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Les visées turques sur les musulmans en France

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  • Les visées turques sur les musulmans en France

    Recep Tayyip Erdogan suit de près l'évolution de l'islam en France. Et s'emploie discrètement mais efficacement à jouer un rôle dans la communauté musulmane

    L'événement n'a échappé à personne. Le 5 janvier dernier, Emmanuel Macron reçoit à l'Elysée le président turc Recep Tayyip Erdogan. Une rencontre à marquer d'une pierre blanche car elle est l'occasion d'un grand tournant diplomatique : le chef de l'Etat français profite de ce tête à tête pour mettre un terme à " l'hypocrisie " sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, processus sans cesse différé depuis 54 ans. Le président propose, comme seule alternative, d'imaginer une coopération ou un partenariat entre Ankara et l'Europe. Au passage, sans prendre de gants, il souligne à juste titre que " les évolutions récentes " en Turquie dans le domaine des Droits de l'Homme excluent toute perspective d'adhésion. Fin de partie, donc, et les points mis sur les " i " face à un homme, hanté par l'idée du califat ottoman, qui piétine la liberté de la presse, les droits de l'homme et la démocratie dans son pays pour y installer un régime soumis aux règles de l'islam.

    Même s'il a dissimulé sa réaction, Recep Tayyip Erdogan n'a sans doute guère apprécié cet épisode. Mais il n'est pas du genre à baisser les bras. La suite de ses rendez-vous parisiens, beaucoup plus discrète, en dit d'ailleurs long sur ses intentions. Après son déjeuner élyséen, l'autocrate d'Ankara reçoit, en effet, en audience privé, le bureau du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) pour, officiellement, évoquer des " questions internationales " et " notamment la situation des musulmans dans le monde ". " Une marque de respect pour les musulmans de France ", écrit aussitôt sur Twitter Anouar Kbibech, l'ancien président du CFCM. La rencontre n'est pas faite au demeurant pour être mise en scène. Elle est à peine évoquée dans les médias. Elle révèle pourtant une véritable stratégie. Erdogan entend élargir l'influence turque dans la communauté des musulmans en France et resserrer ses rangs autour de lui. Déjà, en 2010, il avait lancé dans un meeting tenu à Paris devant 6.000 turcs : " L'assimilation est un crime contre l'humanité ". Son mot d'ordre : profitez de l'accueil qui vous est réservé dans ce pays pour vous intégrer, soyez les diplomates de la Turquie et défendez vos valeurs, c'est-à-dire celles de l'islam. Son ambition est claire, réduire l'influence des pays arabes, notamment de l'Arabie saoudite, dans les mosquées et s'insinuer dans la vie publique française comme il le fait dans d'autres pays européens, en particulier en Allemagne. Ne s'est-il pas, à l'automne dernier, immiscé dans les élections législatives allemandes, allant jusqu'à renvoyer ouvertement les responsables politiques allemands au " nazisme ". Bref, une véritable opération de géopolitique dont nul ne semble prendre la mesure. Ainsi, pas une voix ne s'est élevée au mois de septembre 2017 en Europe pour dénoncer ses scandaleux propos contre Angela Merkel. Personne, aujourd'hui, ne semble s'inquiéter de ses visées sur la France.

    Une prise de contrôle de toute la communauté musulmane vivant en France
    Pourquoi, dans ces conditions, se priverait-il de pousser ses pions ? Le terrain hexagonal est favorable au président turc. Nul ne le dit mais il y dispose d'un public important : près d'un million de Turcs vivent aujourd'hui en France dont, sans doute, 400.000 dans la seule région parisienne. Cette immigration est récente et, surtout, elle est très différente de celle venue du Maghreb ou d'Afrique. L'histoire coloniale ne pèse pas sur elle. Les Turcs résidant en France ne lui sont pas liés par le passé. Ils n'en ont subi aucune influence. Du coup, religieux, pratiquants et très sensibles aux discours d'Erdogan, ils sont hostiles à toute assimilation culturelle. Le tissu de cet islam turc s'est développé discrètement mais l'écheveau est désormais important : 250 mosquées, sur les 2.500 recensées dans le pays. Surtout, elles sont toutes rattachées à l'Union turco-islamique (le Ditib) dépendant directement du pouvoir d'Erdogan. Et ce n'est pas tout : sans doute existe-t-il 150 à 200 autres salles de prières ou mosquées turques sans lien direct avec Ankara. Enfin, 150 imams venus de Turquie prêchent à présent dans l'Hexagone.

