Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Carburants : Vers la fin des subventions dès 2019

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Carburants : Vers la fin des subventions dès 2019

    Écrit par Hakim Ould Mohamed

    Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, qui prenait part hier au 3e Arab Fiscal Forum, qui se tient à Dubaï (Emirats arabes unis) sous l’égide du Forum monétaire international (FMI), a une nouvelle fois rappelé les objectifs budgétaires de l’Algérie qu’elle entend atteindre à travers une réforme de son système de subventions.

    Il s’agit d’éliminer le déficit budgétaire d’ici trois ou quatre ans, a déclaré, cité par Reuters, le ministre des Finances à l’issue des travaux qui ont réuni les ministres des Finances des pays arabes et le FMI. Si le ciblage des subventions reste un chantier phare pour le gouvernement, ce dernier pourrait commencer par mettre fin aux subventions injectées dans les carburants dès 2019 et d’autres produits concernés dès 2020, sans préciser lesquels. M. Raouya a souligné que les réductions de subventions se feront dans le cadre de réformes plus larges visant à rendre le système des subventions plus efficace et plus juste aux Algériens à faible revenu.
    Or, le soutien des prix des carburants, au-delà, de l’électricité et du gaz, coûte à l’Etat annuellement environ 15 milliards de dollars, soit environ 9% du PIB. Une réforme de cette politique des subventions a été entamée en 2016. Des mesures ont été prises depuis 2016, allant dans le sens d’une hausse graduelle des prix des carburants, du gaz naturel et de l’électricité. Les prix des carburants ont été révisés durant trois exercices consécutifs (2016-2017-2018), alors que les prix d’accès à l’électricité et au gaz ont été revus durant les deux exercices 2016-2017. Sur le plan financier, le ministre des Finances a estimé que l’Algérie « ne s’attendait pas à avoir besoin d’emprunter de l’argent cette année, bien que l’emprunt puisse ne pas être exclu l’année prochaine », sans préciser, là aussi, s’il s’agit d’emprunt intérieur, en levant des fonds sur le marché interne, ou externe, en empruntant auprès du FMI.


    Deux foyers d’anxiété
    Quoi qu’il en soit, lors de cette rencontre, le Fonds a appelé les pays arabes à redoubler d’efforts en matière de réduction des dépenses et de lutte contre le chômage des jeunes. Ce n’est point un appel du pied, mais une énième recommandation, voire un cri d’alarme, à un moment où la quasi-totalité des 21 pays arabes affichent un déficit budgétaire et où leurs économies n’ont connu que 1,9% de croissance en 2017, soit la moitié du taux moyen mondial. Présente à Dubaï, la patronne du FMI, Christine Lagarde, a estimé que beaucoup reste à faire dans les pays arabes, en dépit des réformes adoptées par certains de ces Etats en réponse à la crise née de la dégringolade des cours pétroliers sur le marché mondial, l’Algérie en tête. La directrice du FMI espère voir les pays arabes redoubler d’efforts sur deux éléments essentiellement : la réduction des dépenses injectées, surtout dans l’énergie et les salaires, et la lutte contre le chômage des jeunes, dont les taux dans la région sont les plus élevés au monde.
    Deux bombes à retardement auxquelles font face les régimes arabes. Les dépenses publiques restent élevées, notamment chez les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) où elles dépassent 55% du produit intérieur brut (PIB), a fait remarquer Christine Lagarde.
    La réforme devrait se concentrer sur la réduction des dépenses -très élevées- liées aux subventions et aux salaires, et renforcer l’efficacité dans des domaines tels que la santé, l’éducation et les investissements publics, a affirmé la directrice du FMI.
    «Les subventions à l’énergie sont extrêmement coûteuses -en moyenne 4,5% du PIB chez les exportateurs de pétrole et 3% du PIB chez les importateurs», a-t-elle estimé, bien que les six membres du CCG et d’autres pays arabes aient réduit leurs subventions à l’énergie ces dernières années. Selon une étude du Fonds monétaire arabe (FMA), les subventions à l’énergie des pays arabes sont passées de 117 milliards de dollars en 2015 à 98 milliards USD l’an dernier, a relevé le directeur de l’organisation, Abdel Rahmane al-Hamidy.
    Au-delà de son constat sur l’évolution des ajustements budgétaires, la patronne du FMI a pointé, par ailleurs, une autre menace qui pèse sur la stabilité dans nombre de pays arabes. «Le taux de chômage des jeunes est le plus important au monde, en moyenne 25%, et plus de 30% dans neuf pays», a souligné Christine Lagarde, alors que «plus de 27 millions de jeunes arriveront sur le marché de l’emploi dans les cinq prochaines années». Une vraie bombe à retardement. La directrice du FMI a appelé de tous ses vœux à une prise en charge sérieuse et sans délai de ce phénomène. Elle a assuré qu’une plus forte croissance et des réformes audacieuses étaient nécessaires pour créer des emplois chez les jeunes. Le directeur du FMA a, pour sa part, indiqué que les économies arabes doivent connaître une croissance annuelle de 5 à 6% pour créer les emplois nécessaires et ce, alors que la moitié de la population arabe a moins de 25 ans. Là aussi, en Algérie, le chômage des jeunes flirte avec le seuil dangereux des 29%. « Le chômage a augmenté et reste particulièrement élevé chez les jeunes et les femmes», écrivait le FMI dans son dernier rapport sur l’Algérie. C’est dire toute l’urgence de prendre des mesures de lutte contre un chômage des jeunes qui reste à des niveaux pour le moins problématiques.
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X