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Le Falcon Épicure, futur espion de l'armée de l'air française

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  • Le Falcon Épicure, futur espion de l'armée de l'air française

    Thales et Dassault préparent un avion de guerre électronique : un Falcon militarisé pour recueillir des données électromagnétiques stratégiques de l'ennemi



    Son nom ? Le Falcon Épicure. Le ministère des Armées a choisi un avion Dassault Falcon associé au système Thales Épicure pour conduire la guerre électronique de demain. Trois avions vont ainsi compléter les capacités de renseignement stratégique acquises par les antennes sol, mer et satellitaire. Ces triréacteurs Falcon évoluant à plus de 13 000 mètres d'altitude (hors de portée des missiles sol-air portables) déploient leurs oreilles électroniques sur des millions de kilomètres carrés. Leur mission : espionner le spectre radioélectrique de l'ennemi. En analysant ses émissions radio et radar, on peut localiser ses armements, décrypter ses communications, mais aussi en déduire ses intentions en appréciant, par exemple, une hausse du volume de ses transmissions avant le lancement d'une opération.

    L'atout technologique majeur d'Épicure réside dans un capteur, nouveau pour les armées françaises, permettant simultanément d'intercepter les émissions radio et radar. C'est le résultat de près de dix années d'étude sur des technologies de pointe chez Thales, équipementier français contrôlé par le groupe Dassault. Ces trois Falcon de renseignement stratégique, dotés de capacités universelles de guerre électronique (CUGE), sont attendus en 2025. Ils devraient être affectés à l'escadron électronique 1/54 Dunkerque, basé à Évreux. Les trois Falcon remplaceront les deux Transall C-160G Gabriel entrés en service en 1989, dont l'équipement de détection a été régulièrement modernisé. Mais la conception de ces avions date du début des années soixante et leur coût de mise en œuvre devient excessif. Les C-160 Gabriel sont néanmoins quotidiennement engagés au Sahel pour traquer les groupes djihadistes.

    Savoir-faire
    Pourquoi un Falcon a-t-il été retenu par les armées au détriment d'un Airbus A320 militarisé ou de l'A400M, qui étaient en lice ? La petite taille (24 mètres de long) de l'avion est sans nul doute un atout de discrétion. Et reste compatible avec les composants électroniques modernes largement miniaturisés qu'il faudra installer dans la cabine de 13 mètres de long. Un Falcon (7X ou 8X, le choix n'est pas tranché) peut, par ailleurs, décoller de n'importe quel aérodrome offrant une piste de 1 500 mètres. Il y en a plus de 100 rien qu'en France métropolitaine, ce qui autorise un certain anonymat. Son autonomie de près de 12 000 km lui permet de rester en vol environ dix-huit heures. Sa configuration à trois moteurs situés à l'arrière optimise l'efficacité de l'antenne et des capteurs ventraux, qui ne connaissent pas de zones d'ombre dues à d'éventuelles nacelles de réacteurs sous les ailes.

    Enfin, le savoir-faire militaire de Dassault Aviation, constructeur du Rafale, associé à Thales, architecte du radar et des systèmes électroniques du chasseur, n'est plus à démontrer. Si les programmes prennent du retard, c'est parce que l'État tarde à les lancer ! Il n'en est pas de même d'Airbus… Les coûts et les retards de l'avion de transport A400M ont explosé. Seul le ravitailleur MRTT, dérivé de l'Airbus A330 civil, tire son épingle du jeu.

    Le ministère des Armées n'a pas indiqué si Épicure pourra être proposé à l'exportation. Dans le cas de technologies aussi stratégiques, il peut être proposé une version light à des pays sélectionnés. Ainsi, le Rafale est exporté, mais sans la capacité nucléaire.

    le Point fr
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