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Le coup de bluff du gouvernement algérien sur la règle 49/51

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  • Le coup de bluff du gouvernement algérien sur la règle 49/51

    Par Hassan Haddouche

    Le 51/49 a fait un retour inattendu dans l’actualité économique à l’occasion de la visite du Medef en Algérie, du 6 au 8 février.
    Alors que les autorités algériennes croyaient sans doute la cause entendue et le principe admis par leurs interlocuteurs, c’est au contraire un des sujets que le patron des patrons français, Pierre Gattaz, a remis sur la table des négociations avec une franchise inhabituelle.
    Après avoir affirmé : « Nous ne sommes pas là pour faire des coups de trois semaines ou de trois mois, notre intention est de bâtir pour les 30 prochaines années », M. Gattaz est entré dans le vif du sujet.
    Pierre Gattaz réclame des « signaux positifs »

    L’entreprise, selon le patron du Medef , a besoin d’un environnement « stable et lisible ». « Il faut des signaux.
    Nous souhaitons tous renforcer notre collaboration. Pour cela, l’économie algérienne doit s’ouvrir davantage ».
    À propos de la règle 49/51, il parle de « verrou » et affirme carrément que « les investisseurs français qui veulent venir en Algérie ont peur de ne pas pouvoir avoir une majorité dans leur entreprise ».

    Pierre Gattaz souligne également que son organisation travaille avec le FCE « pour que ce verrou ne soit pas un problème et que le Medef puisse rentrer en France et expliquer aux PME qu’elles peuvent venir en Algérie parce que les problèmes liés à l’investissement se règlent et que les signaux sont positifs ».

    Yousfi : « Pendant que les Français attendent, d’autres s’installent en Algérie »

    Intervenant lors du forum d’affaires algéro-français, mercredi 7 février à l’Aurassi, le ministre de l’Industrie et des Mines Youcef Yousfi a affirmé : « Pendant que les entreprises françaises attendent des signaux , d’autres investisseurs s’installent en Algérie ».
    Youcef Yousfi est longuement revenu sur certains projets réalisés avec des partenaires étrangers. “Je suis extrêmement optimiste sur le devenir de l’industrie algérienne.
    Je dois relever l’agressivité des groupes industriels qui viennent en dehors de l’Europe, pour ne pas dire de la France. Ils sont patients.
    Ils savent attendre. Ils prennent des risques et ne reculent pas devant les difficultés.”
    Concernant la règle 49/51, M. Yousfi a affirmé qu’« elle n’a pas beaucoup découragé les investisseurs ; ces derniers trouvant des accommodements ».

    Le ministre de l’Industrie reprend donc ainsi la thèse officielle d’un dispositif juridique désormais accepté par les partenaires internationaux de l’Algérie et qui ne serait plus un obstacle à son attractivité en terme d’investissements directs étrangers (IDE).

    Des IDE en forte baisse depuis 2009

    Le constat très optimiste de M. Yousfi à propos des résultats obtenus dans le cadre du 51/49 semble malheureusement contredit par les données officielles elles-mêmes.
    Ce sont, tout d’abord, les derniers rapports de la Banque d’Algérie qui ont annoncé successivement des investissements directs étrangers en baisse régulière au cours des dernières années.
    On est ainsi passé d’un pic de 2, 7 milliards de dollars en 2009 à 2,2 milliards de dollars en 2010, à 1,8 milliards en 2011 et 1,7 milliards en 2012 et 2013. L’année 2014 avait d’abord marqué un plus bas de la courbe avec des entrées d’investissements étrangers évaluées à 1,5 milliards de dollars. Mais l’année 2015 fût exceptionnellement mauvaise en affichant un bilan carrément négatif avec des sorties de capitaux supérieures aux entrées en raison de l’opération de rachat de Djezzy par l’État algérien.

