Le Sahara a connu des périodes très humides, en particulier pendant le pléistocène.
En ce temps, l’homme a développé une production lithique pour répondre à ses besoins quotidiens, tels que pour la chasse des animaux, pour couper des herbes et des arbres, pour casser certains fruits durs et des os pour récupérer la moelle osseuse.
Au Sahara central, l’Ahaggar renferme plusieurs sites préhistoriques qui ont livré un matériel lithique (outillage sur de la roche), très diversifié, composé de simples galets taillés (figure 1), de hachereaux (figure 2), de bifaces (figure 3) et des outils sur des grands éclats (figure 4).
Aux environs de l’Ahaggar comme dans le Tassili n’Ajjer, un site préhistorique, Illerène, situé aux environs de la wilaya d’Illizi, a livré des ensembles industriels très anciens, les pièces trouvées sont composées de bifaces et des hachereaux parfois accompagnés de leurs éclats.
Les bifaces de cette industrie sont grossiers avec des bords sinueux en raison d’enlèvements au percuteur dur.
El Beyyed, un des plus anciens gisements dans le Sahara, en Mauritanie, découvert par T. Monod, est localisé sur une terrasse dominant l’aval d’un oued et sur quelques centaines de mètres carrés, le sol est parsemé d’éclats, d’un nombre de bifaces de formes lancéolés qui se caractérisent par des tranchants très sinueux, de quelques formes des outils unifaces et d’autres pièces diverses.
Ce matériel serait comparable à un matériel trouvé aussi au Maroc. Plus loin de ce site mauritanien, un ensemble de regs renferme une industrie à bifaces très dense, elle est taillée dans des roches locales, souvent des quartzites, et composée de bifaces à tranchants rectilignes qui sont parfois façonnés sur des éclats.
Ces outils appartiennent à une période dite acheuléenne, une des plus anciennes périodes préhistoriques découvertes dans le monde.
D’après les études faites sur cette industrie, le matériel lithique acheuléen serait particulièrement développé dans l’ouest saharien. Il se concentre plus au pied des massifs de grès de faible altitude et est moins attesté dans les zones sableuses, malgré la célèbre découverte de cette industrie dans le grand erg Tihoudaine, qui se situe entre l’Ahaggar et le Tassili n’Ajjer et qui en a livré un nombre assez important.
En Mauritanie, quelque 1 200 pièces ont été répertoriées par Robert Vernet (G. Aumassip, 2004), elles proviennent de plus de 250 points de l’Adrar mauritanien, toutes ramassées des sites de surface.
On ne dispose d’aucune indication qui pourrait permettre de placer ces pièces dans une séquence climatique, mais il s’agit bien des ensembles acheuléens.
Toutefois, on dénombre quelques gisements sahariens de l’Ahaggar et de ses abords ; par exemple : Tin Tamatt, dans l’Ahaggar, découvert par H.J. Hugot. Ce dernier décrit que ce gisement a livré une industrie qui couvre une grande surface du pied de Taourirt Tan Afella, près de la région d’In Ekker.
Elle repose sur le socle et, dans les parties basses, elle est parfois recouverte par une terrasse. Le matériel retenu d’une série de 290 pièces est constitué de composé de bifaces taillés sur de grands éclats, produisant une arête sinueuse, des hachereaux, des galets aménagés, des éclats et deux très grandes lames, façonnées avec une technique de taille assez élaborée.
L’erg Touareg, dans la région d’Ouargla, est un site qui a livré un ensemble homogène de plus de 80 bifaces épais, tous taillés sur la calcédoine.
Cet ensemble gisait sur un reg établi dans des dépôts du Quaternaire ancien. Des bifaces de ce groupe sont faits sur des éclats et le reste est taillé sur des rognons, présentant une base réservée et du cortex sur les deux faces. Les arêtes sont sinueuses, aménagées par des enlèvements courts et alternés, sur les deux faces.
À ce matériel, s’ajoutent une pièce uniface (taillée sur une seule face), un galet aménagé, un denticulé (figure 5) et quelques racloirs (figure 6).
La technique de taille identifiée dans cet ensemble lithique a conduit à les assimiler au matériel acheuléen de la vallée de la Saoura, au Sahara nord occidental. Plus au sud de l’Ahaggar, dans le Sahara malien, vers la région de Gao, un site occupe une grande surface sur la rive gauche d’un oued, formée de terrasses avec des sols latéritiques, qui contenait une industrie constituée de bifaces lancéolés et amygdaloïdes faits sur de gros éclats, des pièces unifaces, des trièdres, des éclats et des nucléus (des supports ou des noyaux).
