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Qui était là le premier, la fleur ou le papillon ?

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  • Qui était là le premier, la fleur ou le papillon ?

    La découverte d'ailes fossiles vieilles de 200 millions d'années va peut-être permettre de résoudre cette énigme.

    ous avez peut-être déjà eu l'occasion d'observer, dans la nature ou dans un documentaire animalier, le spectacle d'un papillon se posant sur une fleur et déroulant sa trompe pour se gorger de nectar, un liquide riche en sucres.

    L'apparition d'un organe aussi utile pour le papillon que la paille pour l'amateur de boissons glacées l'été pourrait sembler liée de près à celle des fleurs. On a donc longtemps supposé que les papillons à trompe avaient évolué ainsi après que les plantes aient décidé de colorer la nature avec le spectacle bigarré de leurs organes sexuels.

    L'ère où les plantes ne fleurissaient jamais

    Voici quelques centaines de millions d'années, les plantes présentes sur notre planète exposaient directement leurs graines sans passer par la case fleur. Des exemples de ce processus simple sont encore visibles aujourd'hui, par exemple sur les sapins dont les graines se cachent dans les cônes.

    L'arrivée des fleurs s'est faite dans une prolifération gigantesque qui a longtemps empêché les spécialistes d'y voir très clair sur le mécanisme en jeu, ce que Darwin lui-même appelait un "abominable mystère". Les fossiles ont permis d'estimer cette apparition massive des fleurs à environ 145 millions d'années. On pourrait donc supposer que la fameuse trompe du papillon aurait évolué ensuite, pour s'adapter à cette profusion de nourriture nouvelle.

    Des papillons de 200 millions d'années

    C'est là qu'interviennent une série d'ailes fossilisées retrouvées dans le nord de l'Allemagne qui font aujourd'hui l'objet d'une étude détaillée publiée dans la revue "Science Advances". Elles ont été retrouvées dans des couches de sédiments datant de la fin du Trias et du début du Jurassique, une période de cataclysmes profonds, et sont datées d'environ 200 millions d'années.

    Certaines écailles de ces ailes fossiles ont une spécificité qui a attiré l'attention des chercheurs : elles sont creuses. Or, il s'agit d'une caractéristique des papillons qui possèdent une trompe. Vu qu'aujourd'hui cet appendice est associé aux papillons qui se nourrissent de fleurs, l'abominable mystère darwinien pourrait y trouver une nouvelle dimension.

    Pourquoi une trompe quand il n'y a pas de fleurs ?

    Les papillons n'ont bien entendu pas anticipé l'explosion des plantes à fleurs avec des millions d'années d'avance, alors que s'est-il passé ? Pour les auteurs de l'étude, emmenés par Timo J.B. van Eldijk, de l'université d'Utrecht (Pays-Bas), il y a une explication simple : les papillons de l'époque se nourrissaient de petites gouttelettes sécrétées par les gymnospermes, le groupe de plantes auquel appartiennent entre autres les conifères, et qui était dominant en cette période charnière entre Trias et Jurassique.

    Cette source de nourriture était-elle suffisante pour justifier l'apparition d'un organe aussi particulier que la trompe des papillons ? Là aussi, les auteurs ont une réponse : vers la fin du Trias, la Terre a vécu une période de chaleur et de sécheresse intenses. Ce serait donc en réponse à ce climat que nos braves insectes papillonnants auraient fini par développer un organe facilitant leur alimentation en nourriture hydratée. L'arrivée des fleurs n'aurait donc été "que" une assurance contre la déshydratation.

    Le grand changement climatique

    Mais fleurs et trompes de papillon auraient tout de même en commun un événement catastrophique qui a sérieusement modifié la face du monde et très probablement incité à des adaptations chez les espèces survivantes. A la fin du Trias, il y a environ 201,4 millions d'années, a eu lieu l'une des plus grandes extinctions massives de l'histoire. Montée des eaux, grimpée en flèche des niveaux de gaz carbonique dans l'atmosphère, gigantesques éruptions volcaniques... Quelles en sont les causes, les spécialistes en débattent encore. On sait cependant que cela a exterminé 50% des espèces existant à l'époque, et qu'après cet événement la planète était devenue un paradis pour dinosaures.

    En 2013, le séquençage du génome d'Amborella, une plante rare de Nouvelle-Calédonie qui a pour particularité d'être la seule survivante d'une lignée remontant à l'ancêtre commun de toutes les plantes à fleurs, a permis de décrypter le processus évolutionnaire qui a fini par donner naissance aux fleurs et il remonterait... à 200 millions d'années, lors de cette fameuse charnière Trias-Jurassique.

    Selon l'étude ADN, les ancêtres des plantes à fleurs auraient, à cette époque, dupliqué leur propre génome, leur donnant la possibilité de développer ensuite de nouvelles fonctions. Les plantes qui ont survécu à l'extinction étaient donc dotées d'un bagage génétique qui leur aurait permis d'évoluer très vite lors de la fameuse "prolifération des fleurs" il y a 145 millions d'années.

    Si la trompe des papillons a précédé les fleurs, elles pourraient donc avoir toutes
    Par Jean-Paul Fritz

    L'Obs
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Bonne réflexion, je pose du coup la même réflexion avec les abeilles....

    Commentaire


    • #3
      C'est la Coévolution.

      Un sujet scientifique très vaste, pour ceux qui veulent comprendre le phénomène : Google : ( retrovirus coevolution )

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