Un jour, je venais de quitter l’immense salle où des voitures neuves, habillement mises en valeur sous un jeu de lumière complexe, étaient exposées, j’y travaillais depuis quelques mois, et l’endroit où en se trouvait était paradoxalement, à l’opposé de l’intérieur du showroom. Dehors, à l’heure la plus chaude de ces journées d’été, il n y avait personne, la sortie donnait directement sur une route nationale, ou de temps à temps, des voitures fusaient avant de s’entasser sur les ralentisseurs trop rudes, mis là et conçus par esprits de vengeance, par les quelques habitants des fermes des alentours, en mémoire de défunts traverseurs de rue infortunés.
C’était un décors typiques des westerns algériens, quelques coqs faisaient vibrer leur gosier, et le bruit lointain de leur chant parvenait de derrière la rangée d’arbres silencieux, plantés là pour délimiter les terres, je regardais l'heure je vis que j’avais pris du retard sur ma pause, le rythme infernal que nous faisait endurer le patron, à l’approche de la foire auto des pins maritimes, m’avait fait perdre toute notion du temps… je rejoignis au bout de quelques lents pas, 3ammi mahdmoud, vendeur ambulant de pain maison, ce qu’il y avait de particulier avec hmimidou, c’était son pain que je pouvais manger sans accompagnement, il était savoureux et frais, croustillant et tendre à la fois, mais surtout, c’était le bout de conversation que j’avais avec lui pendant que j’engloutissais une galette, debout, au bord de la route. Il était capable de sortir des phrases au bout d’un long silence, qui me frappaient par leur simplicité et en même temps, leur sens profond, comme la fois, où répondant à mon habituelle question « comment ca va aujourd’hui ? », et qu’il me répondit « boff.. ca va toujours … on connait plus de morts que de vivants, mais al hamdulillah fiston », où lorsqu’il me dit « tu sais, echa3b haggar ou mahgour ».
Aujourd’hui, plus de dix ans plus tard, alors que j’ai changé du tout au tout, plus le même boulot, plus la même vision choses, des centaines de jours se sont écoulés, après avoir effectué des centaines de passages sur cette route, en voiture ou par bus, seul ou accompagné, je me suis soudainement rappelé qu’autrefois, cet endroit de la route devant lequel je passais systématiquement la première pour franchir le ralentisseur sans pitié, m’avait vu converser avec un vieux bonhomme plié en deux, fier et tout souriant, qui nous régalait de sa compagnie et du pain de sa bonne femme, soigneusement enveloppé et entassé dans un panier à linge bleu, et jusqu'à tout récemment, je me suis rendu compte qu’il n’y venait plus.
Ethalla firohék… ciao tonton !
C’était un décors typiques des westerns algériens, quelques coqs faisaient vibrer leur gosier, et le bruit lointain de leur chant parvenait de derrière la rangée d’arbres silencieux, plantés là pour délimiter les terres, je regardais l'heure je vis que j’avais pris du retard sur ma pause, le rythme infernal que nous faisait endurer le patron, à l’approche de la foire auto des pins maritimes, m’avait fait perdre toute notion du temps… je rejoignis au bout de quelques lents pas, 3ammi mahdmoud, vendeur ambulant de pain maison, ce qu’il y avait de particulier avec hmimidou, c’était son pain que je pouvais manger sans accompagnement, il était savoureux et frais, croustillant et tendre à la fois, mais surtout, c’était le bout de conversation que j’avais avec lui pendant que j’engloutissais une galette, debout, au bord de la route. Il était capable de sortir des phrases au bout d’un long silence, qui me frappaient par leur simplicité et en même temps, leur sens profond, comme la fois, où répondant à mon habituelle question « comment ca va aujourd’hui ? », et qu’il me répondit « boff.. ca va toujours … on connait plus de morts que de vivants, mais al hamdulillah fiston », où lorsqu’il me dit « tu sais, echa3b haggar ou mahgour ».
Aujourd’hui, plus de dix ans plus tard, alors que j’ai changé du tout au tout, plus le même boulot, plus la même vision choses, des centaines de jours se sont écoulés, après avoir effectué des centaines de passages sur cette route, en voiture ou par bus, seul ou accompagné, je me suis soudainement rappelé qu’autrefois, cet endroit de la route devant lequel je passais systématiquement la première pour franchir le ralentisseur sans pitié, m’avait vu converser avec un vieux bonhomme plié en deux, fier et tout souriant, qui nous régalait de sa compagnie et du pain de sa bonne femme, soigneusement enveloppé et entassé dans un panier à linge bleu, et jusqu'à tout récemment, je me suis rendu compte qu’il n’y venait plus.
Ethalla firohék… ciao tonton !
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