C’est la fête du slip ! La culotte célèbre ses 100 ans au Salon international de la lingerie qui ouvre ses portes ce samedi jusqu’au 22 janvier à Paris. La petite culotte en coton est devenue haute, sexy et glamour et détrône depuis quelques années le string dans les dressings. Pourquoi ? Culottée, elle participe à sa manière au mouvement néoféministe. Explications.
Un vêtement chipé à ces messieurs
A l’origine, la culotte, est une sorte de pantacourt portée par ces messieurs de l’aristocratie durant l’Ancien Régime. « Pendant des siècles, les femmes étaient nues sous leurs jupons », rappelle Cécile Vivier-Guerin, directrice marketing et experte tendances du Salon international de la lingerie. On trouvait ça plus hygiénique d’avoir le frifri à l’air et c’était bien plus pratique pour trousser alors que les jupons, paniers, vertugadins et autres faux culs étaient en vogue.
« La culotte apparaît pour la femme au XIXe siècle, mais elle est fendue et longue », raconte Cécile Vivier-Guerin. On trouve toujours plus hygiénique d’avoir le berlingot à l’air, et c’est bien plus aisé pour la bagatelle. « En Angleterre, les jeunes filles portent des pantalons de lingerie pour faire de la gym. La culotte se démocratise surtout au Second Empire avec la mode des crinolines », raconte l’experte. Avec ces énormes structures en métal, lorsque madame s’asseyait ou se penchait, sans culotte, on voyait tout.
« Au début du XXe, la culotte se raccourcit toujours un peu plus. Elle s’orne de volants et de frous-frous, mais est toujours fendue », poursuit-elle. Hygiène et bagatelle, encore. En 1918, Etienne Valton, le fils de Pierre Valton, fondateur de la bonneterie de Troyes Petit Bateau en 1893, invente « la petite culotte de coton blanc », sans jambes, sans boutons, avec une ceinture élastique à la taille, bien plus pratique, et commercialisée pour femmes et enfants uniquement en rose et en blanc, le noir étant réservé aux femmes « peu respectables » jusqu’en 1940. Un grand progrès pour les femmes qui ont enfin l’abricot au chaud. Imaginait-il que 100 ans plus tard elle serait portée par (presque) toutes les femmes ?
De la culotte, objet de tous les fantasmes, au règne du string
En 1955, la culotte est l’objet de tous les fantasmes grâce à Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion. Cette culotte blanche mythique appartient plus en réalité à l’imaginaire collectif qu’à l’histoire du cinéma. Le réalisateur Billy Wilder a été obligé littéralement de couper Marilyn en deux au montage afin de ne jamais avoir à montrer sa lingerie. Cette culotte haute, assortie à la robe du sex-symbol et créée par la marque suisse Hanro, n’est vraiment visible que sur les photographies de tournage. « En 1959, l’invention du Lycra apporte plus de confort », continue Cécile Vivier-Guérin.
En 1979, la sculpturale Sigourney Weaver incarne le lieutenant Ellen Ripley, l’un des premiers grands rôles de femme forte dans le cinéma SF, dans Alien de Ridley Scott. Elle y fait sensation avec sa petite culotte ras-des-fesses afin de rentrer en biostase pour rejoindre la Terre. En 1987, Madonna lance la sienne durant le concert qu’elle donne au Parc de Sceaux dans le public. Son rendez-vous avec Jacques Chirac lui a plu s’interroge alors la presse ? La légende raconte que cette petite culotte serait arrivée sur les genoux du Premier Ministre frétillant de l’époque.
Depuis les années 1960, la petite culotte évolue pour apparaître dans bien des formes : slips, tangas, shorty, boxers, et les strings, qui prennent le dessus dans les années 1990. C’est ainsi qu’au début des années 2000, Bridget Jones (Renée Zellweger) n’assume pas vraiment la sienne.
Les femmes portent la culotte
La lingerie épouse toutes les transformations sociétales. Avec la vague du néoféminisme, les ventes de string dégringolent dans les années 2000. « Moins 54 % entre 2006 et 2013 », selon le Salon de la lingerie. Les culottes taille haute font leur grand retour sur le marché. « Il se vend 743 millions de culottes par an. Les ventes de culottes ont encore augmenté de 5 % en 2016, de plus en plus de marques monoproduit apparaissent », se réjouit Cécile Vivier-Guérin.
Comme Superbe, griffe créée par deux « clientes déçues » qui avaient du mal à trouver « des culottes cool ». « Les femmes ont de plus en plus envie de confort. Le string ne l’était pas », commente Mélanie Daries, cofondatrice de la marque. « Le string, c’était sexy pour les mecs. Les femmes ont envie d’être belles pour elles-mêmes. Les culottes allient le sexy et le confort », renchérit son associée, Sonia Taboubi-Béji.
