La tension est montée d’un cran ce vendredi, alors que Londres attribuait au président russe Vladimir Poutine la tentative d’assassinat de l’ancien agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia. La Russie a annoncé le renvoi de diplomates britanniques et lancé sa propre enquête. Les deux camps exploitent cette crise. Vladimir Poutine renforce sa popularité à la veille de l’élection présidentielle. Theresa May profite d’un ralliement des Européens autour d’elle, alors que la semaine prochaine sera marquée par l’impasse dans laquelle se trouve le Brexit.
L’histoire est cousue de fil rouge comme s’il s’agissait d’un roman de John le Carré. Diplomates expulsés, démentis, menaces et thèses complotistes… Les ingrédients d’une crise aux relents de guerre froide ont pris place après l’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille loulia, retrouvés inconscients le 4 mars dernier à Salisbury.
Le Royaume-Uni, soutenu par ses alliés traditionnels, attribue cette tentative d’assassinat au président russe Vladimir Poutine, alors que l’enquête n’est pas finie.
Cinq jours après la dénonciation de cet acte par la Première ministre Theresa May, et une réaction discrète du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Londres a pris des sanctions. Renvoi de 23 diplomates, rupture des relations bilatérales et boycott de la Coupe du monde.
Ce samedi, le Kremlin a annoncé des mesures similaires. La Russie a également lancé une enquête pour "tentative d’assassinat" de lulia Skripal et une procédure pour "meurtre" d’un autre exilé russe, Nicolaï Glouchkov, retrouvé étranglé à Londres. Le parquet russe se dit prêt à coopérer avec la justice britannique.
Le poison utilisé serait un agent neurotoxique développé dans les années 80, le Novichok. Il aurait été répandu dans les effets personnels de Iulia Skripal. Le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les Etats-Unis ont demandé à la Russie de fournir des explications dans le cadre de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Olac). Pour se montrer coopérant, le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a annoncé l’envoi en Russie d’échantillons du poison, prélevés sur les victimes.
Moscou dément toute implication, de même que l’existence du programme Novichok, et crie à l’opération anti-Russe. Le média pro-Kremlin Sputnik s’interroge sur la cible de cet empoisonnement, un ancien espion emprisonné en Russie et échangé en 2010, "qui ne représente plus une menace pour la Russie".
Pour certains experts, l’utilisation du poison, le Novichok, est "bien trop évidente", alors qu’il en existe d’autres, comme le thallium, intraçable. Pourquoi les services russes du FSB, héritier du KGB et du redoutable Smerch ("Mort aux espions"), le bureau chargé de l’exécution des traîtres, se seraient-ils identifiés de la sorte?
Vladimir Poutine, en fin de campagne, ne semble guère perturbé par ce regain de tension. Pas plus que lors de l’adoption de sanctions économiques par l’UE après l’invasion de la Crimée.
Poutine au zénith
Ce nouveau bras de fer avec l’Occident rallie autour du maître du Kremlin les derniers indécis, comme c’est toujours en cas en Russie lorsque pèse une menace sur la mère patrie. La popularité de Poutine est au zénith. Son aura n’a cessé de croître chaque fois qu’il a engagé la Russie dans une politique internationale musclée, que ce soit en Ukraine, en Syrie ou en Russie, dans la lutte contre le terrorisme.
L’affaire Kripal profite aussi au camp occidental. À la demande de Theresa May, dont l’image s’est ternie ces derniers mois, le dossier sera évoqué lundi au Conseil affaires étrangères et jeudi au sommet des chefs d’État ou de gouvernement de l’UE. Les Européens se rassemblent derrière le Royaume-Uni, alors que le Brexit avait refroidi leurs relations.
Le président français Emmanuel Macron parle d’"ingérence" de la Russie. Il s’est montré uni sur ce sujet avec la chancelière allemande Angela Merkel, vendredi lors d’une bilatérale. Le tandem franco-allemand est ravivé, alors qu’il peinait à redémarrer après les élections allemandes.
