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le cancer peut-il être transmis par transfusion sanguine ?

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  • le cancer peut-il être transmis par transfusion sanguine ?

    Le cancer peut-il être transmis par une transfusion sanguine ? C'est la question de la semaine de Sciences et Avenir.

    Puisque le cancer peut se répandre dans le corps par la circulation sanguine pour former des métastases, on peut se demander si une transfusion sanguine provenant d'un patient cancéreux pourrait contaminer un patient sain. En réalité, il est très improbable que cela arrive, pour des raisons biologiques principalement, mais aussi parce que les mesures de sécurité avant transfusion ne le permettraient pas.

    On peut transmettre un pathogène à l'origine du cancer
    Au niveau mondial, 16% des cancers ont pour origine une infection virale, bactérienne ou parasitaire. Ils représentent 7% des cancers en Europe, contre 23% dans les pays en voie de développement. Le cancer du col de l'utérus, lié au papillomavirus humain (HPV), représente par exemple environ 50% des cancers attribuables aux infections chez la femme, tandis que chez l'homme, ce sont les cancers du foie et de l'estomac qui sont concernés dans 80% des cas. Dans ces formes de cancer, le pathogène à l'origine de la maladie est tout à fait transmissible. Une étude anglaise de 2017 avait ainsi montré des risques accrus de cancer du foie et de lymphome non hodgkinien plus de 5 ans après la transfusion, suggérant que certains agents cancérogènes n'étaient pas encore dépistés dans le sang transfusé.

    Et si la transfusion provient d'une personne malade du cancer mais qui n'a pas encore été diagnostiquée ?
    Le fait que le cancer ne soit pas encore déclaré signifie qu'il y a très peu de chances que des cellules malignes circulent dans le sang, ce qui diminue encore la probabilité de transmission. Une étude publiée dans la revue The Lancet s'est cependant penchée sur la question. L'équipe a ainsi créé une base de données à partir de l'ensemble des registres informatisés des banques de sang en Suède (entre 1968 et 2002) et au Danemark (entre 1984 et 2002) pour identifier les personnes qui avaient reçu du sang d'une personne chez qui un cancer avait été diagnostiqué moins de cinq ans après le don. Résultat : le risque de développer un cancer était le même, que le patient ait reçu le sang d'une personne saine, d'une personne qui allait développer un cancer dans les 5 ans, ou même d'une personne anciennement atteinte du cancer. "Si une telle transmission se produit, elle est si rare que nous n'avons pas été en mesure de la saisir avec une étude qui comprenait l'expérience totale des banques de sang sur plusieurs années dans deux pays", concluent les chercheurs.

    Et si la transfusion provient d'un malade à un stade plus avancé ?
    On peut se demander si le risque de transmission du cancer serait important dans le cas où le sang aurait été prélevé à un stade avancé de la maladie, avec plus de cellules cancéreuses circulantes. Pour commencer, il est évidemment exclu que les personnes à un stade aussi avancé soient admissibles pour un don du sang. "Avant que le sang donné puisse être utilisé pour des transfusions, il doit subir des tests rigoureux pour s'assurer qu'il ne porte aucune maladie", est-il expliqué sur le site de la Commission Européenne. Mais même en admettant que le malade soit passé au travers des mailles du filet, le système immunitaire du receveur se chargerait de supprimer la menace. Nos cellules immunitaires savent en effet faire la différence entre les cellules de notre organisme et celles qui n'en sont pas (le "soi" et le "non-soi"), grâce à des molécules spécifiques présentes à la surface de chacune de nos cellules. Ainsi, les cellules cancéreuses subsistent dans l'organisme grâce à leur capacité à tromper leur propre système immunitaire… Mais pas celui d'une autre personne. Reste alors le cas des personnes immunodéprimées (dont le système immunitaire est affaibli), par exemple les personnes greffées.

    Et si le receveur est immunodéprimé ?
    Les personnes greffées sont en effet traitées par des immunosuppresseurs (qui affaiblit le système immunitaire) afin qu'il n'attaque pas le greffon en le reconnaissant comme "non-soi". A l'inverse, de manière à éviter que les cellules immunitaires contenues dans le greffon ne se retournent contre le receveur (ce qu'on appelle "réaction du greffon contre l'hôte"), les organes et le sang administrés sont préalablement irradiés. Cette irradiation bloque l'activation des globules blancs, les cellules du système immunitaire, et accessoirement, tue les éventuelles cellules cancéreuses. Cependant, des cas ont été rapportés de receveurs développant un cancer suite à la greffe d'un organe comportant une tumeur imparfaitement tuée ou non détectée : dans les procédures d'urgence où le temps est compté, il peut en effet être décidé de ne pas prendre le temps d'irradier. Le registre américain de l'UNOS (United Network for Organ Sharing) estime actuellement ce risque de transmission inférieur à 0,2%.

    Sciences et avenir
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