>Faits divers|Jean-Michel Décugis et Eric Pelletier (avec Nicolas Jacquard)| 27 février 2018, 19h14 |5
Agé d’une cinquantaine d’années, l’homme a été arrêté lundi près de Maubeuge. (Illustration) LP/OLIVIER BOITET
Un père de famille a été arrêté lundi. Il est soupçonné de plusieurs dizaines de viols commis dans les environs de Maubeuge… depuis trente ans.
Un « docteur Jekyll » doublé d’un « Mister Hyde ». Des sources proches de l’enquête brossent un portrait glaçant de l’homme arrêté lundi près de Maubeuge, dans le Nord. Cet ouvrier d’entretien âgé d’une bonne cinquantaine d’années, père de famille, ancien responsable associatif dans différents clubs de football de la région, aurait commencé à avouer une série de viols, commis dans le bassin de la Sambre… depuis 30 ans, comme l’a révélé ce mardi RTL. Des dizaines d’affaires non résolues sont actuellement réexaminées, les investigations, une fois relancées, laissant entrevoir le parcours d’un prédateur au-dessus de tout soupçon.
La dernière agression remonte au 5 février, à Erquelinnes, petite commune de Belgique, située sur l’autre rive de la rivière Sambre. Ce matin-là, très tôt, une femme est agressée sexuellement sur un sentier. Les policiers belges exploitent les images de vidéosurveillance des environs. Celles-ci ne permettent pas d’identifier immédiatement l’auteur mais dévoilent la silhouette d’un véhicule suspect, une Peugeot 206 grise, immatriculée en France, dont le numéro n’est que partiellement lisible. Les Belges transmettent l’information à leurs collègues français.
Le même profil génétique identifié dans une vingtaine d’affaires
Le mode opératoire - une victime abordée au petit matin dans le bassin de la Sambre - rappelle de très mauvais souvenirs aux enquêteurs de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lille et à ceux de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).
Ils cherchent en effet à élucider une série de viols, dont le premier remonte à 1988. Certains faits sont liés de manière certaine puisque la justice a mis en évidence la présence du même profil génétique sur une vingtaine de cas non résolus. Un profil inconnu du fichier national des empreintes génétiques, base de données qui référence notamment les délinquants sexuels poursuivis par la justice. Il leur faut donc travailler à l’ancienne.
L’étude systématique du fichier des cartes grises permet d’isoler une voiture pouvant correspondre à celle utilisée par l’agresseur. Les policiers organisent une surveillance discrète autour de la voiture et cueillent, lundi matin, l’homme qui s’apprête à partir travailler à son volant. Le violeur présumé est interpellé dans la rue où il vit depuis plus de vingt ans avec sa famille, à Pont-sur-Sambre, un bourg de 2 500 âmes, situé près de Maubeuge. Il est aussitôt placé en garde à vue. Selon des sources proches du dossier, les comparaisons génétiques sont concluantes : il s’agirait bien du « violeur de la Sambre », l’inconnu qu’ils pistent depuis maintenant trente ans. Celui-ci vivait dans une maison individuelle avec son épouse et son fils, selon un voisin. « Il venait d’être grand-père », confie ce dernier.
Les policiers pensent que l’homme avait pour habitude de frapper au petit matin avant de se rendre à son travail, dans une filiale spécialisée dans l’entretien d’une industrie locale. Sa femme et ses trois enfants, deux filles et un garçon tous majeurs, sous le choc, disent n’avoir jamais rien soupçonné.
Un très proche, qui « n’en revien [t] pas », décrit le suspect « comme bon père, bon mari, très dévoué aux siens et serviable pour la commune, ne ratant pas un repas associatif ». « Ancien joueur de bon niveau, qui jouait en défense, ex-entraîneur et président du club de foot local, il avait dû démissionner à la suite de divergences avec d’autres dirigeants du même club », ajoute cette même source qui décrivant un homme « très attentionné, bricoleur, s’occupant quotidiennement de son beau-père malade et gros travailleur ».
Ce mardi, les voisins disent n’avoir remarqué aucune opération particulière de police dans cette rue paisible.
