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EADS, Sainsbury: le Qatar, riche et offensif, multiplie les cibles.

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  • EADS, Sainsbury: le Qatar, riche et offensif, multiplie les cibles.

    La course à l'investissement est une réalité dans les pays du Golf, des milliers d'emplois dans l'infrastucture financiére de ces pays en sont tributaires.

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    RACHATS. En quête de diversification, l'opulent émirat du Golfe étudie une participation jusqu'à 10% dans la maison mère d'Airbus.

    Le Qatar s'affirme comme un investisseur offensif à l'international. Ce petit émirat du Golfe, au PIB par habitant le plus élevé du monde (63500 dollars), envisage une participation de 10% dans EADS (EAD.PA), maison mère d'Airbus, a déclaré vendredi le cheikh Hamad ben Jassim ben Jaber al-Thani, président de l'autorité d'investissement du Qatar, à la télévision Bloomberg. Une part de 10% dans le capital du premier avionneur mondial équivaudrait à 3,24 milliards de francs. Lundi, l'action EADS clôturait en hausse de 2,9%. Le Qatar, premier fournisseur mondial de gaz naturel, a créé un fonds d'investissement de 40 milliards de dollars avec une partie de ses recettes d'hydrocarbures, pour investir à l'étranger.

    «Nous avions déjà une participation dans EADS au travers de Lagardère», a rappelé le cheikh Hamad. Le Qatar possède 7% à 7,5% du groupe de médias français, qui à son tour détient 7,5% d'EADS. Si l'émirat devenait un actionnaire significatif du groupe aéronautique, il s'impliquerait activement dans le sauvetage de l'Airbus A380, dont il a commandé quatre unités, pronostiquent les analystes. Qatar Airways, l'une des compagnies ayant la plus forte croissance au monde, est aussi le premier client de l'A380.

    Mais l'intérêt de l'émirat est avant tout financier: le titre EADS est sous-évalué depuis qu'il a chuté de 18% ces 12 derniers mois. «Le prix de transaction doit être viable, a précisé le cheikh Hamad. Si nous estimons que l'action EADS est correctement valorisée, nous pourrons prendre une participation jusqu'à 10%». Il a toutefois souligné que la décision est encore «en cours d'examen». Le Qatar n'est pas le seul à s'intéresser à EADS: en novembre dernier, les Emirats arabes unis (EAU) avaient invité le constructeur à discuter d'une participation.

    Le Qatar lorgne aussi outre-Manche. Après l'échec en octobre dernier de son offre sur Thames Water, remportée par Macquarie Bank, il étudie depuis dimanche une participation «stratégique» dans Sainsbury, la troisième chaîne de supermarchés britannique, qui pèse 21 milliards de francs en Bourse. «Nous avons notre propre plan», a précisé le cheikh Hamad. L'offre serait donc concurrente à celle envisagée par les firmes de private equity Blackstone, KKR et CVC Capital Partners depuis le 2 février. Ce même jour, le Qatar est monté à 1% dans le capital de Sainsbury, tout en niant spéculer sur l'offre des autres acheteurs. «Nous pensons que nous pouvons ajouter de la valeur à ce groupe», a souligné le cheikh Hamad à Bloomberg. Toutefois, la hausse de 15% des titres Sainsbury depuis le 2 février l'incite à la prudence: «S'il n'y a pas de potentiel haussier, ou qu'il est épuisé, acheter n'aurait pas d'intérêt».

    Le Qatar regarde aussi du côté de l'Asie. En Chine, il figure, avec le Koweït, au nombre des «13 investisseurs stratégiques» dans la banque ICBC, qui a réalisé la plus importante entrée en Bourse de l'histoire en octobre. Le Qatar avait souscrit 206 millions de dollars. L'émirat est aussi présent au Japon, à Singapour, en Malaisie, en Indonésie et en Inde.

    500 milliards de recettes

    Les pays du Golfe ont récolté 500 milliards de dollars de recettes pétrolières en 2006, d'après le FMI. Ils cherchent à s'exposer à des économies aux cycles de croissance différents de celui des hydrocarbures afin de diversifier leurs risques. Objectif: avoir réduit totalement leur dépendance envers ce secteur d'ici à dix ans. Dubaï, qui a renoncé ce mois-ci au rachat du club de football Liverpool, a pris en octobre une part de 2,7% dans la banque britannique Standard Chartered, détient une part de 1 milliard de dollars dans DaimlerChrysler (DCX.XE), et possède les britanniques Tussauds Group et Travelodge Hotels. Le Koweït possède des parts de BP, et 7% de DaimlerChrysler.

    Myret Zaki
    Mardi 20 février 2007
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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