Être vierge le jour de son mariage est aujourd’hui encore perçu comme une obligation morale par une large partie de la société iranienne. Ce qui n’empêche pas de nombreuses femmes d’avoir des rapports sexuels avant la date symbolique. Conséquence, la reconstitution de l’hymen est devenue un vrai business, qui profite aux gynécologues mais aussi aux entreprises vendant des "pilules de virginité " pour lesquelles les pubs se multiplient sur les réseaux sociaux iraniens.
L’opération chirurgicale a longtemps été la seule option pour les femmes qui souhaitent faire croire qu’elles arrivaient vierges au mariage. Il s’agit de refermer, parfois presque complétement, l’orifice du vagin, afin de provoquer lors du "premier" rapport sexuel avec le mari, un saignement qui est censé prouver la "pureté" de la jeune mariée, en laissant croire que c’est le déchirement de l’hymen qui en est à l’origine.
De nombreux scientifiques affirment que lors du premier acte, l’hymen ne se déchire pas forcément, que le déchirement ne provoque pas nécessairement un saignement ou qu’il peut préalablement avoir été déchiré par d’autres causes. Mais le mythe persiste et les opérations sont répandues en Iran depuis les années 1970 , comme dans d’autres pays y compris la France.
Mais depuis les années 1990, des pilules promettent de simuler l’existence d’un hymen non percé. Les tailles, formes et prix varient, mais le principe est le même : une heure avant la pénétration, la femme doit placer la pilule dans le vagin. Humidifiées, les membranes de la pilule se ramollissent, de sorte que la pilule doit ainsi se briser pendant la pénétration, libérant un liquide rouge sang censé duper le marié. Vendues de 6 à 70 euros, aucune information n est donnée quant aux risques sur l organisme.
La forte présence de ces publicités sur les réseaux sociaux iraniens laisse cependant penser qu’elles connaissent un succès certain. Selon un rapport de la très sérieuse unité de recherche du Parlement iranien, 74,3 % des lycéens iraniens, garçons et filles, ont déjà eu des relations sexuelles, sans préciser s’ils impliquent ou non pénétration.
Nazanin vit à Téhéran. Elle organise des ateliers de sensibilisation à la sexualité pour les femmes dans les quartier pauvres de la capitale iranienne.
Pour une petite partie de la population, les citadins aisés, le principe de virginité au mariage ne signifie plus rien. Mais pour une grande majorité des Iraniens, si avoir un petit ami ou une petite amie avant le mariage est en train de devenir normal, le fait que la femme arrive vierge au mariage reste également très important. En somme, le mode de vie évolue, mais les structures sociétales de genre sont stables. Un homme va vouloir découvrir le sexe avec sa petite amie, mais le même homme voudra que sa femme soit vierge le jour du mariage… Pour beaucoup de femmes, il n’y a donc pas le choix, il faut recourir à un "faux hymen".
Une opération très couteuse
La chirurgie reste prisée de nombreuses Iraniennes, et un business s’est mis en place, impliquant même des cliniques spécialisées. Là aussi, le tabou commande l’absence de chiffres : aucune statistique n’existe sur le nombre d’opérations qui se déroulent en Iran chaque année. Mais selon notre Observatrice, il est très facile de trouver un praticien disposé à procéder à l’opération. Une simple recherche internet confirme son propos : les offres pullulent. Encore faut-il avoir les moyens : l’opération coûte entre 5 et 7 millions de tomans, soit 1000 à 1400 euros.
"Les gynécologues se font de l’argent avec les attestations de virginité"
Nazanin explique :
Jusqu’à aujourd’hui, les gynécologues n’ont jamais voulu coopérer avec les organisations d’aide aux femmes. Pour moi, ils participent grandement à entretenir l’importance du principe de la virginité au mariage dans la société iranienne. Bien qu’il soit démontré que les hymens ne se brisent pas forcément durant le premier rapport sexuel, ils continuent de délivrer à la demande des "attestations de virginité "et se font de l’argent avec ça. En plus cela va à l’encontre de toute éthique, ils ne devraient pas s’octroyer le droit de partage la vie privée d’une patiente avec une tiers partie.