    La dernière année connue est 2016. Elle confirme la stabilisation du bilan des IDE en Algérie à 1,5 milliard de dollars. Un niveau particulièrement faible comparé à celui des pays voisins.
    LIRE AUSSI : Investissements étrangers : le numérique inclus dans les secteurs protégés en France

    L’Algérie en queue du peloton africain et arabe

    En matière de flux d’investissements internationaux, les rapports de la CNUCED onstituent la principale référence. Pour l’organisation onusienne basée à Genève, les flux d’IDE captés par l’Algérie se sont chiffrés à 1,5 milliard de dollars en 2016, contre un solde négatif de -584 millions de dollars en 2015.
    Avec un PIB, qui est le 2e ou le 3e du continent, l’Algérie se classe ainsi seulement en 13e position sur les 54 pays du continent en termes de montant des IDE.
    Notre pays reste très loin des plus grands récipiendaires des investissements étrangers à l’échelle africaine. Les flux à destination de l’Égypte, par exemple, sont en 2016 en hausse de 17% à plus de 8 milliards de dollars. Ils ont surtout été stimulés par la découverte de réserves de gaz par des entreprises étrangères.

    Plus préoccupant encore, toujours suivant les bilans de la CNUCED, sur l’ensemble de la période 2010-2016, soit depuis la mise en œuvre du 51/49 , notre pays a accueilli au total à peine un peu plus de 8 milliards de dollars d’IDE.
    C’est environ moitié moins que le voisin marocain. C’est également une « performance » qui nous place sur cette période à peu près au même niveau que la Tunisie dont le PIB est 3 fois inférieur au nôtre et qui fait face depuis 2011 à une période d’instabilité politique peu favorable à l’attraction des investissements étrangers.
    Des données nationales et internationales qui dessinent clairement le portrait d’un pays qui sous-performe en comparaison de son potentiel économique.
    En marge du Forum algéro-français de mercredi dernier, certains de nos interlocuteurs n’hésitaient pas à évoquer un véritable « gâchis ».

    Des réactions insuffisantes et tardives

    Fort heureusement, les autorités algériennes ne se sont pas contentées au cours des dernières années d’entretenir un discours de dénégation des effets du nouveau cadre juridique imposé à l’investissement étranger.
    Elles ont aussi tenté d’en corriger les conséquences les plus pénalisantes par une série d’initiatives qui apparaissent cependant comme insuffisantes et tardives.
    Très significativement, ce sont quelques unes de ces initiatives qui sont aujourd’hui au cœur de notre actualité économique. Qu’il s’agisse du partenariat public privé, de la révision de la loi sur les hydrocarbures ou des récentes tentatives de renforcer les liens entre le patronat privé algérien et ses homologues étrangers.

    Le PPP au secours des entreprises publiques

    La quasi-totalité des accords de partenariats conclus dans le cadre de la règle du 51/49 et médiatisés au cours des dernières années ont une caractéristique notable.
    Placé sous le signe du partenariat public privé (PPP) , ils associent presque toujours un investisseur étranger à… une entreprise publique algérienne.
    C’était déjà le cas pour les premier accords signés, dès 2010, dans le secteur financier avec les attelages constitués entre AXA et la BEA ou encore celui qui associe la Macif à la SAA.

    Une tendance confirmée et renforcée au cours des dernières années par les associations entre General Electric et Sonelgaz, Sanofi et Saidal, Qatar Steel et Sider, Renault et SNVI ou encore le couple Ferrovial-Alstom.
    La liste n’est pas exhaustive.
    Au sein de ces différents partenariats, les associés algériens sont toujours majoritaires grâce souvent à l’entrée au capital du Fonds public d’investissement(FNI), tandis que le management des nouvelles entités a été systématiquement confié au partenaire étranger.
    La démarche s’apparente quelquefois à une véritable tentative de sauvetage des entreprises publiques.

    Priorité à l’industrie

    La nouvelle donne concrétisée par l’annonce au cours des dernières années de nombreux projets conclus notamment avec des partenaires français mais aussi américains, turcs ou arabes du Golfe est-elle de nature à relancer la dynamique du partenariat et de l’investissement étranger pour la canaliser vers le secteur industriel ?
    Les accords conclus avec General Electric, Massey- Fergusson, Sanofi ou le groupe turc Taypa, peuvent-ils créer une dynamique positive ? C’est en tout cas ce que semble espérer les autorités algériennes qui s’y emploient avec beaucoup de zèle et en ont fait une de leurs priorités.

