Est-ce le point de non-retour entre La Haye et Ankara ? Après les crispations avec l’UE sur une éventuelle adhésion de la Turquie à cet ensemble, les Pays-Bas viennent de refroidir encore plus l’atmosphère régnante entre les deux rives, réduisant encore un peu plus l’espoir d’une normalisation tant souhaitée par le gouvernement d’Erdogan.
Est-ce le point de non-retour entre La Haye et Ankara ? Après les crispations avec l’UE sur une éventuelle adhésion de la Turquie à cet ensemble, les Pays-Bas viennent de refroidir encore plus l’atmosphère régnante entre les deux rives, réduisant encore un peu plus l’espoir d’une normalisation tant souhaitée par le gouvernement d’Erdogan.
Ainsi, les Pays-Bas ont annoncé hier le retrait de leur ambassadeur à Ankara, en raison d’une tension larvée depuis l’année passée, qualifiée par La Haye de «relations difficiles à normaliser». Le pays des tulipes n'autorisera désormais pas l'entrée en fonction d'un représentant turc sur son territoire. Depuis la campagne pour le référendum turc du 16 avril 2017, le torchon diplomatique brûle entre les deux pays. A l’époque, les autorités néerlandaises avaient interdit à l’avion du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, de se poser sur le tarmac de Rotterdam. Malgré les avertissements et critiques de La Haye, le chef de la diplomatie turque avait tenu à prendre part à un meeting politique —annulé la veille par la mairie— dans le cadre de cette campagne. Face à des sondages capricieux et une issue électorale toujours incertaine, l’Exécutif turc n’entendait pas faire l’impasse sur les Turcs de l’étranger, potentiel vivier de plus de deux millions de bulletins. Plusieurs ministres du gouvernement ont donc été missionnés pour faire la promotion du «oui», synonyme de passage de la Turquie vers le système présidentiel et de renforcement sensible des pouvoirs du chef de l’Etat. Face à ces interdictions en cascade, le président Recep Tayyip Erdogan n’a pas mâché ses mots, allant jusqu’à comparer les décisions des autorités allemandes d’annuler ces réunions publiques à des pratiques «pas différentes de celles des nazis», tout comme la sentence du gouvernement néerlandais, qualifiée elle aussi de «vestiges nazis» et de «fasciste» par l’homme fort de Turquie. Le gouvernement néerlandais avait qualifié à l’époque ses déclarations de «remarques folles». Cette passe d’arme diplomatique n’a pas cessé, depuis, d’envenimer les relations entre les deux gouvernements, surtout après que la ministre turque de la Famille et des Affaires sociales —arrivée d’Allemagne en voiture, et qui avait tenté de se rendre au consulat turc de Rotterdam— a été sèchement refoulée par la police locale. Divorce consommé ou simple vague de froid hivernal ? Pour l’instant, entre l’UE et la Turquie le réchauffement est loin d’être à l’ordre du jour.
M. T.
EL MOUDJAHID
Est-ce le point de non-retour entre La Haye et Ankara ? Après les crispations avec l’UE sur une éventuelle adhésion de la Turquie à cet ensemble, les Pays-Bas viennent de refroidir encore plus l’atmosphère régnante entre les deux rives, réduisant encore un peu plus l’espoir d’une normalisation tant souhaitée par le gouvernement d’Erdogan.
Ainsi, les Pays-Bas ont annoncé hier le retrait de leur ambassadeur à Ankara, en raison d’une tension larvée depuis l’année passée, qualifiée par La Haye de «relations difficiles à normaliser». Le pays des tulipes n'autorisera désormais pas l'entrée en fonction d'un représentant turc sur son territoire. Depuis la campagne pour le référendum turc du 16 avril 2017, le torchon diplomatique brûle entre les deux pays. A l’époque, les autorités néerlandaises avaient interdit à l’avion du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, de se poser sur le tarmac de Rotterdam. Malgré les avertissements et critiques de La Haye, le chef de la diplomatie turque avait tenu à prendre part à un meeting politique —annulé la veille par la mairie— dans le cadre de cette campagne. Face à des sondages capricieux et une issue électorale toujours incertaine, l’Exécutif turc n’entendait pas faire l’impasse sur les Turcs de l’étranger, potentiel vivier de plus de deux millions de bulletins. Plusieurs ministres du gouvernement ont donc été missionnés pour faire la promotion du «oui», synonyme de passage de la Turquie vers le système présidentiel et de renforcement sensible des pouvoirs du chef de l’Etat. Face à ces interdictions en cascade, le président Recep Tayyip Erdogan n’a pas mâché ses mots, allant jusqu’à comparer les décisions des autorités allemandes d’annuler ces réunions publiques à des pratiques «pas différentes de celles des nazis», tout comme la sentence du gouvernement néerlandais, qualifiée elle aussi de «vestiges nazis» et de «fasciste» par l’homme fort de Turquie. Le gouvernement néerlandais avait qualifié à l’époque ses déclarations de «remarques folles». Cette passe d’arme diplomatique n’a pas cessé, depuis, d’envenimer les relations entre les deux gouvernements, surtout après que la ministre turque de la Famille et des Affaires sociales —arrivée d’Allemagne en voiture, et qui avait tenté de se rendre au consulat turc de Rotterdam— a été sèchement refoulée par la police locale. Divorce consommé ou simple vague de froid hivernal ? Pour l’instant, entre l’UE et la Turquie le réchauffement est loin d’être à l’ordre du jour.
M. T.
EL MOUDJAHID
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