Je me promène seul, le matin, à l'aurore :
La coquille du jour vient tout juste d'éclore.
Le soleil a brodé ses premières jaspures
Sur des coussins bleutés d'argent profonds et purs.
Dans les buissons mouillés, quelque bête tressaille
Quand une autre s'éveille au coeur de la broussaille.
Le pollen neige là où le vent l'abandonne,
Dans les corbeilles d'or, une abeille fredonne.
Les lapins se méfient, un renard les épie
Mais le moineau, plus haut, sereinement pépie.
La grenouille s'éveille et passe entre les joncs,
Tout près d'un noisetier qui dore ses bourgeons.
Les parfums et les bruits se mêlent aux couleurs,
Le vent, les animaux, glissent parmi les fleurs.
Quand la Nature, enfin, a dressé ce décor,
Le printemps peut grandir sous la lumière d'or.
Léo PORFILIO
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