Plus on insulte les pouvoirs publics et mieux on est perçu par la «masse». C’est la doctrine de l’inculte qui a fait des ravages depuis l’ouverture démocratique des années 90. Une certaine presse a conquis son lectorat grâce à cette «ruse», qui trouve en fait ses racines dans le comportement du citoyen postcolonial. L’autoflagellation est le socle de sa démarche qui consiste à dénigrer tout ce qui relève de l’initiative du Président de la République et des institutions de manière générale. Plus on utilise les mots les plus vils, plus on est perçu comme quelqu’un d’«indépendant», de «libre» et d’audacieux. Cela n’a rien à voir avec la critique ou l’autocritique, qui fait avancer autant les individus, les systèmes que les nations, parce que le mépris systématique des autres, ceux qui ne partagent pas forcément notre avis sur une question donnée, c’est avant tout un mépris de soi. Hostile à toute réflexion, obsédé et fasciné par tout ce qui est négatif, le partisan de la rumination mentale mobilise toute son énergie pour ressasser les mêmes arguties, reprendre les mêmes formules, considère ses obscures pensées comme l’incarnation de la réalité, se présente souvent comme le plus intelligent et finit par croire qu’il est l’éveilleur et, pourquoi pas, le «sauveur de l’humanité». Il en est ainsi d’une espèce d’éditorialistes qui trompent leurs lecteurs et l’opinion publique en masquant la défense de leurs intérêts particuliers et en se présentant comme les défenseurs acharnés de l’intérêt général. Disposant sans doute d’un rongeur à la place de la cervelle, ils traitent tous ceux avec lesquels ils divergent de médiocres, de courtisans, de flatteurs et de flagorneurs. C’est avec ces termes peu valorisants que sont qualifiés les militants et les personnalités politiques qui défendent publiquement la candidature du Président de la République pour un cinquième mandat. Que l’on soit pour ou contre un candidat à la prochaine échéance présidentielle, il est peut-être préférable de prendre du recul, d’aiguiser un argumentaire et proposer des alternatives pour convaincre le lecteur et l’électeur, au lieu de prendre ceux-ci pour des moins que rien, les inviter à ne pas réfléchir, verser dans l’excès et donc dans la passivité. Or, pour ces «rongeurs» qui ne s’accommodent d’aucune éthique, c’est leur instinct et la fatalité qui semblent primer et ils s’évertuent à les élever au stade de la réalité absolue. Devant un tel déferlement de la violence verbale, et donc d’une hostilité gratuite, expression d’une tendance à la facilité ou d’une panique déguisée, il serait plus productif de se prendre en main et de voir les choses telles qu’elles sont : oui, nous vivons dans un pays qui traverse une conjoncture difficile et qui cherche sa voie pour s’en sortir. Oui, nous vivons également dans une Algérie debout, stable et apaisée, dans un environnement régional qui l’est moins. Et cela grâce à la démarche et à la vision d’un Président qui n’a jamais placé ses intérêts particuliers avant ceux de la collectivité nationale. Avant ceux de ses compatriotes et de l’Algérie.
EL MOUDJAHID
EL MOUDJAHID
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