Elle est taillée dans une matière siliceuse locale, d’excellente qualité, envahie par une patine (couche) noire d’intensité variable.
Les longueurs des bifaces varient entre 120 mm et 240 mm. Dans l’Adrar Bous, au Niger, un gisement rapporté à l’Acheuléen couvre une grande surface, son industrie lithique comporte des nucléus, des percuteurs (marteaux), des éclats de préparation de nucléus, des galets aménagés et de plusieurs formes de bifaces, en majorité.
L’industrie lithique de l’Acheuléen récent est plus répandue dans le territoire saharien, son extension est très remarquée dans le Sahara d’après H-J. Hugot, qui démontre les plus importants sites attribués à l’Acheuléen saharien (figure 7).
Une certaine réduction dans les dimensions des outils a été observée. Les bifaces sont peu épais et portent des traces de retaille, souvent repris par un percuteur tendre (un marteau plus léger, en bois ou en pierre moins dure).
À l’erg Admer, dans cet immense gisement qui s’étend du Tassili n’Ajjer jusqu’aux frontières nigériennes, plusieurs points des industries lithiques de l’Acheuléen récent ont été signalés.
Les industries récoltées dans ces points sont partagées entre plus de 200 bifaces, plus de 90 hachereaux et quelques racloirs. Des bifaces de type cordiforme et lancéolés peu épais à arêtes rectilignes ont été signalés.
Dans d’autres points, une industrie avec des pièces plus épaisses à tranchants sinueux, probablement reprises par une retaille, dont les sections ont une tendance triédrique (triangulaire) ont été observées dans un de ces sites.
Les hachereaux présentent une distribution semblable à celle du site de la Saoura (Sahara nord occidental), précédemment invoqué. À l’Adrar Edjeleh qui se situe au sud de l’erg, s’étend sur une surface de plus de 3000 km².
Ces bifaces épais et minces, de petites dimensions, ont été trouvés dans une couche sableuse de 20 cm d’épaisseur, et dans laquelle des restes fossiles de silure et des ossements d’éléphants et d’autres grands mammifères de la faune quaternaire ont été trouvés et signalés par H. Lhote (G. Aumassip, 2004). À Ouakarouza, dans la partie orientale de l’erg, des bifaces, des hachereaux, des nucléus et des éclats ont été trouvés regroupés en surface des formations hydromorphes, mais aucune datation n’a été réalisée sur ces formations.
Ce site occupe une surface d’un sol irrégulier, de l’ordre de 50 000 m².
Le matériel étudié par M. Tauveron (G. Aumassip, 2004) est taillé sur une roche magmatique locale. L’auteur rapporte qu’un large éventail des formes avec une forte majorité de bifaces de forme amygdaloïde, quelques bifaces de forme subtriangulaire et des ovalaires sont attestés.
Les bords sont rectilignes, ils résultent d’enlèvements alternes au percuteur tendre, les sections sont biconvexes et des bases convexes.
Les dimensions varient entre 67 mm et 197 mm pour les longueurs, entre 90mm et 130 mm pour les largeurs et les épaisseurs oscillent entre 15 mm et 68 mm. L’attribution de cette industrie à l’Acheuléen récent résulte de la présence des bifaces de formes subtriangulaire et ovalaire et de l’utilisation de percuteur tendre.
Parmi les sites les plus importants de l’Acheuléen récent ou évolué dans le Sahara central celui de Tihodaïne, signalé depuis 1864 par Duveyrier, retrouvé plus tard en 1933 par le géographe E. F. Gautier et le préhistorien M. Reygasse qui ont récolté un très important ensemble de bifaces et d’hachereaux. Une deuxième récolte d’outils s’est effectuée vers la fin des années trente, par le préhistorien A. Debruge (G. Aumassip, 2004).
Plusieurs points de ce site renferment plusieurs types d’industries lithiques acheuléennes, rapportées aux différents stades. La première étude sur ce site est réalisée en 1970 par H. Thomas et O. Oussedik. Le matériel lithique gisait en surface, en bordure d’une ancienne formation lacustre associée à une faune abondante. Les outils ont été taillés en grande majorité sur une rhyolithe qui se trouve en abondance, à 15 km du gisement. Un filon de quartz à proximité a été aussi exploité pour la fabrication de quelques outils, mais en très petit nombre.
O. Oussedik fait une analyse sur une série de bifaces récoltés par M. Reygasse qui montre la prédominance des bifaces de formes cordiformes, des ovalaires et des limandes.