Le suspect doit être déféré mercredi au parquet de Valenciennes.
Agé d’une cinquantaine d’années, l’homme a été arrêté lundi près de Maubeuge. (Illustration) LP/OLIVIER BOITET
Un père de famille a été arrêté lundi. Il est soupçonné de plusieurs dizaines de viols commis dans les environs de Maubeuge… depuis trente ans.
Un « docteur Jekyll » doublé d’un « Mister Hyde ». Des sources proches de l’enquête brossent un portrait glaçant de l’homme arrêté lundi près de Maubeuge, dans le Nord. Cet ouvrier d’entretien âgé d’une bonne cinquantaine d’années, père de famille, ancien responsable associatif dans différents clubs de football de la région, aurait commencé à avouer une série de viols, commis dans le bassin de la Sambre… depuis 30 ans, comme l’a révélé ce mardi RTL. Des dizaines d’affaires non résolues sont actuellement réexaminées, les investigations, une fois relancées, laissant entrevoir le parcours d’un prédateur au-dessus de tout soupçon.
La dernière agression remonte au 5 février, à Erquelinnes, petite commune de Belgique, située sur l’autre rive de la rivière Sambre. Ce matin-là, très tôt, une femme est agressée sexuellement sur un sentier. Les policiers belges exploitent les images de vidéosurveillance des environs. Celles-ci ne permettent pas d’identifier immédiatement l’auteur mais dévoilent la silhouette d’un véhicule suspect, une Peugeot 206 grise, immatriculée en France, dont le numéro n’est que partiellement lisible. Les Belges transmettent l’information à leurs collègues français.
Le même profil génétique identifié dans une vingtaine d’affaires
Le mode opératoire - une victime abordée au petit matin dans le bassin de la Sambre - rappelle de très mauvais souvenirs aux enquêteurs de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lille et à ceux de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).
Ils cherchent en effet à élucider une série de viols, dont le premier remonte à 1988. Certains faits sont liés de manière certaine puisque la justice a mis en évidence la présence du même profil génétique sur une vingtaine de cas non résolus. Un profil inconnu du fichier national des empreintes génétiques, base de données qui référence notamment les délinquants sexuels poursuivis par la justice. Il leur faut donc travailler à l’ancienne.
L’étude systématique du fichier des cartes grises permet d’isoler une voiture pouvant correspondre à celle utilisée par l’agresseur. Les policiers organisent une surveillance discrète autour de la voiture et cueillent, lundi matin, l’homme qui s’apprête à partir travailler à son volant. Le violeur présumé est interpellé dans la rue où il vit depuis plus de vingt ans avec sa famille, à Pont-sur-Sambre, un bourg de 2 500 âmes, situé près de Maubeuge. Il est aussitôt placé en garde à vue. Selon des sources proches du dossier, les comparaisons génétiques sont concluantes : il s’agirait bien du « violeur de la Sambre », l’inconnu qu’ils pistent depuis maintenant trente ans. Celui-ci vivait dans une maison individuelle avec son épouse et son fils, selon un voisin. « Il venait d’être grand-père », confie ce dernier.
Les policiers pensent que l’homme avait pour habitude de frapper au petit matin avant de se rendre à son travail, dans une filiale spécialisée dans l’entretien d’une industrie locale. Sa femme et ses trois enfants, deux filles et un garçon tous majeurs, sous le choc, disent n’avoir jamais rien soupçonné.
Un très proche, qui « n’en revien [t] pas », décrit le suspect « comme bon père, bon mari, très dévoué aux siens et serviable pour la commune, ne ratant pas un repas associatif ». « Ancien joueur de bon niveau, qui jouait en défense, ex-entraîneur et président du club de foot local, il avait dû démissionner à la suite de divergences avec d’autres dirigeants du même club », ajoute cette même source qui décrivant un homme « très attentionné, bricoleur, s’occupant quotidiennement de son beau-père malade et gros travailleur ».
Ce mardi, les voisins disent n’avoir remarqué aucune opération particulière de police dans cette rue paisible.
Le suspect doit être déféré mercredi au parquet de Valenciennes.
Commentaire