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L'interminable fiasco du nouvel aéroport de Berlin

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    L'interminable fiasco du nouvel aéroport de BerlinHouede Pauline*| 06/06 | 00:00¤ Le nouvel aéroport de la capitale allemande aurait dû ouvrir il y a cinq ans. ¤ Aucune nouvelle date n'est fixée.

    Sur la photo, six hommes en costumes sombres jettent avec un plaisir non dissimulé une pelletée de terre devant l'objectif. Nous sommes en septembre 2006, et ces responsables inaugurent le chantier du futur aéroport Willy-Brandt, un ouvrage ultra moderne qui dotera enfin Berlin d'un aéroport digne d'une capitale européenne. Il remplacera Tegel et Schönefeld, ses deux petits aéroports qui datent de la guerre froide. Tandis que Tempelhof, troisième tarmac berlinois ouvert en 1923, s'apprête à fermer ses portes.

    Mais, plus de dix ans plus tard, l'aéroport, dont l'inauguration en grande pompe était prévue en 2012, n'accueille toujours aucun passager. Un retard de 1.830 jours, selon l'implacable décompte en ligne du journal local « Berliner Morgenpost ». Après de multiples reports de la date officielle d'ouverture, les responsables ont même fini par renoncer à fixer un nouveau calendrier. Le site est devenu l'objet de plaisanteries fréquentes, associé à d'autres grands chantiers désastreux allemands des dernières années, comme celui de la Philharmonie d'Hambourg ou celui de la gare de Stuttgart. Derrière ce cauchemar, une série de bévues et de mésaventures : de graves dysfonctionnements en matière de protection incendie, un toit qui menace de s'effondrer, auxquels s'ajoutent les faillites de l'entreprise chargée de la planification et d'une société en charge des travaux d'électricité, ou encore un scandale de corruption. Lütke Daldrup, nommé en mars à la tête de l'aéroport, est le quatrième dirigeant depuis 2006 à s'atteler à la lourde tâche de sauver le chantier en perdition.

    Rebondissements

    Ce feuilleton à rebondissements a été amplement suivi et commenté par la presse allemande. La facture, elle, s'est envolée. Estimée initialement 1,7 milliard d'euros, elle pourrait dépasser les 6 milliards. Un fardeau partagé entre les trois actionnaires du projet : la ville-Land de Berlin, qui croule déjà sous sa dette de près de 60 milliards d'euros, le Land rural voisin du Brandebourg, et l'Etat fédéral. L'aéroport maudit a coûté jusqu'ici 403 euros à chaque Berlinois, selon le « Berliner Morgenpost ». Il a également en partie coûté sa place à l'ancien maire social-démocrate de Berlin, Klaus Wowereit, qui a démissionné en 2014 après treize années passées aux commandes de la capitale.

    Aujourd'hui, les pistes flambant neuves du nouvel aéroport sont certes utilisées par les avions qui atterrissent à l'aéroport voisin de Schönefeld. Mais le nouveau terminal, comme la gare qui le dessert, restent déserts. Un train fait régulièrement la navette à vide, pour maintenir les infrastructures en état de fonctionnement. Les compagnies aériennes sont quant à elles bien à l'étroit dans les deux autres aéroports vétustes de la capitale, qui doivent répondre à l'explosion du trafic aérien dans cette ville redécouverte par les touristes. Berlin a accueilli près de 33 millions de passagers en 2016, en hausse de 11,4 % sur un an. Contre 8 millions en 1991, deux ans après la chute du Mur.

    LesEchos.fr

    Houede Pauline
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT
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