En ce temps, l’homme a développé une production lithique pour répondre à ses besoins quotidiens, tels que pour la chasse des animaux, pour couper des herbes et des arbres, pour casser certains fruits durs et des os pour récupérer la moelle osseuse.
Au Sahara central, l’Ahaggar renferme plusieurs sites préhistoriques qui ont livré un matériel lithique (outillage sur de la roche), très diversifié, composé de simples galets taillés (figure 1), de hachereaux (figure 2), de bifaces (figure 3) et des outils sur des grands éclats (figure 4).
Aux environs de l’Ahaggar comme dans le Tassili n’Ajjer, un site préhistorique, Illerène, situé aux environs de la wilaya d’Illizi, a livré des ensembles industriels très anciens, les pièces trouvées sont composées de bifaces et des hachereaux parfois accompagnés de leurs éclats.
Les bifaces de cette industrie sont grossiers avec des bords sinueux en raison d’enlèvements au percuteur dur.
El Beyyed, un des plus anciens gisements dans le Sahara, en Mauritanie, découvert par T. Monod, est localisé sur une terrasse dominant l’aval d’un oued et sur quelques centaines de mètres carrés, le sol est parsemé d’éclats, d’un nombre de bifaces de formes lancéolés qui se caractérisent par des tranchants très sinueux, de quelques formes des outils unifaces et d’autres pièces diverses.
Ce matériel serait comparable à un matériel trouvé aussi au Maroc. Plus loin de ce site mauritanien, un ensemble de regs renferme une industrie à bifaces très dense, elle est taillée dans des roches locales, souvent des quartzites, et composée de bifaces à tranchants rectilignes qui sont parfois façonnés sur des éclats.
Ces outils appartiennent à une période dite acheuléenne, une des plus anciennes périodes préhistoriques découvertes dans le monde.
D’après les études faites sur cette industrie, le matériel lithique acheuléen serait particulièrement développé dans l’ouest saharien. Il se concentre plus au pied des massifs de grès de faible altitude et est moins attesté dans les zones sableuses, malgré la célèbre découverte de cette industrie dans le grand erg Tihoudaine, qui se situe entre l’Ahaggar et le Tassili n’Ajjer et qui en a livré un nombre assez important.
En Mauritanie, quelque 1 200 pièces ont été répertoriées par Robert Vernet (G. Aumassip, 2004), elles proviennent de plus de 250 points de l’Adrar mauritanien, toutes ramassées des sites de surface.
On ne dispose d’aucune indication qui pourrait permettre de placer ces pièces dans une séquence climatique, mais il s’agit bien des ensembles acheuléens.
Toutefois, on dénombre quelques gisements sahariens de l’Ahaggar et de ses abords ; par exemple : Tin Tamatt, dans l’Ahaggar, découvert par H.J. Hugot. Ce dernier décrit que ce gisement a livré une industrie qui couvre une grande surface du pied de Taourirt Tan Afella, près de la région d’In Ekker.
Elle repose sur le socle et, dans les parties basses, elle est parfois recouverte par une terrasse. Le matériel retenu d’une série de 290 pièces est constitué de composé de bifaces taillés sur de grands éclats, produisant une arête sinueuse, des hachereaux, des galets aménagés, des éclats et deux très grandes lames, façonnées avec une technique de taille assez élaborée.
L’erg Touareg, dans la région d’Ouargla, est un site qui a livré un ensemble homogène de plus de 80 bifaces épais, tous taillés sur la calcédoine.
Cet ensemble gisait sur un reg établi dans des dépôts du Quaternaire ancien. Des bifaces de ce groupe sont faits sur des éclats et le reste est taillé sur des rognons, présentant une base réservée et du cortex sur les deux faces. Les arêtes sont sinueuses, aménagées par des enlèvements courts et alternés, sur les deux faces.
À ce matériel, s’ajoutent une pièce uniface (taillée sur une seule face), un galet aménagé, un denticulé (figure 5) et quelques racloirs (figure 6).
La technique de taille identifiée dans cet ensemble lithique a conduit à les assimiler au matériel acheuléen de la vallée de la Saoura, au Sahara nord occidental. Plus au sud de l’Ahaggar, dans le Sahara malien, vers la région de Gao, un site occupe une grande surface sur la rive gauche d’un oued, formée de terrasses avec des sols latéritiques, qui contenait une industrie constituée de bifaces lancéolés et amygdaloïdes faits sur de gros éclats, des pièces unifaces, des trièdres, des éclats et des nucléus (des supports ou des noyaux).
