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Contrats gaziers de long terme : Jeux de pression entre l’Algérie et l’Europe

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  • Contrats gaziers de long terme : Jeux de pression entre l’Algérie et l’Europe

    par Hakim Ould Mohamed
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    Abdelmoumen Ould Kaddour, patron du groupe public des hydrocarbures Sonatrach, a décoché, hier, des flèches à l’adresse de l’Europe, premier et traditionnel débouché pour le gaz algérien.


    « L’Europe n’est pas très claire, un jour ils sont pour des relations à long terme pour pouvoir assurer la sécurité de l’approvisionnement et un autre jour ils demandent à libérer le marché », a déclaré Abdelmoumen Ould Kaddour à l’APS en réponse à une question sur une déclaration d’une responsable du département d’Etat américain, Sandra Oudkirk, qui a indiqué lundi que son pays souhaitait lancer un partenariat avec l’Algérie pour assurer la sécurité des approvisionnements de l’Europe. Le PDG de Sonatrach apparaît ainsi comme vouloir faire pression sur les partenaires à la veille d’une renégociation qui s’annonce pour le moins décisive des contrats de long terme.
    Les déclarations du patron de Sonatrach sonnent aussi comme une réplique à certaines déclarations informelles de responsables européens qui semblent douter des capacités de l’Algérie à remplir ses obligations en matière d’approvisionnement de l’Europe en gaz. Ces derniers ont fait part à des médias internationaux de leur inquiétude quant à la baisse de la production ainsi que des volumes du gaz algérien acheminés vers l’Europe ces dernières années. Abdelmoumen Ould Kaddour a expliqué que les pays européens ont commencé à parler de la nécessité de sécuriser l’arrivée du gaz algérien en Europe depuis le conflit gazier russo-ukrainien qui a remis sur le devant de la scène énergétique la dépendance gazière du continent face à la Russie.
    Or, pour l’Algérie « ils mettent des conditions inacceptables, il faut qu’ils sachent ce qu’ils veulent exactement », a ajouté M. Ould Kaddour dont le groupe est appelé à renégocier avec ses clients européens des contrats de livraison arrivant à terme. « Ils ne veulent plus de contrats à long terme, ils veulent un marché libre: acheter du gaz quand ils sont en situation de difficulté par rapport à l’approvisionnement de la Russie. Mais quand la situation est plus favorable, ils ne veulent plus de notre gaz », a-t-il relevé. Face à cette situation, assure-t-il, « Sonatrach n’est pas restée les bras croisés et a anticipé la mise en place d’une stratégie commerciale pour diversifier ses débouchés », a-t-il expliqué. « L’investissement dans les méthaniers coûte cher, mais permettra au groupe de placer son gaz ailleurs qu’en Europe », a souligné M. Ould Kaddour. « On n’est pas resté sur le même schéma. On a d’autres possibilités qui nous permettent de voir ailleurs », a-t-il relevé. La balle est donc dans le camp des Européens, tente ainsi de dire le patron de Sonatrach qui semble vouloir mettre davantage de pression à l’heure où les contrats de long terme n’ont jamais été aussi décriés, étant donné que les prix sont indexés à ceux du pétrole, alors que sur le marché spot (libre) les cours n’ont jamais été aussi bas.
    Le patron de Sonatrach a fait savoir que certains contrats à long terme sont toujours en vigueur. Mieux encore, «nous avons la possibilité de continuer avec certains clients européens sur le long terme», a-t-il dit. Sonatrach a besoin de maintenir 10% des parts de marché européen, a indiqué pour sa part Salah Mekmouche, vice-président amont de Sonatrach lors du Forum algéro-américan sur l’énergie. Le responsable de Sonatrach a évoqué de nouveaux débouchés pour le groupe en Asie comme la Corée du Sud, qui constituent les premiers résultats du groupe dans sa quête vers des marchés valorisants. Sonatrach, deuxième plus grand fournisseur de l’Europe en gaz après Gazprom, alimente le continent via trois gazoducs transcontinentaux avec deux (Pedro Duran Farell et Medgaz) reliant l’Algérie à l’Espagne et un troisième (Enrico Mattei) reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie. <

    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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