France24
L’opération chirurgicale a longtemps été la seule option pour les femmes qui souhaitent faire croire qu’elles arrivaient vierges au mariage. Il s’agit de refermer, parfois presque complétement, l’orifice du vagin, afin de provoquer lors du "premier" rapport sexuel avec le mari, un saignement qui est censé prouver la "pureté" de la jeune mariée, en laissant croire que c’est le déchirement de l’hymen qui en est à l’origine.
De nombreux scientifiques affirment que lors du premier acte, l’hymen ne se déchire pas forcément, que le déchirement ne provoque pas nécessairement un saignement ou qu’il peut préalablement avoir été déchiré par d’autres causes. Mais le mythe persiste et les opérations sont répandues en Iran depuis les années 1970 , comme dans d’autres pays y compris la France.
Mais depuis les années 1990, des pilules promettent de simuler l’existence d’un hymen non percé. Les tailles, formes et prix varient, mais le principe est le même : une heure avant la pénétration, la femme doit placer la pilule dans le vagin. Humidifiées, les membranes de la pilule se ramollissent, de sorte que la pilule doit ainsi se briser pendant la pénétration, libérant un liquide rouge sang censé duper le marié. Vendues de 6 à 70 euros, aucune information n est donnée quant aux risques sur l organisme.
La forte présence de ces publicités sur les réseaux sociaux iraniens laisse cependant penser qu’elles connaissent un succès certain. Selon un rapport de la très sérieuse unité de recherche du Parlement iranien, 74,3 % des lycéens iraniens, garçons et filles, ont déjà eu des relations sexuelles, sans préciser s’ils impliquent ou non pénétration.
Nazanin vit à Téhéran. Elle organise des ateliers de sensibilisation à la sexualité pour les femmes dans les quartier pauvres de la capitale iranienne.
Pour une petite partie de la population, les citadins aisés, le principe de virginité au mariage ne signifie plus rien. Mais pour une grande majorité des Iraniens, si avoir un petit ami ou une petite amie avant le mariage est en train de devenir normal, le fait que la femme arrive vierge au mariage reste également très important. En somme, le mode de vie évolue, mais les structures sociétales de genre sont stables. Un homme va vouloir découvrir le sexe avec sa petite amie, mais le même homme voudra que sa femme soit vierge le jour du mariage… Pour beaucoup de femmes, il n’y a donc pas le choix, il faut recourir à un "faux hymen".
Une opération très couteuse
La chirurgie reste prisée de nombreuses Iraniennes, et un business s’est mis en place, impliquant même des cliniques spécialisées. Là aussi, le tabou commande l’absence de chiffres : aucune statistique n’existe sur le nombre d’opérations qui se déroulent en Iran chaque année. Mais selon notre Observatrice, il est très facile de trouver un praticien disposé à procéder à l’opération. Une simple recherche internet confirme son propos : les offres pullulent. Encore faut-il avoir les moyens : l’opération coûte entre 5 et 7 millions de tomans, soit 1000 à 1400 euros.
"Les gynécologues se font de l’argent avec les attestations de virginité"
Nazanin explique :
Jusqu’à aujourd’hui, les gynécologues n’ont jamais voulu coopérer avec les organisations d’aide aux femmes. Pour moi, ils participent grandement à entretenir l’importance du principe de la virginité au mariage dans la société iranienne. Bien qu’il soit démontré que les hymens ne se brisent pas forcément durant le premier rapport sexuel, ils continuent de délivrer à la demande des "attestations de virginité "et se font de l’argent avec ça. En plus cela va à l’encontre de toute éthique, ils ne devraient pas s’octroyer le droit de partage la vie privée d’une patiente avec une tiers partie.
France24
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