Elle est taillée dans une matière siliceuse locale, d’excellente qualité, envahie par une patine (couche) noire d’intensité variable.
Les longueurs des bifaces varient entre 120 mm et 240 mm. Dans l’Adrar Bous, au Niger, un gisement rapporté à l’Acheuléen couvre une grande surface, son industrie lithique comporte des nucléus, des percuteurs (marteaux), des éclats de préparation de nucléus, des galets aménagés et de plusieurs formes de bifaces, en majorité.
L’industrie lithique de l’Acheuléen récent est plus répandue dans le territoire saharien, son extension est très remarquée dans le Sahara d’après H-J. Hugot, qui démontre les plus importants sites attribués à l’Acheuléen saharien (figure 7).
Une certaine réduction dans les dimensions des outils a été observée. Les bifaces sont peu épais et portent des traces de retaille, souvent repris par un percuteur tendre (un marteau plus léger, en bois ou en pierre moins dure).
À l’erg Admer, dans cet immense gisement qui s’étend du Tassili n’Ajjer jusqu’aux frontières nigériennes, plusieurs points des industries lithiques de l’Acheuléen récent ont été signalés.
Les industries récoltées dans ces points sont partagées entre plus de 200 bifaces, plus de 90 hachereaux et quelques racloirs. Des bifaces de type cordiforme et lancéolés peu épais à arêtes rectilignes ont été signalés.
Dans d’autres points, une industrie avec des pièces plus épaisses à tranchants sinueux, probablement reprises par une retaille, dont les sections ont une tendance triédrique (triangulaire) ont été observées dans un de ces sites.
Les hachereaux présentent une distribution semblable à celle du site de la Saoura (Sahara nord occidental), précédemment invoqué. À l’Adrar Edjeleh qui se situe au sud de l’erg, s’étend sur une surface de plus de 3000 km².
Ces bifaces épais et minces, de petites dimensions, ont été trouvés dans une couche sableuse de 20 cm d’épaisseur, et dans laquelle des restes fossiles de silure et des ossements d’éléphants et d’autres grands mammifères de la faune quaternaire ont été trouvés et signalés par H. Lhote (G. Aumassip, 2004). À Ouakarouza, dans la partie orientale de l’erg, des bifaces, des hachereaux, des nucléus et des éclats ont été trouvés regroupés en surface des formations hydromorphes, mais aucune datation n’a été réalisée sur ces formations.
Ce site occupe une surface d’un sol irrégulier, de l’ordre de 50 000 m².
Le matériel étudié par M. Tauveron (G. Aumassip, 2004) est taillé sur une roche magmatique locale. L’auteur rapporte qu’un large éventail des formes avec une forte majorité de bifaces de forme amygdaloïde, quelques bifaces de forme subtriangulaire et des ovalaires sont attestés.
Les bords sont rectilignes, ils résultent d’enlèvements alternes au percuteur tendre, les sections sont biconvexes et des bases convexes.
Les dimensions varient entre 67 mm et 197 mm pour les longueurs, entre 90mm et 130 mm pour les largeurs et les épaisseurs oscillent entre 15 mm et 68 mm. L’attribution de cette industrie à l’Acheuléen récent résulte de la présence des bifaces de formes subtriangulaire et ovalaire et de l’utilisation de percuteur tendre.
Parmi les sites les plus importants de l’Acheuléen récent ou évolué dans le Sahara central celui de Tihodaïne, signalé depuis 1864 par Duveyrier, retrouvé plus tard en 1933 par le géographe E. F. Gautier et le préhistorien M. Reygasse qui ont récolté un très important ensemble de bifaces et d’hachereaux. Une deuxième récolte d’outils s’est effectuée vers la fin des années trente, par le préhistorien A. Debruge (G. Aumassip, 2004).
Plusieurs points de ce site renferment plusieurs types d’industries lithiques acheuléennes, rapportées aux différents stades. La première étude sur ce site est réalisée en 1970 par H. Thomas et O. Oussedik. Le matériel lithique gisait en surface, en bordure d’une ancienne formation lacustre associée à une faune abondante. Les outils ont été taillés en grande majorité sur une rhyolithe qui se trouve en abondance, à 15 km du gisement. Un filon de quartz à proximité a été aussi exploité pour la fabrication de quelques outils, mais en très petit nombre.
O. Oussedik fait une analyse sur une série de bifaces récoltés par M. Reygasse qui montre la prédominance des bifaces de formes cordiformes, des ovalaires et des limandes.
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