    Les Emiratis en pôle position

    Après avoir donné lieu à plusieurs annonces spectaculaires, cette démarche a cependant semblé marquer le pas au cours des 3 ou 4 dernières années.
    Un rapport établi par le ministère de l’Industrie et dont TSA a livré les grandes lignes voici quelques jours révèle ainsi que seul une quinzaine de projets de joint-ventures ont pu être concrétisés au cours de la période s’étalant de janvier 2014 à juillet 2017.
    Parmi ces projets, les 2 plus importants sont ceux de Bellara avec Qatar Steel et celui de Oued Tlelat avec Renault.
    Les autres projets, d’une taille beaucoup plus modeste, ont la particularité notable d’associer le plus souvent des partenaires émiratis à des entreprises algériennes .

    Les licences d’importations à la rescousse

    C’est dans le but de relancer un processus de partenariat industriel qui (re)commençait à donner des signes de fatigue que le gouvernement algérien a imposé, à partir de janvier 2017, une obligation d’investir aux constructeurs automobiles titulaires d’une licence d’importation en instaurant ainsi un dispositif contraignant qui conditionne l’accès au marché algérien à l’acte d’investissement.
    Une nouvelle vague d’annonces s’en est ainsi suivie depuis le deuxième semestre 2017 avec les projets TMC (Hyundai) , Sovac Production (Volkswagen) et Peugeot Algérie .
    Début 2018, une nouvelle liste de projets, de moindre importance, ont été « agréés » par le gouvernement. Ils concernent notamment des usines de montage supplémentaires de véhicules de tourisme et de véhicules utilitaires.

    Quelle place pour le secteur privé national ?

    Une démarche qui cherche, en même temps que de relancer le partenariat, à apporter une solution au problème de la création d’une dynamique plus large qui associerait le secteur privé national .
    Quelques accords de partenariat annoncés au cours des dernières années semblaient traduire déjà un début, encore timide, d’évolution dans cette direction.

  • #2
    Non !

    la plupart des investisseurs français veulent continuer à traire la vache à lait, sans rien risquer en retour.
    comme toujours, ces derniers veulent le beurre, l'argent du beurre, et la crémière !

    Non, ca ne marchera plus comme çà. Le bazar chez nous, c'est fini. L'algérie n'a plus d'argent comme avant.

    Beaucoup d'étrangers ont osé franchir le pas en Algérie même avec les contraintes actuelles. Un très gros marché d'afrique que pour rien au monde, ils ne veulent rater.

    Et comme toujours, les absents ont et auront toujours torts.
    Dernière modification par Pomaria, 11 février 2018, 13h39.
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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    • #3
      L’entreprise, selon le patron du Medef , a besoin d’un environnement « stable et lisible ».
      et le medef a bien raison. L'Algérie édicte des règles quasiment à tous les jours.


      À propos de la règle 49/51, il parle de « verrou » et affirme carrément que « les investisseurs français qui veulent venir en Algérie ont peur de ne pas pouvoir avoir une majorité dans leur entreprise
      ils ont raison là aussi. Leur imposer un associé majoritaire c'est une vraie connerie quand on parle d'entreprises non stratégiques.

      Yousfi : « Pendant que les Français attendent, d’autres s’installent en Algérie »

      Awwedi rah bayen. Tout le monde sait combien l'Algérie est industrialisée...

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      • #4
        les algériens veulent le beurre et l argent du beurre tant que l état régie l économie aucune grosse entreprise n investira en algerie

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        • #5
          Pomaria
          Ta vache à lait les seuls qui continuent a la traire c'est les algériens et personne d'autre.

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          • #6
            un patron "normal" ne perd normalement pas son temps a aller expliquer aux dirigeants etrangers comment gouverner leurs pays
            il regarde l'atlas du monde et tri les pays en fonction de la facilité de l'investissement et de sa rentabilité ...point
            là vu les amabilités echangées et le ton de la rencontre , on dirait que gettaz est venu sur ordre de macron "dire" les attentes de paris en matiere economique

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            • #7

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              • #8
                a un moment donné , rebrab etait candidat a la presidence du fce
                ça aurait été tout de meme plus présentable que ce clown qui n'est meme pas au courant qu'il fait rire tous le monde
                moi je suis patron et je suis accueilli dans un pays étranger par un bonhomme de ce genre ...le niveau de crédibilité de ce pays tombe automatiquement vers 0
                ca ne gène ni said bouteflika ,ni gaid salah , ni ouyahia , ni aucun responsable ....d'afficher un tel spectacle devant des délégations étrangères , en plus içi les ex colons ........ils sont fous

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                • #9
                  Vive le medef c'est la CGT et Sud qui vont être contant.

