A quand un partenariat énergétique Algérie-Maroc ?
Le gaz naturel représente moins de 1 % de la facture énergétique du Maroc.
À titre de comparaison, ce chiffre atteint 10 % en Tunisie, près de 25 % en Algérie et au niveau mondial, une moyenne de 23 %. Autre caractéristique du royaume : la consommation de gaz n’est réellement apparue qu’en 2005 avec la construction de la centrale électrique de Tahaddart qui consomme 500 millions de mètres cubes par an. Ce retard et la faible consommation marocaine s’expliquent exclusivement par des considérations géopolitiques liées au conflit du Sahara occidental. En témoigne le fait que ce n’est qu’à la faveur de la détente de la fin des années 80 entre les deux voisins, que le gazoduc Maghreb-Méditerranée (GME), qui relie l’Algérie à l’Europe en transitant par le Maroc, a pu voir le jour, même si le royaume a attendu 1996 pour percevoir sa redevance sous forme de gaz et non en argent.
Pour diminuer la facture et la dépendance énergétique du Maroc, les pouvoirs publics ont décidé d’élever la part du gaz naturel à 23 % des énergies primaires utilisées au Maroc à horizon 2020 et se doter d’une politique de sécurité énergétique. Est-ce possible sans recourir au gaz algérien ? La réponse est en suspens à Rabat et n’est pas une priorité à Alger. Mais force est de constater que faire abstraction du gaz algérien est une voie difficile. Le Maroc cherche en effet à construire un terminal de regazéification sur le littoral atlantique pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL). Hélas, l’investissement est très coûteux (650 millions de dollars), la rentabilité limitée et il peine à attirer les capitaux privés.
Pendant ce temps, l’Algérie renforce ses liens commerciaux avec l’Europe en contournant le Maroc. Le gazoduc Medgaz (900 millions d’euros d’investissements) verra le jour en 2009 et reliera directement l’Algérie à l’Europe via l’Espagne. À terme, un second gazoduc -Galsi- reliera l’Algérie à l’Italie par la Sardaigne, toujours sans passer par le Maroc qui se retrouve sans espoir de nouvelles redevances et à la merci de l’Algérie qui peut décider de n’utiliser le GME que comme gazoduc de secours avec l’Europe.
Pour atteindre ses objectifs énergétiques, le Maroc a donc tout intérêt à privilégier le voisin algérien qui demeure le meilleur partenaire possible : son gaz est compétitif grâce à sa proximité géographique avec le Maroc et aux investissements de transports déjà réalisés mais il est aussi disponible en grande quantité si on en juge par les prévisions de croissance des nouveaux gisements gaziers du Sud.
Hélas, les deux pays semblent incapables de surmonter le dossier du Sahara occidental qui paralyse toute coopération économique et politique. Le Maroc gagnerait pourtant à signer des contrats de longue durée avec un partenaire impliqué industriellement comme la Sonatrach. De son côté, l’Algérie pourrait alors faire un geste politique fort en proposant son gaz à un tarif préférentiel. Ce serait-là le minimum à accomplir des deux côtés de la frontière pour relancer l’intégration économique du Maghreb.
D’après un article d’Ihsane
El Kadi paru dans El Watan
Le gaz naturel représente moins de 1 % de la facture énergétique du Maroc.
À titre de comparaison, ce chiffre atteint 10 % en Tunisie, près de 25 % en Algérie et au niveau mondial, une moyenne de 23 %. Autre caractéristique du royaume : la consommation de gaz n’est réellement apparue qu’en 2005 avec la construction de la centrale électrique de Tahaddart qui consomme 500 millions de mètres cubes par an. Ce retard et la faible consommation marocaine s’expliquent exclusivement par des considérations géopolitiques liées au conflit du Sahara occidental. En témoigne le fait que ce n’est qu’à la faveur de la détente de la fin des années 80 entre les deux voisins, que le gazoduc Maghreb-Méditerranée (GME), qui relie l’Algérie à l’Europe en transitant par le Maroc, a pu voir le jour, même si le royaume a attendu 1996 pour percevoir sa redevance sous forme de gaz et non en argent.
Pour diminuer la facture et la dépendance énergétique du Maroc, les pouvoirs publics ont décidé d’élever la part du gaz naturel à 23 % des énergies primaires utilisées au Maroc à horizon 2020 et se doter d’une politique de sécurité énergétique. Est-ce possible sans recourir au gaz algérien ? La réponse est en suspens à Rabat et n’est pas une priorité à Alger. Mais force est de constater que faire abstraction du gaz algérien est une voie difficile. Le Maroc cherche en effet à construire un terminal de regazéification sur le littoral atlantique pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL). Hélas, l’investissement est très coûteux (650 millions de dollars), la rentabilité limitée et il peine à attirer les capitaux privés.
Pendant ce temps, l’Algérie renforce ses liens commerciaux avec l’Europe en contournant le Maroc. Le gazoduc Medgaz (900 millions d’euros d’investissements) verra le jour en 2009 et reliera directement l’Algérie à l’Europe via l’Espagne. À terme, un second gazoduc -Galsi- reliera l’Algérie à l’Italie par la Sardaigne, toujours sans passer par le Maroc qui se retrouve sans espoir de nouvelles redevances et à la merci de l’Algérie qui peut décider de n’utiliser le GME que comme gazoduc de secours avec l’Europe.
Pour atteindre ses objectifs énergétiques, le Maroc a donc tout intérêt à privilégier le voisin algérien qui demeure le meilleur partenaire possible : son gaz est compétitif grâce à sa proximité géographique avec le Maroc et aux investissements de transports déjà réalisés mais il est aussi disponible en grande quantité si on en juge par les prévisions de croissance des nouveaux gisements gaziers du Sud.
Hélas, les deux pays semblent incapables de surmonter le dossier du Sahara occidental qui paralyse toute coopération économique et politique. Le Maroc gagnerait pourtant à signer des contrats de longue durée avec un partenaire impliqué industriellement comme la Sonatrach. De son côté, l’Algérie pourrait alors faire un geste politique fort en proposant son gaz à un tarif préférentiel. Ce serait-là le minimum à accomplir des deux côtés de la frontière pour relancer l’intégration économique du Maghreb.
D’après un article d’Ihsane
El Kadi paru dans El Watan
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