On commençait à nous culpabiliser pour le fait d’avoir pu croire qu’il y eût une affaire Sonatrach-Saipem. Avant que son empressement ne lui soit retourné sous forme de dénigrement par Chakib Khelil, Ouyahia a même parlé d’une injustice dont l’ancien ministre de l’Énergie aurait été victime.
Mais, voilà, la justice italienne, visiblement plus persévérante ou plus… indépendante que la nôtre, a repris le dossier avec, selon le procureur de Milan, des “preuves”. Et Chakib Khelil y est cité comme présumé “bénéficiaire, directement ou par l’intermédiaire de sujets proches, de considérables sommes d’argent résultant de paiements corruptifs”.
Le procès Sonatrach 2 aura donc bien lieu. Mais par procuration. Il s’appellera procès Saipem. Et il sera aussi le procès indirect du système concussionnaire algérien.
Ici, ses prévaricateurs attitrés bénéficient d’un parapluie d’impunité qui les protège contre la dénonciation et contre la rigueur de la loi.
Après s’être longuement mis au vert, en attendant que l’atmosphère nationale lui soit “assainie”, Chakib Khelil n’a pas hésité, dès son retour, à prendre des postures d’autorité morale jouant à l’apôtre de la bonne voie de développement. Sans même que personne ne demande pourquoi et à quelle étape de la procédure une affaire d’une telle gravité a pu s’évaporer, ni pourquoi il a fallu éloigner les magistrats concernés ? Par une coïncidence, qu’on doit au rôle du tribunal de Milan, les actuels P-DG de Sonatrach et de Saipem, croyant l’affaire définitivement classée, se sont rencontrés, il y a une semaine, pour signer un accord qui gomme tous les litiges qui affectent les relations entre les deux entreprises. Étrangement, le montant des réparations dû par les Italiens à la partie algérienne se situe entre cent cinquante et deux cents millions de dollars. Pas loin de cent-quatre-vingt-dix-huit millions…
Cette somme devait permettre, selon Ould Kaddour, “d’enterrer une vieille histoire qui traîne et qui nous a empoisonné la vie…”. Pour lui, “c’est une pierre tombale qu’on va mettre sur ce passé, car on veut regarder vers le futur et voir ce qu’on va faire ensemble”. Mais le parquet de Milan n’a pas mis plus d’une semaine à soulever la pierre du silence.
C’est déjà un désaveu à l’interruption de procédure qui a stoppé le processus judiciaire dans cette affaire. Et dans les semaines à venir, le procès traitant de faits présumés de corruption impliquant des responsables de Saipem-Eni et des dirigeants algériens et nigérians ne manquera pas de retenir l’attention de l’opinion publique nationale. Qu’importe si, officiellement, on continue à regarder ailleurs… que vers Milan. De toute manière, les scandales ne scandalisent plus : les délits courants de surfacturation et de transferts illicites arrachent des cris d’orfraie au ministre du Commerce et restent sans conséquence pour leurs auteurs ; le nombre de forfaits connus laisse à penser que que des ports comme Annaba sont devenus des passoires pour fausses déclarations…
Les magistrats italiens viennent encore de nous le rappeler : nous avons fini par nous accommoder de la banalisation des forfaitures impunies.
M. H.
Mais, voilà, la justice italienne, visiblement plus persévérante ou plus… indépendante que la nôtre, a repris le dossier avec, selon le procureur de Milan, des “preuves”. Et Chakib Khelil y est cité comme présumé “bénéficiaire, directement ou par l’intermédiaire de sujets proches, de considérables sommes d’argent résultant de paiements corruptifs”.
Le procès Sonatrach 2 aura donc bien lieu. Mais par procuration. Il s’appellera procès Saipem. Et il sera aussi le procès indirect du système concussionnaire algérien.
Ici, ses prévaricateurs attitrés bénéficient d’un parapluie d’impunité qui les protège contre la dénonciation et contre la rigueur de la loi.
Après s’être longuement mis au vert, en attendant que l’atmosphère nationale lui soit “assainie”, Chakib Khelil n’a pas hésité, dès son retour, à prendre des postures d’autorité morale jouant à l’apôtre de la bonne voie de développement. Sans même que personne ne demande pourquoi et à quelle étape de la procédure une affaire d’une telle gravité a pu s’évaporer, ni pourquoi il a fallu éloigner les magistrats concernés ? Par une coïncidence, qu’on doit au rôle du tribunal de Milan, les actuels P-DG de Sonatrach et de Saipem, croyant l’affaire définitivement classée, se sont rencontrés, il y a une semaine, pour signer un accord qui gomme tous les litiges qui affectent les relations entre les deux entreprises. Étrangement, le montant des réparations dû par les Italiens à la partie algérienne se situe entre cent cinquante et deux cents millions de dollars. Pas loin de cent-quatre-vingt-dix-huit millions…
Cette somme devait permettre, selon Ould Kaddour, “d’enterrer une vieille histoire qui traîne et qui nous a empoisonné la vie…”. Pour lui, “c’est une pierre tombale qu’on va mettre sur ce passé, car on veut regarder vers le futur et voir ce qu’on va faire ensemble”. Mais le parquet de Milan n’a pas mis plus d’une semaine à soulever la pierre du silence.
C’est déjà un désaveu à l’interruption de procédure qui a stoppé le processus judiciaire dans cette affaire. Et dans les semaines à venir, le procès traitant de faits présumés de corruption impliquant des responsables de Saipem-Eni et des dirigeants algériens et nigérians ne manquera pas de retenir l’attention de l’opinion publique nationale. Qu’importe si, officiellement, on continue à regarder ailleurs… que vers Milan. De toute manière, les scandales ne scandalisent plus : les délits courants de surfacturation et de transferts illicites arrachent des cris d’orfraie au ministre du Commerce et restent sans conséquence pour leurs auteurs ; le nombre de forfaits connus laisse à penser que que des ports comme Annaba sont devenus des passoires pour fausses déclarations…
Les magistrats italiens viennent encore de nous le rappeler : nous avons fini par nous accommoder de la banalisation des forfaitures impunies.
M. H.
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