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Procès de l'affaire BOND 008 Depardieu, Master Card et des noms

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  • Procès de l'affaire BOND 008 Depardieu, Master Card et des noms

    Le premier avocat à avoir plaidé est Me Bougrine Sebti, qui représente 25 clients de Khalifa Bank qui se sont constitués partie civile. Ces clients ont perdu chacun d’importantes sommes en devises et en dinars.

    L’avocat commença par rappeler les conditions dans lesquelles a été créée Khalifa Bank et affirma que «la loi 90/10 a été tronquée. Ma kayen walou. Errih ferrih ! En plus, l’article 139 de la même loi n’a pas été respecté, puisque Abdelmoumène Khalifa a pu faire modifier les statuts de la banque en connivence avec certains et se faire rédiger par l’homme de loi - le notaire - un acte portant modifications des statuts sans avoir obtenu l’accord préalable du Conseil de la monnaie et du crédit». Abordant le volet des principaux responsables, Me Bougrine déclara: «Les principaux accusés ont préféré prendre la poudre d’escampette car ils ont peur de la justice. Mais la loi divine, y échapperont-ils ? Auront-ils la conscience tranquille ?

    Assurément pas!». Et de continuer: «D’autres personnes, accusées dans cette affaire, sont aujourd’hui en train de se pavaner à Genève, en face du lac». Pour ce qui est de la Banque d’Algérie, l’avocat de la partie civile affirma: «La BA a failli à sa mission. De 1998 à 2003, qu’a fait cette institution dont la mission première est de veiller à l’application stricte de la loi concernant la monnaie ? Déjà en 1999, une enquête avait révélé de grandes lacunes dans la gestion de Khalifa Bank. Qu’a-t-il été fait ? Rien, car le «big boss» avait soudoyé beaucoup de monde. Dix rapports ont été établis par les inspecteurs de la BA, dont 5 n’ont pas été retrouvés. Où sont-ils ?».

    Me Bougrine parla ensuite des victimes de Abdelmoumène Khalifa: «A cause de lui, beaucoup de personnes ont contracté des maladies chroniques, d’autres ont perdu la raison. Je connais un cadre qui, dès qu’il entend parler de Khalifa, se met à courir en criant On m’a pris mon argent, on m’a pris mon argent ! . Un simple citoyen peut-il récupérer l’argent qu’il a déposé auprès de la banque dissoute ? La responsabilité de la Banque d’Algérie est grande car elle a failli à sa mission».

