être recruté. Cette souffrance n’a rien changé à sa détermination, à sa bonne humeur, à son optimisme.

    Moh Achour était un militant modèle, oublieux de ses difficultés. Il était toujours prêt à partager les peines des autres, à leur venir en aide même à ses propres dépens. Voilà l’homme, le bénévole, l’humaniste, l’artiste disparu le 17 février 1995, victime des falsificateurs du message de bonté, de sagesse, de tolérance, de fraternité, de la recherche du savoir et du progrès qui est celui de l’islam, devenu, malheureusement, sous leur règne celui de la terreur, du massacre des innocents, de l’obscurantisme, de la destruction. Moh Achour, qui a galéré de longues années durant à la suite des évènements d’avril 1980, est assassiné au moment où il commençait à récolter les fruits de sa patience et de son endurance, au moment où ses capacités d’adaptation aux évènements touchaient au but.

    Il est mort en laissant deux enfants en bas âge à la charge d’une femme qui aura été, durant les nombreuses et difficiles épreuves qu’il a traversées, sa fidèle compagne, son soutien déterminant et son égale.

    Ses deux enfants, âgés aujourd’hui de 15 et 16 ans, doivent méditer sur la reconnaissance de l’Etat républicain en comparant les 10 000 DA de la pension mensuelle accordée à leur mère avec les largesses incommensurables dont bénéficient les assassins de leur père, défenseur de la République et de la démocratie.

    Par Le Soir
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