20minutes, 19/01/18
Un vêtement chipé à ces messieurs
A l’origine, la culotte, est une sorte de pantacourt portée par ces messieurs de l’aristocratie durant l’Ancien Régime. « Pendant des siècles, les femmes étaient nues sous leurs jupons », rappelle Cécile Vivier-Guerin, directrice marketing et experte tendances du Salon international de la lingerie. On trouvait ça plus hygiénique d’avoir le frifri à l’air et c’était bien plus pratique pour trousser alors que les jupons, paniers, vertugadins et autres faux culs étaient en vogue.
« La culotte apparaît pour la femme au XIXe siècle, mais elle est fendue et longue », raconte Cécile Vivier-Guerin. On trouve toujours plus hygiénique d’avoir le berlingot à l’air, et c’est bien plus aisé pour la bagatelle. « En Angleterre, les jeunes filles portent des pantalons de lingerie pour faire de la gym. La culotte se démocratise surtout au Second Empire avec la mode des crinolines », raconte l’experte. Avec ces énormes structures en métal, lorsque madame s’asseyait ou se penchait, sans culotte, on voyait tout.
« Au début du XXe, la culotte se raccourcit toujours un peu plus. Elle s’orne de volants et de frous-frous, mais est toujours fendue », poursuit-elle. Hygiène et bagatelle, encore. En 1918, Etienne Valton, le fils de Pierre Valton, fondateur de la bonneterie de Troyes Petit Bateau en 1893, invente « la petite culotte de coton blanc », sans jambes, sans boutons, avec une ceinture élastique à la taille, bien plus pratique, et commercialisée pour femmes et enfants uniquement en rose et en blanc, le noir étant réservé aux femmes « peu respectables » jusqu’en 1940. Un grand progrès pour les femmes qui ont enfin l’abricot au chaud. Imaginait-il que 100 ans plus tard elle serait portée par (presque) toutes les femmes ?
De la culotte, objet de tous les fantasmes, au règne du string
En 1955, la culotte est l’objet de tous les fantasmes grâce à Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion. Cette culotte blanche mythique appartient plus en réalité à l’imaginaire collectif qu’à l’histoire du cinéma. Le réalisateur Billy Wilder a été obligé littéralement de couper Marilyn en deux au montage afin de ne jamais avoir à montrer sa lingerie. Cette culotte haute, assortie à la robe du sex-symbol et créée par la marque suisse Hanro, n’est vraiment visible que sur les photographies de tournage. « En 1959, l’invention du Lycra apporte plus de confort », continue Cécile Vivier-Guérin.
En 1979, la sculpturale Sigourney Weaver incarne le lieutenant Ellen Ripley, l’un des premiers grands rôles de femme forte dans le cinéma SF, dans Alien de Ridley Scott. Elle y fait sensation avec sa petite culotte ras-des-fesses afin de rentrer en biostase pour rejoindre la Terre. En 1987, Madonna lance la sienne durant le concert qu’elle donne au Parc de Sceaux dans le public. Son rendez-vous avec Jacques Chirac lui a plu s’interroge alors la presse ? La légende raconte que cette petite culotte serait arrivée sur les genoux du Premier Ministre frétillant de l’époque.
Depuis les années 1960, la petite culotte évolue pour apparaître dans bien des formes : slips, tangas, shorty, boxers, et les strings, qui prennent le dessus dans les années 1990. C’est ainsi qu’au début des années 2000, Bridget Jones (Renée Zellweger) n’assume pas vraiment la sienne.
Les femmes portent la culotte
La lingerie épouse toutes les transformations sociétales. Avec la vague du néoféminisme, les ventes de string dégringolent dans les années 2000. « Moins 54 % entre 2006 et 2013 », selon le Salon de la lingerie. Les culottes taille haute font leur grand retour sur le marché. « Il se vend 743 millions de culottes par an. Les ventes de culottes ont encore augmenté de 5 % en 2016, de plus en plus de marques monoproduit apparaissent », se réjouit Cécile Vivier-Guérin.
Comme Superbe, griffe créée par deux « clientes déçues » qui avaient du mal à trouver « des culottes cool ». « Les femmes ont de plus en plus envie de confort. Le string ne l’était pas », commente Mélanie Daries, cofondatrice de la marque. « Le string, c’était sexy pour les mecs. Les femmes ont envie d’être belles pour elles-mêmes. Les culottes allient le sexy et le confort », renchérit son associée, Sonia Taboubi-Béji.
20minutes, 19/01/18
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