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Les Polonais optent pour le modèle chinois

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  • Les Polonais optent pour le modèle chinois

    Varsovie table sur le développement économique, mais sans garantiesdémocratiques. Une politique qui rencontre un écho dans la population.

    Du temps des libéraux [au pouvoir entre 2007 et 2015], la Pologne devait devenir la deuxième Irlande. Cela concordait avec son idéologie faite de libéralisme économique, d’institutions classiques de la démocratie libérale et d’une pointe de tradition catholique conservatrice. À la différence du précédent gouvernement, le parti Droit et justice (PiS) n’a pas pour seule ambition de fournir à la société “de l’eau chaude au robinet”. Pour faire de la Pologne une puissance, il choisit le modèle chinois, c’est-à-dire une économie forte au service de la fierté nationale, mais avec des libertés publiques de façade.

    De fait, il parle de créer un modèle démocratique polonais original, pas nécessairement libéral. En pratique, il abolit la séparation des pouvoirs, renforce les attributions des services de renseignement et prend le contrôle d’Internet, y compris par le blocage de sites, comme en Chine. Il centralise l’État, réduit les compétences des collectivités locales et s’empare des organisations de la société civile.

    En matière de justice, il a la main sur les tribunaux et, comme en Chine, il mise sur un système de “contrôle populaire” dans lequel des organes quasi juridictionnels rendent des jugements écrits à l’avance. La Cour suprême doit bientôt accueillir une chambre qui fonctionnera comme un tribunal populaire et pourra questionner des décisions pourtant définitives rendues par des juges professionnels. Après avoir mis la main sur la Cour constitutionnelle, le PiS en a fait un instrument de légalisation de sa volonté. En novembre dernier, ses députés ont saisi la Cour pour réexaminer les possibilités de recours à l’avortement en Pologne [pourtant déjà parmi les plus étroites en Europe].

    Niveau de vie contre la liberté
    Proposant du pain à la place des libertés, le modèle chinois est une réussite qui combine puissance économique, satisfaction individuelle et fierté nationale. Selon une enquête réalisée en juillet 2017 dans quatre anciennes démocraties populaires (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie), les Polonais accordent presque deux fois plus d’importance aux biens matériels qu’à la démocratie. Vingt-deux pour cent des personnes interrogées évaluent un régime politique d’abord sous l’angle du “niveau de vie, du prix des produits et de l’accessibilité des services”, contre 12 % accordant la priorité à “la liberté, la démocratie et la possibilité d’exprimer ses propres opinions”. Dans les États de notre “bloc” [le groupe de Visegrad], le soutien moyen en faveur de la démocratie et de la liberté est de 15 %.

    Cela signifie qu’en optant pour le modèle chinois, le PiS a bien senti la tendance dans l’opinion publique. Certes, nous ne sommes pas (encore) une puissance économique, mais le gouvernement ne cesse de souligner que tout va pour le mieux. Nous devenons plutôt la honte de l’Europe qu’une puissance politique, et faisons la preuve du caractère irréformable d’Homo sovieticus [stéréotype de l’habitant des pays communistes d’Europe de l’Est, incapable d’initiative individuelle et passif], mais nous n’en sommes pas moins fiers.

    Ainsi, le PiS alimente le culte des “soldats maudits” [mouvements de guérilla qui avaient lutté contre le régime communiste dans les années suivant la Seconde Guerre mondiale], tandis que la télévision d’État avive un sentiment de puissance et de réussite. De son côté, la jeune génération suit déjà de nouveaux programmes scolaires qui la forment aux bonnes “conduites citoyennes et patriotes”.

    Nous nous endettons en Chine
    L’Union européenne se plaint de nous, mais à quoi nous sert-elle ? Nous pouvons choisir un autre allié, et de nombreux éléments indiquent que ce sera la Chine. Nous occupons une position clé dans son projet de nouvelles routes de la soie, qui doit renforcer la domination de ses produits sur le marché européen. Les Chinois vont donc nous construire un nouvel aéroport répondant aux besoins de l’Europe du XXIe siècle, et nous allons distribuer leurs paquets dans toute l’Europe, en vertu d’un contrat conclu à l’automne entre les deux opérateurs publics postaux.

    En outre, nous nous endettons en Chine. La Pologne a émis des obligations d’État en yuans pour une somme équivalant à 400 millions d’euros et que nous rembourserons en euros. Enfin, en septembre dernier, un vice-ministre a déclaré que nous pourrions renoncer aux subventions européennes si l’UE nous aidait à obtenir la moitié des réparations de guerre dues par l’Allemagne. Les fonds européens font partie de l’UE, donc suggérer que nous pourrions y renoncer, quelles que soient les conditions, revient à dire que le gouvernement PiS prend en compte l’hypothèse d’un “Polexit”.

    Un renforcement de la coopération avec la Chine peut signifier qu’elle remplacera l’UE pour nous. Toutefois, ce n’est pas un partenaire européen, mais global, qui contrôle 15 % des économies d’Amérique du Sud et la moitié des terres en Sibérie. Pour la Chine, la Pologne peut être la porte qui les conduira vers la domination de l’Europe. Dans leur dialogue avec Pékin, les autorités polonaises décrivent elles-mêmes leur pays comme la “porte vers l’Europe”.

    L’histoire aime à se répéter, et Big Brother peut de nouveau garantir en Pologne un système à parti unique [comme l’URSS pendant la seconde moitié du XXe siècle]. Dans ce domaine, la démocratie occidentale ne fonctionne pas.

    le courrier international

  • #2
    La Pologne fait partie des pays de l'Europe du centre ou de l'est sorties de la misère économique communiste qui aiment bien profiter des aides financières de Bruxelles et envoyer des dizaines de milliers d'immigrés en Allemagne, Belgique, Angleterre... mais aussi des travailleurs détachés mais surtout limiter au maximum l'accueil des réfugiés politiques et humanitaires ni acheter européen.

    A la différence de ces pays de l'est et du centre de l'Europe fermés et renfermés, l'exemple de l'Espagne a été beaucoup aidée par Bruxelles pour financer l'infrastructure, l'agriculture, l'économie...etc et est sortie de la misère des années 70 et actuellement accueillent des millions de travailleurs étrangers dont au moins 800000 marocains.
    Dernière modification par democracy, 11 mars 2018, 11h02.

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