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Les jeunes en Algérie: main d'oeuvre bon marché

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  • Les jeunes en Algérie: main d'oeuvre bon marché

    Les apprentis des centres de formation professionnelle constituent un véritable réservoir de main-d’œuvre bon marché. La plupart des restaurateurs et autres prestataires de services (boulangeries, supérettes… ) optent pour les apprentis des centres de formation professionnelle pour renforcer leur personnel. Et pour cause, ils veulent ainsi éviter de payer les charges sociales et fiscales. Ils préfèrent ainsi recourir à cette main-d’œuvre à bas coût. Les apprentis des centres de formation professionnelle se laissent «exploiter» par l’employeur et acceptent un salaire réduit, ou plutôt «un argent de poche», affirme un jeune employé dans un pressing à Sidi Yahia.

    «J’ai travaillé pendant une année dans une boulangerie et je vous assure que ce n’était pas une sinécure. J’ai dû quitter ce boulot car l’employeur en demandait un peu trop. Je trimais de 23 heures jusqu’à 3 heures du matin. Nous étions non seulement surexploités, avec un salaire minable, mais en plus de tout cela nous n’étions même pas assurés. Mais la goutte qui a fait déborder le vase, ce sont les apprentis qui nous faisaient en quelque sorte de l’ombre. Ils acceptaient tout et ne réclamaient jamais rien pour 700 DA par semaine, car ils avaient bénéficié déjà d’un pré-salaire», explique notre interlocuteur, avant d’ajouter que «l’employeur a fini par puiser dans cette main-d’œuvre car il y trouvait son compte. Quant à moi, j’ai préféré changer de lieu de travail et je dois dire que, actuellement, travailler dans ce pressing me convient parfaitement. Je termine mon boulot à 19 heures. En plus de l’assurance, le salaire est assez intéressant pour quelqu’un qui, comme moi, n’a pas de diplôme.»

    A Sidi Yahia, un des quartiers commerciaux chics d’Alger, qui a vu pousser ces derniers temps les boutiques de marque comme des champignons, la concurrence est rude. A vingt ans, une jeune serveuse dans un restaurant à Sidi Yahia semble à peine côtoyer le monde du travail. «Je n’ai pas fait d’études et ce travail s’est présenté à moi comme un don du ciel», dit-elle. «J’ai commencé il y a trois mois. Je travaille de 8 à 17 heures pour 12 000 DA. L’employeur nous a informés que nous serions assurés après sept mois d’exercice», ajoute-t-elle. Elle avoue qu’elle se doit d’être toujours accueillante, souriante et sympathique avec les clients au risque de perdre son boulot.

    «Le patron est clair, si l’un de nous fait la moindre gaffe, il est renvoyé illico presto et aussitôt remplacé.» En tout, dit-elle, «il y a dix serveurs au restaurant». S’agissant des conditions de travail, elle estime qu’elles sont assez dures mais qu’elle n’a pas le choix. «Il arrive souvent que les pourboires laissés par un client à une serveuse aillent dans les caisses du patron», regrette cette jeune serveuse, avant de confesser : «Je pense à reprendre mes études. Je veux vraiment que d’sutres opportunités s’offrent à moi.»

    Autre cas : cette fois-ci, un jeune vendeur dans une supérette. La vingtaine entamée, il indique qu’il travaille de 8 à 17 heures 30 mn pour 14 000 dinars. Ce travail semble le satisfaire car, dit-il, il présente certains avantages.«Je travaille dans un cadre plutôt agréable, avec des personnes sympathiques. J’aime bien aussi être toujours en contact direct avec les clients», atteste-t-il. Technicien supérieur en informatique, il dit avoir préféré travailler comme vendeur dans cette supérette plutôt que dans une entreprise publique. «On m’a proposé de travailler dans une société étatique pour 1 000 DA de plus, mais j’ai refusé.» Le fait de ne pas être assuré me convient, car l’employeur rajoute directement les cotisations qu’il, doit verser à la Caisse de la sécurité sociale à mon salaire. Dans une boutique de prêt-à-porter, un jeune vendeur ne semble pas s’inquiéter, lui non plus, outre mesure, de ne pas être assuré auprès de la CASNOS. «Là aussi, l’employeur s’arrange avec les employés pour leur verser les cotisations directement avec leurs salaires», dit-on.

    Il faut savoir, enfin, que, selon les dernières statistiques, 78,1% des employés exerçant dans le privé ne sont pas déclarés.

    Par La Tribune

  • #2
    C'est malheureux à dire mais les exploités deviennent les exploiteurs, c'est comme en France, il y a des stagiaires à vie, faut réglementer tout ça.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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