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                  • #10
                    A titre personnel, je critique la règle du 49/51 car il devait s'agir de 33/51. En cela, l'institution du 33/51 aurait mieux prévalu à la législation puisque celle-ci impose des impôts indirectes lorsqu'une firme étrangère réalise des bénéfices au-dessus des 33% de la rentabilités de par ses investissements.

                    Certes que dans l'idéal, il serait judicieux que l'Algérie interdise toute propriété économique privée.

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                    • #11
                      Leur imposer un associé majoritaire c'est une vraie connerie
                      Dans la quasi-majorité des cas, c'est le partenaire étranger qui est l'actionnaire majoritaire et a qui échoit le managment de la joint-venture.

                      Pour la stabilité des lois, je partage ton avis.

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                      • #12
                        @Bachi: " ils ont raison là aussi. Leur imposer un associé majoritaire c'est une vraie connerie quand on parle d'entreprises non stratégiques."

                        Et pourtant, c'est une bonne mesure et que tout pays capitalisme impose lorsque d'une Société anonyme étrangère (S.A) veut s'établir en terre étrangère. Il s'avère qu'en l'espèce, le Conseil d'administration de la Société anonyme (SA) désireuse de s'implanter en terre étrangère se voit contraint de nommer un "indigène" au sein de son directoire.

                        Ceci pour cause qu'en cas de faillite douteuse de la S.A., le pays où elle est fut installée puisse poursuivre ses dirigeants. Or, si ceux-ci sont que des étrangers, leurs pays d'origines ne sont pas habilités à les extrader afin de rendre des comptes à la justice du pays où la Société anonyme a fait faillite.

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                        • #13
                          Pour l’organisation onusienne basée à Genève, les flux d’IDE captés par l’Algérie se sont chiffrés à 1,5 milliard de dollars en 2016, contre un solde négatif de -584 millions de dollars en 2015.
                          Pourtant l'Iran qui est encore officieusement sous embargo bancaire a attiré 3.372 milliards de dollars en 2016, deux fois plus que l'Algérie, comment font-ils ?
                          Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

                          Commentaire


                          • #14
                            @zek: " Pourtant l'Iran qui est encore officieusement sous embargo bancaire a attiré 3.372 milliards de dollars en 2016, deux fois plus que l'Algérie, comment font-ils ? "

                            L'Algérie est riche et n'a nullement besoin d'investissements de l'IDE. Au contraire, l'Algérie- avec son matelas de 97 milliards de dollars-doit acheter et non vendre son âme au capitalisme.

                            Commentaire


                            • #15
                              Le problème n'est pas de vendre son âme,mais tout simplement de coherence économique.
                              Quand on fait venir un fabricant auto de renommée mondiale et qu'on lui impose d’être majoritaire dans une usine,le minimum est que l’Algérie doit honorer le 51%.
                              Or on a vu le résultat,et pire encore entendre des responsable algériens parler de souveraineté alors que la voiture n'a rien d’Algérien puisque le logo est de marque étrangère(Renault,VW,Peugeot etc...),comment ces ministres osent parler de souveraineté dans ce cas.
                              Que le Ministre de la defense le met en avant je comprend,que Sonatrach,sonelgaz etc.. le fasse aussi c'et comprehensible,mais on Algérie tout doit être détenu a 51% par un algerien sans qu'il soit en mesure d'assumer ce taux.
                              Concernant Gattaz il reconnait que le 51/49 n'est pas un obstacle puisque les entreprises arrivent a le contourner c'est dans El Watan d'hier je crois.

                              La phrase exact:
                              Toutefois, le président du Medef a soutenu qu'il a été rassuré sur la règle 51-49 %, qui, selon lui, «ne doit pas être un handicap fondamental pour venir s'installer en Algérie». En plus, a-t-il reconnu à ce propos, il y a des entreprises françaises qui ont investi en Algérie et qui arrivent à contourner cette règle.
                              http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=416775
                              Dernière modification par annabideparis, 11 février 2018, 17h30.

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