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Après la mort, certains gènes bougent encore

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  • Après la mort, certains gènes bougent encore

    Des chercheurs ont observé et mesuré l'activité génétique après le décès d'une personne. Des travaux qui permettent d'évaluer l'heure de la mort avec une extrême précision.

    BIOLOGIE CELLULAIRE. Il y a bien de la vie après la mort ! Mais pas comme certains ont tendance à l'imaginer. À la façon d'une machine dont certains composants mettraient plus de temps à s'éteindre que d'autres, l'organisme qui passe de vie à trépas voit certaines de ses cellules conserver une activité biochimique durant plusieurs heures. C'est ce que montre une équipe internationale dans une étude publiée dans la revue Nature Communication mi-février 2018. "Nous avons observé des processus actifs de certains gènes après le décès. C'est-à-dire qu'une activité au niveau des mécanismes de transcription génétique persiste dans certaines cellules plusieurs heures après la mort", explique l'auteur principal des travaux, Roderic Guigó, professeur de biologie computationnelle à l'Institut des sciences et technologies de Barcelone (Espagne).

    L'observation de ces réactions cellulaires post mortem a été réalisée à partir de 36 types de cellules différentes, prélevés sur 540 donneurs décédés. Les chercheurs ont étudié dans chaque tissu (cerveau, foie, reins, poumons, sang, etc.) l'expression de certains gènes. Plus précisément, les mécanismes de transcription génétique par lesquels l'ADN commande à la cellule de synthétiser telle ou telle protéine. Des ordres biochimiques qui passent par l'ARN messager, une molécule très proche de l'ADN qui est la copie d'une portion du génome destinée à transmettre le message génétique. C'est cet ARNm qui continue d'être transcrit dans certains tissus après la mort. De sorte que la mort d'un individu ne coïncide pas exactement avec la mort de l'ensemble de l'organisme.

    Certains gènes voient leur activité simulée
    "Certaines parties du corps sont toujours en vie quand le décès est prononcé, explique Roderic Guigó à nos confrères de Vice. Qu'est-ce que ça signifie ? Quelle est la différence entre la mort d'un individu et la mort des parties qui constituent l'individu ? Suis-je mon foie, mon estomac, mon rein ? Tous ces organes continuent de fonctionner après la mort. Ils sont vivants, mais je suis mort. En vérité, la vie peut être définie comme l'action coordonnée de toutes ses parties, et la mort comme la fin de cette coordination." Plus surprenant encore : si l'activité de certains gènes décroît — ceux associés à la réponse immunitaire ou au métabolisme —, elle peut être au contraire stimulée chez d'autres. L'expression de gènes associés au stress par exemple était plus forte après la mort. Tout comme celle d'un gène à l'origine d'une protéine de transport de l'oxygène... Les chercheurs suggèrent qu'il pourrait s'agir d'un effet compensatoire de l'organisme qui, en quelque sorte, n'a pas complètement abandonné l'idée de vivre.

    Déterminer l'heure et la cause d'un décès
    Grâce à des techniques de modélisation informatique et d'apprentissage automatique (machine learning), ces travaux ont permis à l'équipe de développer un algorithme évaluant l'heure du décès avec précision. Grâce à la mesure des variations de l'expression génétique de 399 corps, le logiciel a ainsi pu déterminer l'heure de la mort de 129 personnes. En effet, pour chaque type de cellule, il a été possible d'établir un "timing" minuté de l'activité génétique post mortem. Et c'est entre 7 et 14 heures après la mort que les plus grandes variations d'activité ont été observées : certains gènes "s'éteignant" quand d'autres au contraires "s'activent".

    Pour Roderic Guigó, une observation plus fine encore de ces phénomènes pourrait même permettre d'établir la cause d'un décès à partir de modèles de variation de l'expression génétique. "On peut imaginer un futur où les laboratoires seront équipés d'une intelligence artificielle utilisant l'expression génétique et d'autres informations contextuelles pour déterminer l'heure et la cause d'un décès", explique dans Science Ilias Tagkopoulos, chercheuse en sciences informatique à l'université de Californie Davis, qui n'a pas participé à ces travaux. Le programme développé par l'équipe du Pr Guigó reste toutefois un outil expérimental à ce jour. Mais sur les 24 heures suivant un décès, l'analyse de l'expression génétique se révèlerait en tout cas plus précise que celle des bactéries dont l'activité varie peu sur ce laps de temps. Ces travaux pourraient également permettre de mieux comprendre les réactions qui suivent une greffe d'organe selon les chercheurs. Cette expression génétique résiduelle pouvant avoir des implications sur la survenue de cancer consécutif à la greffe.

    En 2017, une autre équipe avait déjà montré chez la souris et le poisson-zèbre qu'une activité génétique persistait voire se réveillait jusqu'à 4 jours après la mort. Une histoire de "gènes zombies" dont Sciences et Avenir se faisait déjà l'écho.

    SA

  • #2
    L'expression de gènes associés au stress par exemple était plus forte après la mort.
    ya baba ...le stress de la mort !

    Commentaire

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