Écrit par Reporters
Homme politique suisse de renom et ancien Rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation : Jean Ziegler, contre l’ordre cannibale du monde
Sociologue de formation, Jean Ziegler a écrit de nombreux essais sur l’Afrique, depuis « Sociologie de la nouvelle Afrique » (1964), « Le pouvoir africain » (1973) et «Main basse sur l’Afrique » (1978).
Plus récemment, en tant que rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, il s’est penché sur le problème de la faim dans « L’Empire de la honte » où il écrit que «la faim est la principale cause de mort » sur la terre et, en 2011, dans « Géopolitique de la faim ». Dans son dernier livre, « Chemins d’espérance, ces combats gagnés, parfois perdus, mais que nous remporterons ensemble » (Éditions du Seuil), Jean Ziegler fait le bilan de son expérience récente, raconte ses rencontres avec certains chefs d’Etat, juge l’action de certains autres. Nous l’avons récemment rencontré à son hôtel parisien. Entretien.
Reporters : Pourquoi éprouvez-vous le besoin de vous arrêter sur vos derniers combats ?
Jean-Ziegler : Contrairement à plusieurs de mes amis, je n’ai pas « quitté les rails » ni renoncé à dénoncer et à combattre l’ordre cannibale du monde. Toutes les cinq secondes dans le monde, un enfant meurt de faim, alors que, selon la FAO, on sait que l’agriculture mondiale pourrait sans problème nourrir plus de 12 milliards d’hommes, autrement dit presque le double de la population mondiale actuellement. Pour la première fois dans l’histoire de cette planète, le manque objectif a disparu. Et pourtant, le massacre continue. L’ordre qui conduit à un tel état des choses n’obéit donc pas à une nécessité, il est délibéré et de surcroît absurde. Il s’agit d’un ordre social qui tue par la volonté des hommes. Quelques exemples rapides illustreront mon propos. Les 500 plus grandes sociétés transcontinentales privées, toutes filières et spécialités confondues, ont l’année dernière, selon les estimations de la Banque mondiale, contrôlé 52,8% du produit mondial brut, autrement dit de toutes les richesses produites en une année. Ces oligarchies qui détiennent le capital financier globalisé aujourd’hui ont un pouvoir qui n’avait jamais échu à personne, pape, roi ou empereur, dans l’histoire de l’humanité. Elles échappent à toute forme de contrôle étatique, syndical, parlementaire, international ; ces sociétés sont gouvernées par un seul principe, la maximisation de leurs profits dans le temps le plus court, et ce, quel qu’en soit le coût humain. Il faut avouer que ces sociétés ont un indéniable savoir-faire. Elles contrôlent ce qu’on appelle en sociologie « le savoir problématique », le progrès scientifique, le progrès technologique et, je le répète, leur pouvoir politique, financier, technologique est illimité ; ce qui leur permet d’exercer une dictature planétaire presque absolue. La conséquence est, d’une part, la destruction de centaines de milliers d’êtres humains par la faim, au fait que deux milliards d’êtres humains n’ont pas un accès permanent à l’eau potable, que toutes les quatre minutes un être humain perd la vue à cause d’un déficit de vitamines A. D’autre part, l’inégalité abyssale continue d’augmenter. Les 85 milliardaires les plus riches de la terre ont autant de fortune que 4,7 milliards d’êtres humains et cette inégalité est négativement dynamique. L’inégalité est meurtrière, elle tue l’Etat social. Je me limite à un seul exemple : aux Nations unies, lorsque des malheurs comme la famine éclatent, les organisations spécialisées des Nations unies convoquent les ambassadeurs des pays donateurs, la dernière à laquelle j’ai assisté a eu lieu, en mars 2017, au siège des Nations unies. La thématique en était la destruction par la faim, par l’eau polluée, par les épidémies et par les déplacements de personnes de 4 pays particulièrement frappés, le Yémen, le Sud-Soudan, la Somalie et le Nord-Kenya. Aux représentants du programme alimentaire mondial, de