    En fait, c'est une véritable opération de prise de contrôle de toute la communauté musulmane vivant en France que conduit Erdogan. Depuis le 1er juillet 2017, il dispose d'ailleurs d'un bras armé pour mener à bien ses projets. Dans une élection à main levée, le CFCM s'est donné pour deux ans un président franco-turc de 46 ans, proche de l'AKP, le parti du président turc, et du pouvoir à Ankara : Ahmet Ogras. Cet ingénieur, dont le père fut président de la mosquée de Vendôme dans le Loir-et-Cher, a travaillé chez Veolia et présidé le Comité de coordination des musulmans turcs de France avant d'arriver à la tête du CFCM. Il gère à présent " Ditib voyages " qui organise des pèlerinages à la Mecque pour les franco-turcs ainsi que le rapatriement des défunts trucs vers leur terre natale. Pour Erdogan, c'est une pièce majeure sur l'échiquier des musulmans français. Ahmet Ogras fut, d'ailleurs, l'un des responsables de la grande manifestation à Paris en janvier 2012 des européens d'origine turque contre l'adoption de la loi française sanctionnant le négationnisme du génocide arménien.

    « Si réforme il faut mener, c’est celle de l’islam et non de la laïcité »
    Même si elle a été discrète, la rencontre du 5 janvier entre Erdogan et le bureau du CFCM, conduit par Ahmet Ogras, signe leur proximité et la volonté du président truc de peser sur le million de Turcs vivant en France et plus largement sur les 5 ou 6 millions de musulmans qui y habitent. Chassé par la porte de l'intégration dans l'Union européenne, Erdogan y revient donc par la fenêtre de la religion. Il le fait avec d'autant plus de détermination qu'il est un ennemi de la laïcité, qu'il a détruite dans son pays, et mélange religion et politique dans un régime de plus en plus islamiste. Il sait que la France est confrontée à la question de l'islam et connaît l'attrait du fondamentalisme chez les jeunes musulmans. Il n'a pas besoin d'avoir lu Quatre-vingt-treize de Gilles Kepel pour savoir que " l'explosion du halal est l'un des phénomènes les plus significatifs des transformations et de l'affirmation identitaire de l'islam de France depuis la première décennie du XXIe siècle ".

    Il a compris qu'un débat est ouvert sur la laïcité et qu'une brèche peut y être ouverte dans les prochains mois si la loi de 1905 est réformée comme certains le demandent et d'autres le laissent entendre dans l'entourage du chef de l'Etat. Recept Tayyip Erdogan n'est pas le seul dirigeant musulman, bien sûr, à suivre de près la situation des musulmans en France mais il y est la force montante pour que notre modèle républicain se fissure. Y parviendra-t-il ? Sans doute serait-il temps de poser enfin le problème comme le demande Mohamed Louizi, un intellectuel franco-marocain, ancien membre des Frères musulmans, dans une note que vient de publier la Fondation pour l'innovation politique : « Si réforme il faut mener, c’est celle de l’islam et non de la laïcité ».

    challenges

  • #2
    Il a compris qu'un débat est ouvert sur la laïcité et qu'une brèche peut y être ouverte dans les prochains mois si la loi de 1905 est réformée
    bien au contraire , l'avenir c'est que tous les mosquées seront à la solde d'une institution quiprete allegence (indirectement ) au pouvoir français ,comme les institutions dans les pays arabes , les imamseront nommés et destitué par cette institution, la khotba arrivent ecrite
    et pour les mosquées une grande mosquée pour une ville , qu'elle soit lointaine ou pas ce n'est pas son prbleme , pour le pouvoir français c'stqu'il une mosquée qu'il controle .
    Actuellement l'islam de France est sous la tutelle du Maroc Algerie Turquie , et quelque Associations dite de France.
    L'objectif du pouvoir français est de mettre toute les mosquée sous sa coupole comme dans les pays arabe mais evidemment en France çasera de de maniere indirecte

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    • #3
      devinez avec quelle nation la France a eu la plus longue alliance de son histoire.



      un indice : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_franco-ottomane

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