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"Le bon usage des écrans" : une campagne d'info contre les usages trop intensifs

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  • "Le bon usage des écrans" : une campagne d'info contre les usages trop intensifs

    Une campagne d'informations sur le bon usage des écrans est lancée alors que l'OMS s'apprête à intégrer "le trouble de jeu vidéo" comme nouvelle maladie

    Votre ado ne décroche pas des réseaux sociaux, votre bébé est fasciné par les comptines sur la tablette numérique ou vous consultez plus d'une centaine de fois par jour votre smartphone ? Peut-être vous considérez-vous alors, comme 59% des Français* dépendants des écrans. Ou bien, comme 69% d'entre eux, vous êtes inquiets de la place croissante qu'ils prennent dans le quotidien de vos enfants.

    Pour aider à faire le point, un nouveau site d'informations s'est ouvert au public : Le bon usage des écrans. Initiative privée, lancée par l'Institut d'éducation médicale et de prévention (IEMP) éditeur de guides sur la santé et promoteurs de campagnes d'informations. Le site pose d'emblée la question sur sa page d'accueil : "Ecrans et vous, où en êtes-vous ?" avec des critères clairs pour faire son autoévaluation. Sont également rappelées les conséquences sociales et psychologiques (repli sur soi, rupture des liens affectifs, troubles de l'humeur, hyperactivité) mais aussi sur la santé (mauvaises postures, troubles du sommeil, oculaires, sédentarité, surpoids, risque cardiovasculaire…) d'un usage trop intensif des "écrans".

    Pierre-Marie Lledo : "Pour tous les psychiatres et neuroscientifiques, l'usage des écrans ne saurait être considéré comme un comportement addictif"
    Une mise en garde salutaire alors qu'au même moment l'Organisation Mondiale de la santé annonce qu'elle intégrerait une nouvelle maladie à la onzième liste de la classification internationale des maladies (CIM) en mai 2018 : le " trouble du jeu vidéo " ! " Pour que ce trouble soit diagnostiqué en tant que tel, le comportement doit être d'une sévérité suffisante pour entraîner une altération non négligeable des activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles ou d'autres domaines importants du fonctionnement, et en principe, se manifester clairement sur une période d'au moins 12 mois. " précise l'OMS dans un communiqué.

    Doit-on pour autant parler d'une "addiction" aux écrans? Non! "Pour tous les psychiatres et neuroscientifiques, l'usage des écrans ne saurait être considéré comme un comportement addictif, juge Pierre-Marie Lledo, directeur du département des neurosciences à l'Institut Pasteur, membre de l'Observatoire du bon usage des écrans de l'IEMP. Et ce car l'abstinence n'entraîne pas de symptômes de sevrage et de souffrance (comme c'est le cas pour la toxicomanie) et il n'existe pas de risque de rechute."

    Pour promouvoir un usage "raisonné et raisonnable" des écrans, le nouveau site de l'IEMP donne des conseils pratiques. En s'appuyant entre autres sur le travail du psychiatre Serge Tisseron fondateur des "balises 3-6-9-12 pour apprivoiser les écrans", "également membre de l'Observatoire. L'idée de toute cette réflexion collective n'étant pas d'interdire les écrans mais d'apprendre à vivre (bien) avec!

    " C'est un excellente initiative, commente la chercheuse Daphné Bavelier, professeur à l'Université de Genève, spécialiste en neurosciences cognitives, notamment dans les jeux vidéo d'action. Le point crucial est de faire comprendre qu'il faut parler des usages des écrans et non des écrans eux-mêmes. Différents usages impliquent différents impacts. Les réseaux sociaux ont un impact autre que la recherche sur internet ou encore les jeux vidéo. Il faut apprendre à "consommer des écrans" intelligemment comme on apprend à manger équilibré."

    Lors du premier colloque du conseil Scientifique de l'éducation Nationale, Stanislas Dehaene, professeur au collège de France, était sur la même longueur d’onde : « Parler du numérique ou des écrans dans l’éducation n’est pas pertinent, a-t-il déclaré, ils n’ont pas des effets généraux, ils peuvent être positifs ou négatifs selon les contenus »

    * Sondage IFOP 2012

    Sciences et avenir
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