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Don d'ovocytes humains autorisé en Grande-Bretagne

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  • Don d'ovocytes humains autorisé en Grande-Bretagne

    La Grande-Bretagne vient de modifier ses dispositions réglementaires et éthiques pour aider au développement de la recherche biomédicale sur les cellules souches.

    Dans un avis rendu public mercredi 21 février, Angela McNab, directrice générale de l'Autorité britannique sur la fertilisation et l'embryologie humaines (HFEA), a annoncé l'autorisation des dons d'ovocytes humains non plus seulement pour aider des femmes stériles à concevoir, mais aussi pour créer des lignées de cellules souches embryonnaires dans le cadre des recherches sur la thérapie cellulaire et la médecine régénératrice.

    Cette nouvelle disposition est assortie d'une série de mesures visant à s'assurer que les femmes concernées seront volontaires et dûment informées des risques potentiels associés au prélèvement de ces cellules sexuelles dans les ovaires. Un délai de réflexion devra d'autre part être respecté. La HFEA souligne que ces mesures sont déjà en vigueur pour les femmes qui effectuent des dons d'ovocytes à des fins de procréation. Observant que les risques sont identiques dans les deux cas, Mme McNab a expliqué qu'il ne revenait pas à l'Etat britannique d'interdire le don d'ovocytes à des fins scientifiques après avoir autorisé celui à des fins de procréation.

    Une série de précautions supplémentaires devront également être respectées. Ainsi, les équipes travaillant sur les cellules souches embryonnaires ne pourront pas être en contact avec celles, médicales, recevant le consentement et prenant en charge les donneuses. Enfin, la HFEA souligne, avec force, que celles-ci ne pourront pas être rémunérées. En pratique, elles ne pourront qu'être dédommagées, à hauteur d'environ 370 euros pour les frais occasionnés par cette opération. A cette somme pourrait s'ajouter le remboursement des frais de déplacement.

    "Il n'a jamais été question de paiement des femmes volontaires pour le don d'ovocytes", a tenu à préciser Mme McNab qui ne s'attend pas à ce qu'un grand nombre de femmes se portent volontaires pour aider ce nouveau secteur des recherches biomédicales, où la Grande-Bretagne entend occuper une position de pointe.

    RÉVISION DE LA LOI DE BIOÉTHIQUE

    Durant le débat préalable à cette décision, plusieurs voix s'étaient élevées outre-Manche pour avertir contre les possibles conséquences de ce feu vert, susceptible de conduire des femmes de milieux défavorisés à trouver une forme de rémunération dans ce qui est présenté comme un défraiement. "La HFEA pourrait ainsi ouvrir la porte à la vente d'ovules", avait expliqué Donna Dickinson, professeur d'éthique médicale à l'université de Londres. Selon elle, la somme de 370 euros est suffisante pour encourager des femmes d'Europe de l'Est à venir en Grande-Bretagne pour y subir l'opération. Pour Mme Dickinson, cette décision "transforme clairement les ovules en objet de négoce, et c'est préoccupant".

    En France, où le don d'ovocytes n'est autorisé que dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation, la question de la rémunération des donneuses commence à faire l'objet de débat et sera l'une des questions soulevées lors de la révision de la loi de bioéthique. Alors que le bénévolat est une des clefs de voûte des dispositions législatives françaises en matière de dons de cellules et d'organes, certains estiment que le moment est venu d'indemniser les donneuses.

    C'est le cas du professeur René Frydman, chef du service de gynécologie-obstétrique à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine). "Toutes les équipes françaises d'assistance médicale à la procréation sont confrontées à une situation chronique de pénurie, explique-t-il. En 2004, les dons d'ovocytes n'ont abouti qu'à 48 accouchements. D'autre part, les femmes font et feront des enfants de plus en plus tard. L'âge moyen de la première grossesse atteint trente ans dans notre pays et les unions successives aboutissent fréquemment à des désirs d'enfants autour de la quarantaine. Le problème du recours au don d'ovocytes ne fait que commencer. C'est pourquoi j'estime que la position française, qui interdit toute forme de dédommagement, doit être revue."

    CELLULES SOUCHES


    En Europe, seuls trois pays autorisent la création in vitro d'embryons humains aux seules fins d'obtenir des cellules souches : le Royaume-Uni, la Belgique et la Suède.

    STÉRILITÉ


    Compte tenu de la pénurie des dons d'ovocytes, un nombre croissant de femmes stériles se déplacent au sein de l'UE. Elles se rendent notamment en Espagne ou en Belgique pour bénéficier d'ovocytes donnés par des femmes rémunérées, autour de 900 euros, somme qui permet d'assurer une offre correspondant à la demande. A Chypre et dans certains pays de l'est de l'Europe se développent des entreprises qui, comme aux Etats-Unis, font commerce de cellules sexuelles humaines sur catalogue.

    Par Le Monde
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