La faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion de Boumerdès a organisé, avant-hier, en collaboration avec le Laboratoire des énergies en dehors des hydrocarbures, une journée d’étude sous le thème «Les énergies renouvelables : défis et perspectives».
Les organisateurs partent du constat que l’Algérie en s’investissant dans des politiques énergétiques exclusivement basées sur les hydrocarbures a sérieusement hypothéqué son développement durable. Mais avec l’épuisement des ressources de pétrole et de gaz, d’une part, et l’augmentation de la consommation interne, d’autre part, l’impératif de réduire l’émission de CO2 avec le respect de l’environnement aidant, notre pays a été contraint d’opter pour les énergies renouvelables malheureusement dans des conditions défavorables. Les intervenants se sont donc penchés sur différents aspects liés à cette problématique.
Le Dr Abbès Mohamed, à la tête de l’unité de développement des équipements solaires UDES/CDER de Bou Ismaïl, a révélé que «la consommation électrique a englouti 78% des 30 milliards de m3 sur les 83 milliards de m3 de gaz produits en 2017, 50 milliards étant destinés à l’exportation.» D’ici 2027, la consommation interne nécessitera 40 millions de mégawatt dont la grande part ira vers deux secteurs non productifs, l’habitat (41%) et le transport (33%) pour un coût de 150 millions de dollars.
Seule solution : la mix énergétique en s’assurant une compétitivité, la puissance, l’estimation de la contribution du privé qui, au niveau mondial par exemple, a investi 263 billions de dollars, soit 92% du financement dans les énergies renouvelables. De plus, c’est un secteur créateur d’emplois pour 50 métiers qui gravitent autour. L’orateur passera ensuite en revue les projets du programme algérien qui consistent, pour l’instant, en une centrale solaire hybride d’une capacité de 125 MW à Hassi R’Mel, une unité éolienne de 10 MW à Adrar et 22 stations photovoltaïques.
Cependant, il a fait le constat que l’avis d’appel d’offres pour des investissements de 4050 mw dans le solaire n’a pas encore été lancé. Comme il fait le reproche du retard dans le dessalement solaire de l’eau de mer, dans le dessèchement dans l’agroalimentaire et dans la désinfection des eaux usées. A très faible coût, ces orientations énergétiques permettraient des gains importants outre leurs aspects technologiques et écologiques.
Le Dr Meghari, lui, apportera un bémol à l’intérêt de l’Algérie pour l’énergie éolienne pour deux raisons : la première a trait au coût élevé de la technologie de ce domaine. La seconde est la faiblesse des régions à grands vents, si on excepte Adrar et quelques régions des Hauts-Plateaux. En outre, l’énergie hydraulique est quasiment absente au niveau de nos barrages qui sont, pourtant, susceptibles de produire de l’hydroélectricité. Contrairement à l’énergie solaire qui, avec 3500 heures de soleil par an, est considérée abondante.
Le Dr Bouksani, à son tour, a énormément relativisé le programme algérien qui est loin d’avoir atteint ses prévisions, soit 22 000 mw dont moins du quart a été réalisé. Pourtant, il assurerait l’économie de 300 milliards de m3 de gaz d’ici l’horizon 2020. Même si par rapport à d’autres pays arabes il est en tête avec l’ambition de produire 5010 mw en 2030.
Enfin, l’expert et ex-ministre de l’Economie, Bachir Mecirfa, a mis en exergue la dimension régionale et ses contraintes technologiques et financières. Selon lui, la convention de Paris à laquelle adhère l’Algérie impose «une transition énergétique en 2020 avec une inversion de la parité actuelle entre les ressources fossiles et les ressources renouvelables qui devrait être de 13% pour la première et de 87% pour la seconde avec comme objectif de réduire de 22% ses émissions de gaz carbonique».