l’OMS, de l’Unicef, du Haut-Commissariat pour les réfugiés etc. (en général des spécialistes des problèmes qu’ils tentent de résoudre ou de gérer, qui connaissent leur métier) faisaient face les ambassadeurs des pays donateurs. Pendant plusieurs heures, les spécialistes des Nations unies de ces différentes organisations spécialisées ont exposé la situation, présenté les programmes d’entraide qu’ils prévoyaient immédiatement et, à la fin, ces spécialistes ont demandé pour six mois, à partir de mars 2017, 4,2 milliards de dollars pour financer leurs actions afin de maintenir en vie environ 24 millions de personnes victimes de ces catastrophes. Au Sud-Soudan, à cause d’une guerre civile effroyable ; au Yémen, c’est l’Arabie saoudite qui détruit un peuple, en Somalie, ce sont les exactions des Shebabs, au Nord-Kenya, c’est la sécheresse. Ils ont reçu, sur les 4,2 milliards demandés, essentiels pour que les gens puissent survivre, 275 millions de dollars. Je connais personnellement plusieurs de ces ambassadeurs qui écoutaient, des gens bien –, ce ne sont pas des salauds. L’argument utilisé était toujours le même : ‘c’est formidable ce que vous faites, ce que vous projetez de faire, mais nous ne pouvons donner plus, car les caisses sont vides’. Or, lorsqu’on lit le rapport Oxfam de décembre 2017, on s’aperçoit, via l’analyse des réformes fiscales dans les pays industriels sur cinq ans, que chacune de ces réformes fiscales, comme celle de Trump actuellement, impose l’instauration d’une réduction massive du taux maximal appliqué aux gens riches. La fiscalité baisse – préconisation de la théorie néolibérale –, et les caisses se vident sous la pression des oligarques qui menacent les Etats de partir, de procéder à des licenciements massifs, exerçant ainsi un chantage permanent sur les Etats nationaux qui plient, qui réduisent la fiscalité en faveur massivement des plus riches. Le résultat est là, dans plusieurs pays, les gens meurent, de faim, d’eau polluée, d’épidémies.
Vous avez donc écrit ce livre, que vous intitulez « Chemin d’espérance », pour dénoncer cet état de fait ?
En effet, je me suis rendu compte que le travail universitaire, en dépit de son indéniable intérêt, ne suffisait pas, que les actions parlementaires – j’ai été longtemps député au Parlement suisse –n’ont pas de réel impact, car la bourgeoisie suisse tient le pays d’une main d’acier, avec une hypocrisie toute calviniste. J’ai été, huit ans durant, Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation et, depuis 2008, je suis vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme, cela est certes utile, mais mes armes véritables, ce sont les livres de combat.
Vous croyez donc qu’il est beaucoup plus efficace de faire des livres.
S’il y a un espoir d’utilité, il est là, bien entendu, mais le seul inconvénient, c’est qu’on ne peut pas mesurer l’impact des livres dans l’immédiat du moins. Comme on le dit chez les Wolof du Sénégal, « on ne connaît pas les fruits des arbres qu’on plante ». Je ne peux savoir ce qui se passe dans la conscience des lecteurs qui prennent connaissance de mes textes. J’ai ressenti comme une nécessité de faire une halte au bord du chemin et d’évoquer mes récents combats afin de tenter une évaluation, de dresser un bilan, de mesurer les profits et les pertes. Je continue à faire des livres de cette nature pour une raison très simple : lorsque vous avez vu des enfants mourir de faim sur la Sierra de Chocotan au Guatemala, ou affamés, au bord de l’inanition en Mongolie, vous ne pouvez pas cesser de dénoncer le système qui provoque ces meurtres. On est marqué à vie par ces expériences, surtout quand on est un petit-bourgeois suisse, calviniste, très privilégié, bien nourri. Je ne pourrais plus me regarder dans le miroir si je me taisais sur ces tragédies. Souvent, lorsqu’on me veut du bien, on me qualifie d’homme « courageux », car j’ai reçu bien des menaces de mort et mon immunité a été levée après mon rapport sur la Palestine.
