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Apulée, romancier amazigh

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  • Apulée, romancier amazigh

    Philosophe et poète d’origine berbère, Apulée est l’un des érudits les plus prolifiques du IIe siècle. Il lègue L’Âne d’or, son ouvrage le plus célèbre, qui reste à ce jour le plus ancien roman dont le manuscrit ait été intégralement préservé.

    Volubilis, Carthage ou encore Thagaste. Des noms qui rappellent le glorieux passé romain de l’Afrique du Nord. Le rayonnement culturel, politique et éco*nomique de la puissante Rome a gagné ces contrées lointaines, permettant ainsi à certains autochtones de se démarquer par leur érudition. Et si l’on connaît Saint-Augustin, célèbre théologien ori*ginaire du Maghreb, il est en revanche peu fait mention d’un certain Apu*lée. D’origine amazigh, cet érudit était considéré comme l’un des plus influents penseurs latins de son époque. A la fois philosophe, écrivain, mathématicien, poète mais aussi avocat, médecin et incomparable rhétoricien. Nourri de la culture romaine, Apulée n’en renie pas moins ses origines berbères et se plaît à se voir en « mi-Numide », « mi-Gétule », en référence à des peuples installés en Afrique du Nord à partir du IIIe millé*naire av JC.
    Apulée, ou Afoullay pour les Ama*zighs, naît à Madaure à l’extrême est de l’actuelle Algérie entre l’an 123 et 127. Issu de l’aristocratie locale, l’érudit est fils de magistrat. Une naissance qui lui confère en plus de l’accès à une éducation de qualité, une confortable assise pécuniaire : soit près de 2 millions de sesterces, dont il hérite à la mort de son père. N’ayant pas de préoccupations matérielles, le jeune Apulée se livre, dans la plus pure tradition sophiste à l’étude de la rhétorique et la littérature dans sa ville natale, aujourd’hui appelée M’daourouch, avant de rejoindre Car*thage où il se plonge dans l’appren*tissage de la philosophie. Mais c’est dans le berceau de la démocratie que le jeune berbère entend poursuivre sa formation. Il traverse alors la Médi*terranée en direction d’Athènes, y découvre l’héritage de Platon et devient l’un de ses plus éminents commentateurs.

    « Être beau et savoir parler »

    Maîtrisant aussi bien le latin, le grec, que le berbère, Apulée se fait remar*quer par son incroyable talent d’ora*teur. Il rejoint naturellement Rome après son escale athénienne afin d’y parfaire son instruction de la rhé*torique latine. Insatiable voyageur, Apulée sillonne aussi bien la Méditer*ranée que l’Asie mineure, foulant au passage les terres égyptiennes. C’est notamment à Alexandrie qu’il s’inté*resse aux cultes orientaux, dont celui de la déesse Isis, auquel il consacre un ouvrage fouillé. De retour dans sa ville natale, il officie en tant que pro*fesseur itinérant, mais n’y séjourne que quelques années, ne résistant pas au nouvel appel de l’aventure. En route vers Alexandrie, il tombe malade et interrompt son périple à Oea [actuelle Tripoli, ndlr.] pour y être soigné chez Sicinius Pontien, un de ses anciens camarades d’étude à Athènes. La mère de son ami, Puden*tilla, veuve fortunée, succombe aux charmes du jeune savant amazigh et demande aussitôt Apulée en mariage. D’abord hésitant, le Maurétanien se laisse par la suite convaincre par Pontien et finit par épouser la belle Pudentilla en l’an 156. En scellant cette union, Apulée ne pouvait s’imaginer.
    Les ennuis auxquels il allait s’exposer… Jaloux de cette alliance, des notables d’Oea reprochent à Apulée de cher*cher à s’accaparer la fortune de son épouse et n’hésitent pas à l’accuser de sorcellerie. Acculé, le jeune érudit doit s’expliquer devant un tribunal et plaidera lui-même sa cause grâce à son formidable talent de persuasion. Lorsque ses détracteurs l’accablent pour avoir charmé son épouse, Apu*lée répond ironiquement : « Être beau et savoir parler ! Graves accusations que je voudrais bien mériter ! ». Quant à la poursuite pour sorcellerie, il tient à définir la magie comme un « art agréable aux dieux immortels ». Insis*tant sur l’absurdité des charges qu’on lui incombe, Apulée se défend magis*tralement et lègue un des premiers plaidoyers que l’Histoire retiendra. Son fameux Discours de la magie lui offrira l’acquittement.

    De l’humour et de l’esprit

    Conférencier à succès, Apulée s’at*taque aussi bien à la poésie qu’aux traductions et traités philosophiques. D’abord sur Platon, avec une étude académique qu’il nomme De Platone et eius dogmate libri II, mais aussi sur l’univers, dont De Mundo, dans laquelle il s’inspire de la théorie péri*patéticienne [relative à la doctrine d’Aristote, ndlr.]. Cependant, son oeuvre majeure reste sans nul doute L’Âne d’or ou les Métamorphoses, un ouvrage colossal répartit en onze tomes.
    Dans cet éblouissant récit rédigé à la première personne, le héros nommé Lucius [un prénom que cer*tains historiens attribuent à Apulée, ndlr.] se voit transformé en âne, à trop jouer à l’apprenti sorcier. Pré*senté comme un recueil de nouvelles, le lecteur suit assidûment au fil des tomes, les diverses aventures vécues par l’infortuné Lucius. Avant son étonnante métamorphose, le héros allait de rencontre en rencontre : d’abord des brigands, des esclaves fugitifs, un meunier, un maraîcher, un soldat, ou encore des prêtres de la déesse assyrienne. Une extravagante immersion dans la vie quotidienne de l’Empire romain au IIe siècle et une formidable opportunité pour l’auteur de consigner certains mythes de son époque, qu’ils soient de Psy*ché ou Cupidon, mêlant érotisme et magie. L’âne Lucius ne retrouvera sa forme humaine qu’au dernier tome, grâce à l’intervention divine d’Isis. Bien que les péripéties contées soient empreintes de fantaisie et le récit ouvert à diverses interprétations, les commentateurs d’Apulée voient en cet ouvrage un voyage spirituel, voire une oeuvre à caractère philoso*phique. L’Âne d’or reste à ce jour, le plus ancien roman en prose dont on ait intégralement gardé trace. Grand penseur latin, Apulée n’en est pas moins reconnu par ses com*patriotes amazighs. Saint-Augustin dira de lui : « Chez nous, Africains, Apu*lée, en sa qualité d’Africain, est le plus populaire ». Une popularité que nous sommes, au XXIe siècle, bien obligés de relativiser. En dehors des cercles d’académiciens et les militants ama*zighs, peu de Maghrébins ont entendu parler de leur talentueux ancêtre, décédé en 170 de notre ère. Cependant, l’Algérie, terre d’origine d’Apulée, a récemment souhaité rendre hom*mage à l’auteur. Avec le Prix Apulée du meilleur premier roman, créé en 2004 par la Bibliothèque nationale d’Algérie (BNA), le pays d’Afrique du Nord honore un ancêtre exceptionnel et salue les générations à venir.

    zamane

  • #2
    c la même chose pour saint agustin

    les donatistes
    juba
    etc..

    Commentaire

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