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Poids du baby boom en Europe

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  • Poids du baby boom en Europe

    L'Institut national d'études démographiques (INED) s'est penché sur "Le baby-boom : suite et fin". Cette étude, publiée mardi 20 février, conclut que cette génération nombreuse née après-guerre en Europe va peser, mais de façon plus ou moins importante selon les pays de l'UE, dans les cinquante prochaines années.

    Si le phénomène du baby-boom en Europe, qui s'est prolongé jusqu'au début des années 1970, n'a pas été la première vague de forte natalité dans l'histoire de la démographie, "aucune n'a eu sa durée ni son ampleur", ni "n'a marqué l'histoire sociale et économique d'un si vaste ensemble humain", souligne le chercheur Alain Monnier dans ce rapport. En revanche, tous les pays concernés, situés surtout dans le quart nord-ouest du continent, ne vont pas vivre de la même façon la fin des baby-boomers.

    En 2005, il y avait encore dans trois pays (France, Royaume-Uni, Espagne) plus de jeunes entrant dans la vie active que de départs en retraite. Vers 2010, l'Union européenne atteindra l'équilibre. Si chaque pays évoluera ensuite différemment, tous seront en déséquilibre en 2030. La France frôlera cependant l'équilibre, grâce à une fécondité relativement élevée depuis les années 1980, suivie par le Royaume-Uni. Mais en Allemagne et en Italie, où le baby-boom fut modeste et la fécondité très basse dans les dernières décennies du XXe siècle, le rapport entre les 20-24 ans et les 60-64 ans sera le plus faible des pays concernés.

    La retraite des baby-boomers "peut créer les conditions d'une réduction du chômage mais ne la garantit pas", souligne l'INED, notamment parce qu'il n'y a pas forcément adéquation entre les emplois laissés vacants et les demandes d'emploi. Le déséquilibre entre pays voisins peut créer des opportunités d'emploi, souligne Alain Monnier, par exemple pour les jeunes Français.

    40 % DE DÉCÈS EN PLUS

    Comment accueillir ces nouvelles personnes âgées ? Là encore, la situation varie selon les "modèles culturels" et l'absence de structures. La proportion de personnes de plus de 75 ans vivant en institution est la plus forte aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Irlande, en Belgique et en France, où elle dépasse les 12 %. Elle est la moins élevée en Pologne (2 %), en Espagne et en Italie (4 %). Entre ces extrêmes, se situent les pays nordiques, l'Autriche, le Royaume-Uni ou le Portugal (entre 6 et 8 %).

    Pour maintenir ce taux d'accueil, la capacité des institutions devrait augmenter de plus de 60 %. A moins que d'autres schémas dominent, comme l'aide au maintien à domicile. Car on vit plus vieux mais aussi en meilleure santé et le nombre d'années vécues sans incapacités tend à augmenter plus vite que l'espérance de vie. Ainsi, si l'entrée en institution se faisait à partir de 80 ans, le nombre de places nécessaires diminuerait de l'ordre de 25 % dans l'Europe des Quinze, plus fortement parmi les nouveaux accédants. Cela correspond d'ailleurs aux souhaits des personnes âgées et à l'orientation des politiques de la vieillesse.

    A plus long terme, le nombre de décès, stable depuis une cinquantaine d'années, va augmenter dans les pays du baby-boom, de l'ordre de 40 % en France ou en Italie par exemple. Les implications socio-économiques seront importantes, souligne l'INED, concernant le système de santé lié à la fin de vie et le secteur d'activités autour de la mort, dont le chiffre d'affaires est actuellement en France de 1,5 milliard d'euros.

    Par Le Monde
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