Vous avez visité l’Egypte et vous écrivez, je vous cite: « L’Egypte est aujourd’hui un Etat en pleine déréliction, rongée par la corruption et l’arbitraire ». Évoquant le président égyptien actuel, vous ajoutez : « il est le prototype du dictateur obtus, cruel, cynique et menteur et utile aux ». Pourquoi « utile aux Occidentaux ? »
Plus un dirigeant d’un pays du Sud est corrompu, plus il est maniable. Joseph Kabila, au Congo, est à la tête d’un pays fabuleusement riche d’une superficie de 2,3 millions de km². J’ai visité récemment Goma, la capitale du Nord Kivu et dans cette région, il y a du coltan, qui est un des minéraux les plus précieux utilisé dans les téléphones portables, dans les ordinateurs, dans les avions. Le coltan est exploité par les grands trusts miniers dans des enclaves, où ces derniers ont leurs propres milices, où les enfants sont envoyés à la mine parce que, vu la configuration étroite des galeries, il est plus aisé pour des enfants de 10-15 ans de le recueillir. J’ai vu de mes propres yeux le coltan chargé sur des camions qui quittaient Goma se dirigeant vers Ruhengeri, la ville frontalière au nord du Rwanda. De là, ils traversent le Kenya, atteignent Mombassa, sur la côte. La cargaison de coltan est alors acheminée vers la Chine et partout dans le monde. Voilà comment le Congo est pillé. C’est comme si je voyais un voleur prendre les bijoux et s’enfuir. Ce pillage se fait de la manière la plus simple qui soit. L’Etat congolais est totalement complice, puisque Kabila est corrompu jusqu’à l’os. Vous me posiez la question de l’Egypte et d’al-Sissi.
Homme politique suisse de renom et ancien Rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation : Jean Ziegler, contre l’ordre cannibale du monde
Sociologue de formation, Jean Ziegler a écrit de nombreux essais sur l’Afrique, depuis « Sociologie de la nouvelle Afrique » (1964), « Le pouvoir africain » (1973) et «Main basse sur l’Afrique » (1978).
Plus récemment, en tant que rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, il s’est penché sur le problème de la faim dans « L’Empire de la honte » où il écrit que «la faim est la principale cause de mort » sur la terre et, en 2011, dans « Géopolitique de la faim ». Dans son dernier livre, « Chemins d’espérance, ces combats gagnés, parfois perdus, mais que nous remporterons ensemble » (Éditions du Seuil), Jean Ziegler fait le bilan de son expérience récente, raconte ses rencontres avec certains chefs d’Etat, juge l’action de certains autres. Nous l’avons récemment rencontré à son hôtel parisien. Entretien.
Reporters : Pourquoi éprouvez-vous le besoin de vous arrêter sur vos derniers combats ?
