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Le grand retour du Super Puma fait redécoller Airbus Helicopters

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  • Le grand retour du Super Puma fait redécoller Airbus Helicopters

    Longtemps menacé par la crise et des accidents à répétition, l’hélicoptère lourd d’Airbus est de retour, avec 54 commandes en 2017. Fort de ces bons résultats, Guillaume Faury peut quitter l’ex-Eurocopter pour Airbus la tête haute.



    D'aucuns le donnaient perdu, assommé par la crise des hélicoptères lourds, et achevé par un crash en Norvège en avril 2016. Erreur : le Super Puma, bestseller historique d'Airbus Helicopters, est en train de renaître de ses cendres. Le groupe a présenté lundi 22 janvier des résultats commerciaux 2017 marqués par le retour en grâce de son bestseller : la famille Super Puma-H225 a récolté 54 commandes l'année dernière, "la meilleure performance depuis 2009", a souligné le PDG du groupe Guillaume Faury, contre 23 en 2016 et seulement deux en 2015. L'appareil a notamment décroché une commande de 30 H225M, la version militaire du Super Puma, au Koweït, mais aussi des contrats en Corée du Sud (missions de recherche et sauvetage) et au Japon (garde-côtes). De quoi offrir de la visibilité à un site de Marignane (Bouches-du-Rhône) qui en avait bien besoin.

    La bonne nouvelle, c'est que le Super Puma n'est pas le seul à bien résister à la crise du marché des hélicoptères. Airbus a réussi à maintenir ses livraisons à un niveau proche de celui de 2016, avec 409 appareils livrés contre 418 l'année précédente. Même résilience côté commandes : si l'ex-Eurocopter a décroché 350 commandes brutes, soit un peu moins qu'en 2016 (388), le mix est beaucoup plus favorable, avec plus d'hélicoptères lourds à forte marge (Super Puma/H225, H175). "Cela prouve que nous sommes compétitifs dans un environnement de marché toujours déprimé", assure Guillaume Faury. Airbus revendique ainsi 50% de part de marché sur le secteur civil et parapublic (police, sécurité civile), loin devant l'américain Bell (18%), l'italien Leonardo (17%) et les constructeurs russes (11%).

    Report sine die de l'hélicoptère lourd X6
    Cette bonne résistance est d'autant plus remarquable qu'Airbus ne peut toujours pas compter sur le redressement du marché oil&gas (desserte de plateformes pétrolières), qui a longtemps représenté l'essentiel de ses commandes de Super Puma. "Ce segment connaît toujours une grosse surcapacité, que nous ne voyons pas se résorber à court terme", indique Guillaume Faury. Airbus Helicopters s'est donc adapté, en réorientant le Super Puma vers des contrats militaires (Koweït, Singapour) et parapublics (recherche-sauvetage, garde-côtes, police…). Et en proposant à ses clients oil&gas un appareil plus petit et plus économique à l'emploi, le H175, qui a réalisé une belle année 2017 avec 19 commandes. "Notre joker", résume le PDG d'Airbus Helicopters.

    Certes, le groupe a décidé de reporter sine die le lancement de son futur hélicoptère lourd, connu sous le nom de code X6, du fait des mauvaises conditions de marché et de technologies-clés jugées pas assez matures. Mais le retour en grâce du Super Puma devrait permettre à Airbus d'attendre tranquillement le redécollage du marché.

    Spécialisation des usines
    Guillaume Faury, nommé patron des avions commerciaux d'Airbus en février, peut donc quitter l'ex-Eurocopter la tête haute. Confronté à une crise historique du marché des hélicoptères, qui chuté de 15% en 2015 et 2016 et encore de 10% en 2017, le groupe de Marignane a plutôt bien résisté. "Il ne faut jamais gâcher une bonne crise, rigole l'ancien patron de la R&D de PSA. Nous avons su utiliser cette période de turbulences pour accélérer la transformation du groupe." Airbus Helicopters a ainsi profité du programme H160, le remplaçant du Dauphin, pour accentuer la spécialisation de ses sites industriels : les pales sont produites à Dugny (Seine-Saint-Denis), le fuselage central à Donaüworth (Allemagne), le fuselage arrière à Albacete (Espagne), et l'assemblage final est effectué à Marignane.

    Le groupe a aussi largement modernisé ses usines. Le site d'assemblage des hélicoptères légers Ecureuil, à Marignane, intègre ainsi trois chaînes parallèles de 10 stations d'assemblage, dotés d'écrans sur lesquels les opérateurs peuvent voir en direct l'avancée des tâches et les éventuels problèmes décelés. Le site peut ainsi assembler 210 appareils par an, un record dans l'industrie. La ligne d'assemblage du nouvel H160 sera encore plus digitale, assure Airbus Helicopters. "Nous avons mené une sorte de révolution tranquille, estime Guillaume Faury. C'était la première vague de notre plan de transformation."

    Taxi volant en vue
    La seconde devra être pilotée par le successeur de Guillaume Faury, qui n'a toujours pas été désigné. Les chantiers de l'heureux élu s'annoncent nombreux : il devra pêle-mêle confirmer le redressement d'Airbus Helicopters, redresser le taux de disponibilité des hélicoptères de l'armée française, mais aussi mener à bien le programme de taxi volant City Airbus, un engin à propulsion électrique qui doit réaliser son premier vol à la fin de l'année.


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