Faute de quoi, des amendes pleuvront. Incontestablement, la prochaine crise sera énergétique et l’Algérie, à défaut d’être au rendez-vous de l’énergie intelligente, «sera soumise à un choix difficile : rationner sa consommation et contracter des alliances énergétiques» quitte à vendre son soleil en contrepartie de la technologie où le numérique, la géothermie et le recyclage seront des mots-clés.
el watan
Les organisateurs partent du constat que l’Algérie en s’investissant dans des politiques énergétiques exclusivement basées sur les hydrocarbures a sérieusement hypothéqué son développement durable. Mais avec l’épuisement des ressources de pétrole et de gaz, d’une part, et l’augmentation de la consommation interne, d’autre part, l’impératif de réduire l’émission de CO2 avec le respect de l’environnement aidant, notre pays a été contraint d’opter pour les énergies renouvelables malheureusement dans des conditions défavorables. Les intervenants se sont donc penchés sur différents aspects liés à cette problématique.
Le Dr Abbès Mohamed, à la tête de l’unité de développement des équipements solaires UDES/CDER de Bou Ismaïl, a révélé que «la consommation électrique a englouti 78% des 30 milliards de m3 sur les 83 milliards de m3 de gaz produits en 2017, 50 milliards étant destinés à l’exportation.» D’ici 2027, la consommation interne nécessitera 40 millions de mégawatt dont la grande part ira vers deux secteurs non productifs, l’habitat (41%) et le transport (33%) pour un coût de 150 millions de dollars.
Seule solution : la mix énergétique en s’assurant une compétitivité, la puissance, l’estimation de la contribution du privé qui, au niveau mondial par exemple, a investi 263 billions de dollars, soit 92% du financement dans les énergies renouvelables. De plus, c’est un secteur créateur d’emplois pour 50 métiers qui gravitent autour. L’orateur passera ensuite en revue les projets du programme algérien qui consistent, pour l’instant, en une centrale solaire hybride d’une capacité de 125 MW à Hassi R’Mel, une unité éolienne de 10 MW à Adrar et 22 stations photovoltaïques.
Cependant, il a fait le constat que l’avis d’appel d’offres pour des investissements de 4050 mw dans le solaire n’a pas encore été lancé. Comme il fait le reproche du retard dans le dessalement solaire de l’eau de mer, dans le dessèchement dans l’agroalimentaire et dans la désinfection des eaux usées. A très faible coût, ces orientations énergétiques permettraient des gains importants outre leurs aspects technologiques et écologiques.
Le Dr Meghari, lui, apportera un bémol à l’intérêt de l’Algérie pour l’énergie éolienne pour deux raisons : la première a trait au coût élevé de la technologie de ce domaine. La seconde est la faiblesse des régions à grands vents, si on excepte Adrar et quelques régions des Hauts-Plateaux. En outre, l’énergie hydraulique est quasiment absente au niveau de nos barrages qui sont, pourtant, susceptibles de produire de l’hydroélectricité. Contrairement à l’énergie solaire qui, avec 3500 heures de soleil par an, est considérée abondante.
Le Dr Bouksani, à son tour, a énormément relativisé le programme algérien qui est loin d’avoir atteint ses prévisions, soit 22 000 mw dont moins du quart a été réalisé. Pourtant, il assurerait l’économie de 300 milliards de m3 de gaz d’ici l’horizon 2020. Même si par rapport à d’autres pays arabes il est en tête avec l’ambition de produire 5010 mw en 2030.
Enfin, l’expert et ex-ministre de l’Economie, Bachir Mecirfa, a mis en exergue la dimension régionale et ses contraintes technologiques et financières. Selon lui, la convention de Paris à laquelle adhère l’Algérie impose «une transition énergétique en 2020 avec une inversion de la parité actuelle entre les ressources fossiles et les ressources renouvelables qui devrait être de 13% pour la première et de 87% pour la seconde avec comme objectif de réduire de 22% ses émissions de gaz carbonique».
Faute de quoi, des amendes pleuvront. Incontestablement, la prochaine crise sera énergétique et l’Algérie, à défaut d’être au rendez-vous de l’énergie intelligente, «sera soumise à un choix difficile : rationner sa consommation et contracter des alliances énergétiques» quitte à vendre son soleil en contrepartie de la technologie où le numérique, la géothermie et le recyclage seront des mots-clés.
el watan
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