Jean-Ziegler : Contrairement à plusieurs de mes amis, je n’ai pas « quitté les rails » ni renoncé à dénoncer et à combattre l’ordre cannibale du monde. Toutes les cinq secondes dans le monde, un enfant meurt de faim, alors que, selon la FAO, on sait que l’agriculture mondiale pourrait sans problème nourrir plus de 12 milliards d’hommes, autrement dit presque le double de la population mondiale actuellement. Pour la première fois dans l’histoire de cette planète, le manque objectif a disparu. Et pourtant, le massacre continue. L’ordre qui conduit à un tel état des choses n’obéit donc pas à une nécessité, il est délibéré et de surcroît absurde. Il s’agit d’un ordre social qui tue par la volonté des hommes. Quelques exemples rapides illustreront mon propos. Les 500 plus grandes sociétés transcontinentales privées, toutes filières et spécialités confondues, ont l’année dernière, selon les estimations de la Banque mondiale, contrôlé 52,8% du produit mondial brut, autrement dit de toutes les richesses produites en une année. Ces oligarchies qui détiennent le capital financier globalisé aujourd’hui ont un pouvoir qui n’avait jamais échu à personne, pape, roi ou empereur, dans l’histoire de l’humanité. Elles échappent à toute forme de contrôle étatique, syndical, parlementaire, international ; ces sociétés sont gouvernées par un seul principe, la maximisation de leurs profits dans le temps le plus court, et ce, quel qu’en soit le coût humain. Il faut avouer que ces sociétés ont un indéniable savoir-faire. Elles contrôlent ce qu’on appelle en sociologie « le savoir problématique », le progrès scientifique, le progrès technologique et, je le répète, leur pouvoir politique, financier, technologique est illimité ; ce qui leur permet d’exercer une dictature planétaire presque absolue. La conséquence est, d’une part, la destruction de centaines de milliers d’êtres humains par la faim, au fait que deux milliards d’êtres humains n’ont pas un accès permanent à l’eau potable, que toutes les quatre minutes un être humain perd la vue à cause d’un déficit de vitamines A. D’autre part, l’inégalité abyssale continue d’augmenter. Les 85 milliardaires les plus riches de la terre ont autant de fortune que 4,7 milliards d’êtres humains et cette inégalité est négativement dynamique. L’inégalité est meurtrière, elle tue l’Etat social. Je me limite à un seul exemple : aux Nations unies, lorsque des malheurs comme la famine éclatent, les organisations spécialisées des Nations unies convoquent les ambassadeurs des pays donateurs, la dernière à laquelle j’ai assisté a eu lieu, en mars 2017, au siège des Nations unies. La thématique en était la destruction par la faim, par l’eau polluée, par les épidémies et par les déplacements de personnes de 4 pays particulièrement frappés, le Yémen, le Sud-Soudan, la Somalie et le Nord-Kenya. Aux représentants du programme alimentaire mondial, de l’OMS, de l’Unicef, du Haut-Commissariat pour les réfugiés etc. (en général des spécialistes des problèmes qu’ils tentent de résoudre ou de gérer, qui connaissent leur métier) faisaient face les ambassadeurs des pays donateurs. Pendant plusieurs heures, les spécialistes des Nations unies de ces différentes organisations spécialisées ont exposé la situation, présenté les programmes d’entraide qu’ils prévoyaient immédiatement et, à la fin, ces spécialistes ont demandé pour six mois, à partir de mars 2017, 4,2 milliards de dollars pour financer leurs actions afin de maintenir en vie environ 24 millions de personnes victimes de ces catastrophes. Au Sud-Soudan, à cause d’une guerre civile effroyable ; au Yémen, c’est l’Arabie saoudite qui détruit un peuple, en Somalie, ce sont les exactions des Shebabs, au Nord-Kenya, c’est la sécheresse. Ils ont reçu, sur les 4,2 milliards demandés, essentiels pour que les gens puissent survivre, 275 millions de dollars. Je connais personnellement plusieurs de ces ambassadeurs qui écoutaient, des gens bien –, ce ne sont pas des salauds. L’argument utilisé était toujours le même : ‘c’est formidable ce que vous faites, ce que vous projetez de faire, mais nous ne pouvons donner plus, car les caisses sont vides’. Or, lorsqu’on lit le rapport Oxfam de décembre 2017, on s’aperçoit, via l’analyse des réformes fiscales dans les pays industriels sur cinq ans, que chacune de ces réformes fiscales, comme celle de Trump actuellement, impose l’instauration d’une réduction massive du taux maximal appliqué aux gens riches. La fiscalité baisse – préconisation de la théorie néolibérale –, et les caisses se vident sous la pression des oligarques qui menacent les Etats de partir, de procéder à des licenciements massifs, exerçant ainsi un chantage permanent sur les Etats nationaux qui plient, qui réduisent la fiscalité en faveur massivement des plus riches. Le résultat est là, dans plusieurs pays, les gens meurent, de faim, d’eau polluée, d’épidémies.