    L’avocat qualifia les pertes subies par le Trésor public de séisme. Il reprit les chiffres donnés par Medelci concernant ces pertes: 134 milliards de dinars pour le Trésor seulement ! L’avocat a ensuite décrit les raisons qui ont fait réussir cette grande escroquerie: «La banque Khalifa s’est entourée de matière grise et de gens ayant une solide expérience dans les banques et bien rodés dans les jeux d’écriture. D’un autre côté, Khalifa a usé d’une autre astuce: le sponsoring !». Il explique que le sponsoring n’était que de la poudre aux yeux pour attirer les déposants en montrant des qualités de bienfaiteurs. Il tança par la suite «certaines personnalités qui ont fait le pied de grue» devant la maison éphémère du patron de Khalifa, l’un pour demander un emploi pour sa fille, un autre pour quémander un billet d’avion... Me Bougrine reviendra à la date du 27 novembre 2002, quand le commerce extérieur a été gelé pour la banque, puis à celle du 12 mars 2003, date à laquelle un administrateur provisoire a été désigné. «Durant ces 5 mois, il s’est passé ce qui s’est passé: celui qui était pauvre est devenu extrêmement riche. Ouel fahem yefham !». «Même les commissaires aux comptes sont des complices: pourquoi n’ont-ils pas rendu compte à la BA où à la justice quand ils se sont rendus compte des transgressions de la loi par la banque ?». Il continua ensuite en décrivant la banque Khalifa: «Il y a un triangle dont le centre est Chéraga, le côté droit El-Harrach et le côté gauche les Abattoirs, où ils ont égorgé tout le monde ! C’est malheureux, mais des milliards se sont évaporés sans laisser de traces !». L’avocat de la partie civile déclara ensuite que beaucoup de personnes, dont des personnalités, ont bénéficié de la carte Master Card, à l’instar de Tebboune pour 10.000 $, Mahdi Sofiane Bouteflika pour 3.800 $, Farid Lamari pour 10.000 $, Abdelmalek Saci pour 10.000 $ et Benouis Linda pour 5.000 $. Ne s’arrêtant pas aux Algériens, les responsables de Khalifa Bank se sont tournés vers l’étranger, où ils ont invité des personnalités artistiques comme Gérard Depardieu, Pamela et d’autres encore. Ils étaient plus de 300 invités, triés sur le volet, pour le lancement de KTV. «Cette réception a été faite à coups de méchouis, de boissons et de victuailles très onéreuses», affirma l’avocat. Parlant de Gérard Depardieu, il dira qu’il a failli mettre la main sur 4 hectares de vignobles à Aïn Témouchent. Et ce n’est que grâce à des membres de l’ONM de cette wilaya, qui sont intervenus auprès du ministre de l’Agriculture, que cette opération a été empêchée. Enumérant toujours les frasques du «boss», comme il n’a cessé de le nommer, Me Bougrine déclara à l’assistance que «Monsieur Rafik s’habillait et faisait habiller ses amis à Paris, chez les plus grands tailleurs de mode parisiens. D’ailleurs, il avait ses petites entrées personnelles et se faisait servir royalement car il payait royalement. Et il aimait aussi les autres signes de richesse: il a acheté une montre chez un grand joaillier parisien pour... 12.000 dollars US. L’avocat s’en prit ensuite aux complices qui, en 5 mois, juste après le gel du commerce extérieur, ont fait sortir d’une manière illégale 10,2 millions d’euros du territoire national, avec la complicité de policiers et de douaniers. Il parla par la suite d’un Français d’origine libanaise, Raghed Chamaa, qui avait un cabinet de conseil à Paris et à qui Khalifa payait des honoraires mirobolants, allant jusqu’à 50 millions d’euros. «Les responsables de l’aéroport ouvraient grandes les portes du salon d’honneur, pourtant réservé aux personnalités politiques, à notre play-boy et lui déroulaient le tapis rouge».

    La défense des OPGI de Bechar et de Relizane, représentée par Me Brahimi Fayçal, a contesté la constitution du liquidateur comme partie civile dans ce procès. Selon l’avocat, «la liquidation n’est pas arrivée à terme et le rapport final de cette opération n’a pas encore été établi». D’autres avocats ont aussi contesté la qualité de «partie civile» du liquidateur de Khalifa Bank et se sont interrogés sur la responsabilité de la Banque d’Algérie et du ministère des Finances qui «n’ont pu empêcher l’escroquerie». L’avocate Djamila Youcefi, représentant l’OPGI de Sétif, a estimé, de son côté, que le scandale de Khalifa Bank pourrait être finalement «un mal pour un bien», dans le sens qu’il pourrait servir de leçon à la jeune économie algérienne. Me Mohamed Gritli, qui a plaidé pour les OPGI de Skikda et Mila, a qualifié de «terroriste d’un nouveau genre» Rafik Khalifa, «dont les petits bouts de papier sur lesquels il inscrivait des montants tirés des caisses de la banque avaient plus de valeur que les tableaux des grands maîtres». Me Aït-Ammar a pour sa part souhaité que le processus de liquidation de la banque s’accélère pour «permettre aux entreprises de demander réparation». Me Akli Zouitène a estimé lui que le «dossier de Khalifa Bank n’a pas livré tous ses secrets. Il y a certaines choses qui sont apparues et d’autres qui demeurent enfouies», mais celles-ci, a-t-il ajouté, «seront dévoilées un jour ou l’autre».

    La présidente du tribunal, constatant que la salle d’audience était «vide», a rappelé que les inculpés de délits devaient être présents durant tout le procès et indiqué qu’elle allait procéder, dès mardi matin, à l’appel des accusés. «Nous agirons en conséquence contre ceux qui seront absents», a-t-elle averti.

  • #2
    Bof ces noms peuvent continuer à profiter de la vie, maintenant que l'arrêt de renvoi est bouclé....

    Même s'il y a eu meurtre, Mme le juge ne peut plus rien....c'est la loi..le juge d'instruction a déjà fait son boulot...

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