Le ministre de l’Intérieur saoudien se trouve depuis hier à Alger dans le cadre d’une visite officielle. Ce déplacement intervient à l’heure où un débat particulier se déroule dans la région du Golfe qui s’interroge sur le rôle de cette Algérie déterminée à ne pas s’impliquer davantage dans le conflit en cours entre le Qatar et l’Arabie Saoudite.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La visite en elle-même soulève inévitablement des interrogations davantage liées à la fréquence observée des voyages qu’effectuent, depuis un certain temps, de hauts responsables des monarchies du Golfe en Algérie.
Officiellement, le ministre de l’Intérieur saoudien vient de répondre à une invitation lancée par son homologue algérien et au ministre de la Justice. Son but, soutient un communiqué émanant de la partie algérienne, «s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations historiques et privilégiées entre les deux pays, et le développement de la coopération bilatérale». Elle sera aussi, poursuit la même source, «l’occasion d’examiner plusieurs questions d’intérêts communs et d’échanger les expériences dans différents domaines».
Des domaines ayant nécessairement trait à la sécurité et la lutte antiterroriste, doit-on entendre. Besoin conjoncturel lié à des développements méconnus du grand public ? Ou geste politique destiné à fournir la preuve de la bonne entente régnant entre les deux pays ? Une certitude, Alger et Riyadh sont à des positions diamétralement opposées dans la manière d’appréhender les luttes qui se mènent contre le terrorisme.
Les autorités algériennes ont, rappelons-le, préféré ne pas prendre part à la mise en place d’une force militaire arabe de lutte contre le terrorisme s’apparentant davantage à une coalition anti-chiite. De la même manière, elle avait refusé de s’engouffrer dans une «aventure» anti-yéménite, privilégiant d’entretenir des «relations équidistantes» avec les monarchies. Et c’est pour toutes ces raisons que l’Algérie s’était également fait représenter par son ambassadeur au Caire lors de la session extraordinaire convoquée par la Ligue arabe durant l’été dernier.
L’enjeu consistait à prendre position contre «l’ennemi iranien» accusé d’être à l’origine de tous les maux dans la région. Peu de temps après, de fréquents déplacements de hauts responsables ont été enregistrés entre les deux capitales. Le monarque saoudien a été également destinataire d’une lettre du Président algérien remise par Tayeb Louh.
A cette époque, l’agence de presse officielle turque avait qualifié le contenu de ce courrier de «mystérieux». Entre-temps, la capitale algérienne enregistrait un défilé de ministres en provenance du Qatar, des Emirats arabes unis… Récemment encore, l’opinion algérienne s’était interrogée sur le but de la visite du président du Conseil de la choura saoudien. Les autorités algériennes expliquent le fait par l’existence de relations de neutralité et de respect réciproques.
Cette position a donné lieu à des critiques exprimées par voie de presse (des journaux proches de la monarchie saoudienne) et accusant l’Algérie de «soutenir le Qatar» et «d’afficher des positions hostiles à la région». Ces propos ont été démentis par un communiqué officiel émanant du ministère des Affaires étrangères qui insiste sur «la neutralité algérienne dans le conflit du Golfe» et rappelle que les deux parties ont été mises sur un « pied d’égalité». «Nos relations, poursuit la même source, ne peuvent être affectées par des données conjoncturelles».
Selon certains diplomates arabes contactés pour des besoins d’éclairage, «les critiques sont destinées, en fait, à forcer la main aux autorités algériennes et les inciter à prendre officiellement position aux côtés des Saoudiens. Dire que l’Algérie soutient le Qatar est totalement faux, le pays a refusé de répondre à toutes les initiatives et propositions faites par ce dernier. De ce point de vue, la neutralité est totale».
A. C.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La visite en elle-même soulève inévitablement des interrogations davantage liées à la fréquence observée des voyages qu’effectuent, depuis un certain temps, de hauts responsables des monarchies du Golfe en Algérie.
Officiellement, le ministre de l’Intérieur saoudien vient de répondre à une invitation lancée par son homologue algérien et au ministre de la Justice. Son but, soutient un communiqué émanant de la partie algérienne, «s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations historiques et privilégiées entre les deux pays, et le développement de la coopération bilatérale». Elle sera aussi, poursuit la même source, «l’occasion d’examiner plusieurs questions d’intérêts communs et d’échanger les expériences dans différents domaines».
Des domaines ayant nécessairement trait à la sécurité et la lutte antiterroriste, doit-on entendre. Besoin conjoncturel lié à des développements méconnus du grand public ? Ou geste politique destiné à fournir la preuve de la bonne entente régnant entre les deux pays ? Une certitude, Alger et Riyadh sont à des positions diamétralement opposées dans la manière d’appréhender les luttes qui se mènent contre le terrorisme.
Les autorités algériennes ont, rappelons-le, préféré ne pas prendre part à la mise en place d’une force militaire arabe de lutte contre le terrorisme s’apparentant davantage à une coalition anti-chiite. De la même manière, elle avait refusé de s’engouffrer dans une «aventure» anti-yéménite, privilégiant d’entretenir des «relations équidistantes» avec les monarchies. Et c’est pour toutes ces raisons que l’Algérie s’était également fait représenter par son ambassadeur au Caire lors de la session extraordinaire convoquée par la Ligue arabe durant l’été dernier.
L’enjeu consistait à prendre position contre «l’ennemi iranien» accusé d’être à l’origine de tous les maux dans la région. Peu de temps après, de fréquents déplacements de hauts responsables ont été enregistrés entre les deux capitales. Le monarque saoudien a été également destinataire d’une lettre du Président algérien remise par Tayeb Louh.
A cette époque, l’agence de presse officielle turque avait qualifié le contenu de ce courrier de «mystérieux». Entre-temps, la capitale algérienne enregistrait un défilé de ministres en provenance du Qatar, des Emirats arabes unis… Récemment encore, l’opinion algérienne s’était interrogée sur le but de la visite du président du Conseil de la choura saoudien. Les autorités algériennes expliquent le fait par l’existence de relations de neutralité et de respect réciproques.
Cette position a donné lieu à des critiques exprimées par voie de presse (des journaux proches de la monarchie saoudienne) et accusant l’Algérie de «soutenir le Qatar» et «d’afficher des positions hostiles à la région». Ces propos ont été démentis par un communiqué officiel émanant du ministère des Affaires étrangères qui insiste sur «la neutralité algérienne dans le conflit du Golfe» et rappelle que les deux parties ont été mises sur un « pied d’égalité». «Nos relations, poursuit la même source, ne peuvent être affectées par des données conjoncturelles».
Selon certains diplomates arabes contactés pour des besoins d’éclairage, «les critiques sont destinées, en fait, à forcer la main aux autorités algériennes et les inciter à prendre officiellement position aux côtés des Saoudiens. Dire que l’Algérie soutient le Qatar est totalement faux, le pays a refusé de répondre à toutes les initiatives et propositions faites par ce dernier. De ce point de vue, la neutralité est totale».
A. C.
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