Vous avez donc écrit ce livre, que vous intitulez « Chemin d’espérance », pour dénoncer cet état de fait ?
En effet, je me suis rendu compte que le travail universitaire, en dépit de son indéniable intérêt, ne suffisait pas, que les actions parlementaires – j’ai été longtemps député au Parlement suisse –n’ont pas de réel impact, car la bourgeoisie suisse tient le pays d’une main d’acier, avec une hypocrisie toute calviniste. J’ai été, huit ans durant, Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation et, depuis 2008, je suis vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme, cela est certes utile, mais mes armes véritables, ce sont les livres de combat.
Vous croyez donc qu’il est beaucoup plus efficace de faire des livres.
S’il y a un espoir d’utilité, il est là, bien entendu, mais le seul inconvénient, c’est qu’on ne peut pas mesurer l’impact des livres dans l’immédiat du moins. Comme on le dit chez les Wolof du Sénégal, « on ne connaît pas les fruits des arbres qu’on plante ». Je ne peux savoir ce qui se passe dans la conscience des lecteurs qui prennent connaissance de mes textes. J’ai ressenti comme une nécessité de faire une halte au bord du chemin et d’évoquer mes récents combats afin de tenter une évaluation, de dresser un bilan, de mesurer les profits et les pertes. Je continue à faire des livres de cette nature pour une raison très simple : lorsque vous avez vu des enfants mourir de faim sur la Sierra de Chocotan au Guatemala, ou affamés, au bord de l’inanition en Mongolie, vous ne pouvez pas cesser de dénoncer le système qui provoque ces meurtres. On est marqué à vie par ces expériences, surtout quand on est un petit-bourgeois suisse, calviniste, très privilégié, bien nourri. Je ne pourrais plus me regarder dans le miroir si je me taisais sur ces tragédies. Souvent, lorsqu’on me veut du bien, on me qualifie d’homme « courageux », car j’ai reçu bien des menaces de mort et mon immunité a été levée après mon rapport sur la Palestine.
Vous avez visité l’Egypte et vous écrivez, je vous cite: « L’Egypte est aujourd’hui un Etat en pleine déréliction, rongée par la corruption et l’arbitraire ». Évoquant le président égyptien actuel, vous ajoutez : « il est le prototype du dictateur obtus, cruel, cynique et menteur et utile aux ». Pourquoi « utile aux Occidentaux ? »
Plus un dirigeant d’un pays du Sud est corrompu, plus il est maniable. Joseph Kabila, au Congo, est à la tête d’un pays fabuleusement riche d’une superficie de 2,3 millions de km². J’ai visité récemment Goma, la capitale du Nord Kivu et dans cette région, il y a du coltan, qui est un des minéraux les plus précieux utilisé dans les téléphones portables, dans les ordinateurs, dans les avions. Le coltan est exploité par les grands trusts miniers dans des enclaves, où ces derniers ont leurs propres milices, où les enfants sont envoyés à la mine parce que, vu la configuration étroite des galeries, il est plus aisé pour des enfants de 10-15 ans de le recueillir. J’ai vu de mes propres yeux le coltan chargé sur des camions qui quittaient Goma se dirigeant vers Ruhengeri, la ville frontalière au nord du Rwanda. De là, ils traversent le Kenya, atteignent Mombassa, sur la côte. La cargaison de coltan est alors acheminée vers la Chine et partout dans le monde. Voilà comment le Congo est pillé. C’est comme si je voyais un voleur prendre les bijoux et s’enfuir. Ce pillage se fait de la manière la plus simple qui soit. L’Etat congolais est totalement complice, puisque Kabila est corrompu jusqu’à l’os. Vous me posiez la question de l’Egypte et d’al-Sissi.
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