Les Etats-Unis s’affichent eux aussi aux côtés de leurs alliés au sein de l’Otan, alors que les liens n’avaient cessé de se déliter depuis l’élection de Donald Trump.
L'Echo be
L’histoire est cousue de fil rouge comme s’il s’agissait d’un roman de John le Carré. Diplomates expulsés, démentis, menaces et thèses complotistes… Les ingrédients d’une crise aux relents de guerre froide ont pris place après l’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille loulia, retrouvés inconscients le 4 mars dernier à Salisbury.
Le Royaume-Uni, soutenu par ses alliés traditionnels, attribue cette tentative d’assassinat au président russe Vladimir Poutine, alors que l’enquête n’est pas finie.
Cinq jours après la dénonciation de cet acte par la Première ministre Theresa May, et une réaction discrète du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Londres a pris des sanctions. Renvoi de 23 diplomates, rupture des relations bilatérales et boycott de la Coupe du monde.
Ce samedi, le Kremlin a annoncé des mesures similaires. La Russie a également lancé une enquête pour "tentative d’assassinat" de lulia Skripal et une procédure pour "meurtre" d’un autre exilé russe, Nicolaï Glouchkov, retrouvé étranglé à Londres. Le parquet russe se dit prêt à coopérer avec la justice britannique.
Le poison utilisé serait un agent neurotoxique développé dans les années 80, le Novichok. Il aurait été répandu dans les effets personnels de Iulia Skripal. Le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les Etats-Unis ont demandé à la Russie de fournir des explications dans le cadre de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Olac). Pour se montrer coopérant, le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a annoncé l’envoi en Russie d’échantillons du poison, prélevés sur les victimes.
Moscou dément toute implication, de même que l’existence du programme Novichok, et crie à l’opération anti-Russe. Le média pro-Kremlin Sputnik s’interroge sur la cible de cet empoisonnement, un ancien espion emprisonné en Russie et échangé en 2010, "qui ne représente plus une menace pour la Russie".
Pour certains experts, l’utilisation du poison, le Novichok, est "bien trop évidente", alors qu’il en existe d’autres, comme le thallium, intraçable. Pourquoi les services russes du FSB, héritier du KGB et du redoutable Smerch ("Mort aux espions"), le bureau chargé de l’exécution des traîtres, se seraient-ils identifiés de la sorte?
Vladimir Poutine, en fin de campagne, ne semble guère perturbé par ce regain de tension. Pas plus que lors de l’adoption de sanctions économiques par l’UE après l’invasion de la Crimée.
Poutine au zénith
Ce nouveau bras de fer avec l’Occident rallie autour du maître du Kremlin les derniers indécis, comme c’est toujours en cas en Russie lorsque pèse une menace sur la mère patrie. La popularité de Poutine est au zénith. Son aura n’a cessé de croître chaque fois qu’il a engagé la Russie dans une politique internationale musclée, que ce soit en Ukraine, en Syrie ou en Russie, dans la lutte contre le terrorisme.
L’affaire Kripal profite aussi au camp occidental. À la demande de Theresa May, dont l’image s’est ternie ces derniers mois, le dossier sera évoqué lundi au Conseil affaires étrangères et jeudi au sommet des chefs d’État ou de gouvernement de l’UE. Les Européens se rassemblent derrière le Royaume-Uni, alors que le Brexit avait refroidi leurs relations.
Le président français Emmanuel Macron parle d’"ingérence" de la Russie. Il s’est montré uni sur ce sujet avec la chancelière allemande Angela Merkel, vendredi lors d’une bilatérale. Le tandem franco-allemand est ravivé, alors qu’il peinait à redémarrer après les élections allemandes.
Les Etats-Unis s’affichent eux aussi aux côtés de leurs alliés au sein de l’Otan, alors que les liens n’avaient cessé de se déliter depuis l’élection de Donald Trump.
L'Echo be
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